« je sui babor lelefan, jaime la france, le sexe et lé cacaouate ». Derrière cette présentation #WTF se cache le twitto Babor. Un éléphant donc, qui avec ses tweets à l’orthographe d’ado attardé fédère plus de 41.000 followers. Au menu : un peu d’actu, mais surtout beaucoup de vannes venues du fin fond de son « univère » fait d’absurde, de jeux de mots capillotractés et de trolling.
Un « univère » un peu « schizophrène », à l’image du twitto de 26 ans. Depuis son bureau dans une boîte de prod’ cinéma, il jongle avec ses différents comptes Twitter : son jumeau @baborlelefan_, son alter ego dark et dépressif à qui il n’arrive que des tuiles, @DrkBbr, ou le fan décalé du Seigneur des Anneaux @URUKHAIDU93.
Business school A 15 ans, quand ses petits camarades taguaient des sexes sur leur table de classe, Babor faisait déjà « des dessins animés stupides sur Paint ». Son but : faire rire les gens, son « adrénaline ». Mais sans métier rêvé, il arrive dans une école de commerce « sans prétention »… où la création d’un compte Twitter est exigée. Il s’en sert à peine, sinon pour suivre quelques gros comptes : « c’est là que je me suis dit qu’il y avait peut-être une carte à jouer sur le créneau de l’humour ». La suite ne lui a pas donné tort, lui qui lançait mardi dernier sa BD, « Babor sur papié », un best-off illustré de ses tweets :
« C’était une super soirée de lancement. J’étais pété, et comme c’était la première fois que je signais des livres, j’avais un peu l’impression d’être Marc Lévy ! »
J’avais un peu l’impression d’être Marc Lévy !
Pourquoi tu buzzes ?
Quand tu vois le nombre de comptes humoristiques sur Twitter, il te faut une ligne clairement différente. Alors je suis parti sur des tweets absurdes avec plein de fautes d’orthographes – en plus ça me permet de dire plus de choses en 140 signes ! Ce qui m’a fait exploser, c’est aussi tout ce que je fais à côté : mon Tumblr avec des montages à la con, mes enquêtes, comme celle sur les candidatures qui a vraiment été l’apogée…
Avec ce format long, le contenu restait débile mais on voyait que je ne l’étais peut-être pas tant que ça. Et puis la régularité, ça compte. Avec 10 à 15 tweets par jour, je n’ai jamais perdu le contact avec mon audience. J’en programmais même pour les jours où je savais que je ne serais pas là !
Et où est-ce que tu trouves l’inspiration ?
Il y a les tweets qui te sont inspirés par l’actualité. Un petit Hollande-Gayet, c’est du pain béni. Plus compliqué, t’as les tweets intemporels, qu’il faut trouver dans la vie quotidienne. Tu vois quelque chose qui t’inspire, et le tout sera de l’exagérer à mort. Du genre, si tu vois un produit très cher au Monop’, tu peux balancer : tiens, il paraît qu’un jour Bill Gates a acheté une pomme à Monoprix.
Mais il y a aussi des jours où je vais me trouver complètement nul, et du coup j’ai encore moins idées. C’est pour ça que j’ai une bonne quinzaine de pages de brouillons en rabe. Des tweets que tu peux pas sortir sur le coup. Par exemple, j’ai du attendre six mois pour sortir ma vanne sur le séisme qu’il y a eu dans le sud !
Babor vous apprend à mettre toutes les chances de votre côté pour votre prochaine demande de stage…
Tu gagnes des cahouètes, avec tout ça ?
Avec Babor, un tout petit peu, mais ça reste symbolique : j’ai vendu une cinquantaine de T-shirts pour les fêtes, mais c’est vraiment quelque chose que je fais à la légère. J’ai aussi un partenariat avec B&You depuis un peu plus d’un mois, qui rapporte un peu plus : avec mon pote Max, on leur fait un dessin de temps à temps avec des jeux de mots à la con sur le thème des téléphones. Et à côté, j’écris quelques chroniques cinéma pour Golden Moustache.
Et alors comme ça t’es aussi testeur officiel de capotes pour Intimy ?
Je ne m’étais engagé à rien, avec eux, j’ai fait ça une fois gratos pour me marrer. Ils m’avaient envoyé ça en me disant que si je voulais faire quelque chose avec, je pouvais me faire plaisir. Et ça a fini en raviolis au lubrifiant.
Quand est-ce que t’arrêtes les conneries pour te concentrer sur ton vrai taff ?
Je ne sais pas trop… C’est vrai que vivre de Babor, c’est pas possible, mais vivre de l’humour, si. Je pense écrire à droite à gauche, histoire de me faire repérer… Je vais continuer mes enquêtes : débarquer quelque part, troller les gens, faire des captures… La recette marche toujours. Prochaines cibles : Tinder, et Doctissimo. Et sinon je prépare la saison 2 de Babz of Thrones, ma parodie de Game of Thrones.
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