Mardi 5 juin, 18h00. Dans la somptueuse salle des mariages de la mairie du 20e arrondissement de Paris, Pilot le Hot, directeur du festival déclarait ouverte la 6ème Coupe du monde de « Slam Poetry » . Durant toute la semaine, dix-neuf poètes venus des quatre coins du globe, ont exposés leurs poèmes devant un public et 5 jurés admiratifs. Une sélection qui s’est faite suite au concours du Grand Slam National dans chacun des 19 pays.
World cup Derrière ce projet, Pilot le Hot, poète, acteur et « activiste culturel » comme il aime se définir. Il est l’un des pionniers des associations de slam en France depuis 1995. C’est en 2007 qu’il décide, avec une équipe de bénévoles, de lancer cette Coupe du monde. Débarquant sur son scooter devant la mairie du 20e mardi soir, quelques minutes avant l’inauguration, il raconte : « Cela nous a demandé énormément de travail, de patience et de motivation, mais je suis désormais fier que ce festival soit l’un des plus stimulant dans le monde, qui développe une expérience humaine exceptionnelle. » Car oui, c’est bien le monde entier qui se retrouve à Paris cette semaine. « L’objectif de cette Coupe du Monde est de permettre au poètes étrangers de venir s’exprimer, de nous faire découvrir leur amour pour les mots, tout ça dans la bonne ambiance. »
L’objectif de cette Coupe du Monde est de permettre au poètes étrangers de venir s’exprimer
Jury Le premier des quatre rounds de cette 6ème Coupe du monde s’est déroulé dans la foulée au centre « Les amandiers », toujours dans le 20e. Remplie, la salle accueillait une petite centaine de personnes, venus découvrir les cinq premiers poètes d’Espagne, de Chine, du Brésil, du Québec et de France. Avant de commencer, Pilot en bon MC du tournoi, rappelle les règles :
« Les poètes ont trois minutes pour présenter leurs créations originales. Les 5 juges, sélectionnés dans le public, noteront alors leurs poèmes en mettant une note entre 0 et 10, évaluant à la fois la qualité de la performance et le contenu, ainsi que l’originalité du poème. »
Langue natale Dans cette Coupe du monde les auteurs performent dans leur langue natale. Alors que les poètes balancent leurs plus belles phrases, un écran situé derrière eux expose une traduction en français et en anglais pour que, bien sûr, les juges puissent noter le contenu du texte. Un exercice de lecture pas forcément facile, quand certains auteurs, comme le Brésilien, lâchent leurs vers dans un flow mitraillette. Après les 3 passages, le verdict tombe. Le Qébécois, Guy Perrault arrive en tête, avec trois textes subtils et plein d’humour. Il est suivi de l’espagnol Marçal Front Espi et du français Florian Abitbol.
Marie Florian est plutôt content de son résultat, surtout que cette Coupe du monde était un peu inopinée pour lui. « Je n’étais pas censé y participer. Je n’ai fini que second au Grand Slam National français. Mais le vainqueur n’ayant pas pu venir pour cette Coupe du monde, c’est moi qui le remplace. Ce premier round était super cool, l’ambiance était au rendez-vous, il y avait une bonne homogénéité. Et puis, j’ai réussi à être dans le texte, dans l’histoire, et je suis très fier de ma troisième place. Même si selon moi, le brésilien méritait largement sa place en demi-finale » explique t-il.
Vous pouvez voir sa prestation avec son texte Marie ici :
Parcours Florian est entré dans l’univers du slam il y a maintenant 8 ans. Avant, il était « plutôt rap », mais depuis 2004, il participe régulièrement à des rencontres slam dans des bars : « j’ai toujours kiffé l’écriture. Un jour j’ai rencontré quelqu’un qui m’a emmené dans une soirée slam, j’ai tout de suite accroché. »
Depuis, Florian a fait son chemin et s’est fait un nom dans le milieu : vainqueur par équipe avec Paris et Nantes (2008 et 2011) du Grand Slam National Français et 64e par équipe du National Poetry Slam à Miami en 2009. Il anime désormais des ateliers de « Slam Poésie » à Nantes et participe au développement de l’association Slam Poetry.
« Mon projet avec l’association est de développer l’écriture dans les collèges, lycées ou encore les prisons. Cela demande beaucoup de boulot et de patience, qui me pousse à mettre mes ambitions artistiques de côté. Mais cela est un choix, je veux vraiment pérenniser mon taff. Pour mon côté artiste, on verra plus tard. »
N’allez pas penser que Florian se fout de cette Coupe du monde : « Si je gagne, c’est génial. Je suis très heureux de représenter la France, et c’est pour cela que je donne mon maximum. J’ai envoyé mes meilleurs textes, les plus à même de scorer, dès le début pour assurer la finale. Mais je pense que c’est mission impossible de gagner. Ce n’est pas parce que je suis français que je suis favori, le slam n’est pas une science exacte. Je pense que les juges vont être plus conquis par les étrangers : découvrir d’autres cultures, d’autres langues, c’est ça la force de cette Coupe du monde. »
La finale, elle, aura lieu demain, samedi 9 juin, à la Maroquinnerie, 21 rue Boyer dans le 20e.
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