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    04/05/2010

    Isabelle Debré et Eric Ciotti à l'origine du projet de loi répondent à StreetPress

    Suppression des allocs: Comment lutter contre l'absentéisme des gosses de riches? 

    Par Benjamin Gans

    L'UMP propose la fin des allocations familiales pour les parents d'élèves abstentionnistes. Problème: ceux qui gagnent 5.000€/mois risquent d'être moins concernés que les smicards. Alors comment lutter contre l'absentéisme des gosses de riches?

    1. Les faits

    Le Triumvirat de choc de l’UMP – Xavier Bertrand, Frédéric Lefebvre et Dominique Paillé – a donné une conférence de presse lundi 3 mai au matin pour apporter le soutien du parti majoritaire au projet de loi contre l’absentéisme.

    Initié par Isabelle Debré, sénatrice des Hauts-de-Seine, et Eric Ciotti député des Alpes-Maritimes, il prévoit dans son application la plus extrême la suspension des allocations familiales pour les élèves abstentionnistes.

    La loi sera présentée à l’Assemblée Nationale le 16 juin prochain, pour peut-être entrer en vigueur à la rentrée prochaine.

    2. Le background 

    D’après les chiffres du Ministère de l’éducation nationale , l’absentéisme s’est envolé depuis 2007. En 2008, 7% des élèves du secondaire comptabilisaient plus de 4 demi-journées d’absence par mois, soit 280.000 jeunes de 12 à 16 ans.

    “Un décret”:http://www.education.gouv.fr/cid501/nouveau-dispositif-de-lutte-contre-l-absenteisme-scolaire.html existe déjà pour lutter contre l’absentéisme. Paru au Journal Officiel le 20 février 2004, il prévoit une amende de 750 euros pour les parents des enfants fautifs. Il avait remplacé l’ancien dispositif qui suspendait déjà les allocations familiales et qui avait été jugé alors « injuste et inefficace » par le ministre de l’éducation UMP Luc Ferry.

    3. La question de StreetPress

    Comment lutter contre l’absentéisme des gosses de riches dont les parents n’ont pas besoins des allocations ? 

    4. La réponse de Eric Ciotti et de Isabelle Debré

    La sénatrice UMP Isabelle Debré qui travaille sur la loi, rappelle dans un premier temps que « l’école est obligatoire et pour moi c’est une chance pas une corvée ».

    Quand on insiste pour qu’elle réponde à la question, elle nous dit: « je crois que de toutes les manières, les familles aisées on les responsabilisera de la même façon ». Elle ajoute plus tard: « peut être qu’ il faudrait regarder les statistiques s’il y en a plus dans les familles aisées ou pas. J’en ai pas vraiment l’impression ». Une manière de dire qu’il y a donc plus d’enfants absentéistes dans les familles modestes ?

    Eric Ciotti est lui beaucoup plus langue de bois. « C’est un dispositif qui ne cible pas une catégorie et en aucun cas l’objectif est de stigmatiser des familles, et encore moins les familles modestes. »

    Puis il se lance dans un cours d’histoire: « L’obligation scolaire a été fixée par Jules Ferry en 1882 elle a été réaffirmée en 1946 et en 1959 par le général De Gaulle. C’est une loi de la République qui s’applique à toutes les familles qu’elles soient modestes ou qu’elles le soient moins et ce que nous voulons mettre en place est un dispositif équilibré entre droit et devoir».

    Source: Benjamin Gans et Marine Selles | StreetPress

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