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    02/04/2012

    Le groupe Eclectek de passage à Paris

    « Tous ces artistes qui vivent dans leur bulle, on a envie de leur dire « ta gueule ! »

    Par Etienne Gin

    Leur musique est difficilement définissable : entre "chanson française", "jazz" et "rock alternatif." Tant qu'ils peuvent créer et arpenter les salles de concert, les membres d'Eclectek sont ravis. "On ne vient pas pour se masturber sur scène"

    Êtes-vous un vrai groupe ou un club musical familial comme le revendique votre site ?

    Klemaouche : On est d’abord un groupe de potes…

    Stouffi the Stouves : Un groupe de potes qui ne parle que de musique ! Du coup, on aime se retrouver pour en faire. Il y a un noyau dur de 5 membres, mais ça peut évoluer… On n’est pas fermés, si on avait des violons et des cuivres, on serait tout aussi contents.

    Qu’est-ce que signifie d’être membre du « club des super (z)héros » ? Vous avez des revendications ?

    Stouffi the Stouves : C’est dû à notre schizophrénie ! On est des gens normaux et on se transforme sur scène en super-héros. Sauf que dans la réalité, on n’a aucun super pouvoir. Beaucoup d’artistes s’inventent une aura sur scène ou en interview. Au final, ils sont comme toi et moi. Tous ces artistes qui vivent dans leur bulle, on a envie de leur dire « ta gueule ! ».

    Maximax : Et puis, on en a fini avec le côté trash de la vie. Maintenant, on ne suit plus, on n’a plus la force…

    Klemaouche : La moyenne d’âge du groupe est de 30 ans !

    Stouffi the Stouves : Oui Eclectek, ce n’est qu’une partie de nous. Quand tu me vois, je suis Christophe. Et quand je mets ma combinaison, je suis «Stouffi the stouves.» On ne vient pas pour se masturber sur scène, juste pour faire la fête avec les gens !


    [Jo by Eclectek]

    Eclectek, c’est pour continuer à faire la fête ?

    Stouffi the Stouves : Eclectek, c’est une histoire basée sur le rêve américain. Comme dans un film où des mecs n’ont aucun super pouvoir, mais pensent qu’ils en ont. Au début, on faisait de la musique sans prétention. On voulait juste avoir un bon son. On était un groupe de bras cassés, puis on a bossé comme des dingues. On est très contents du résultat, qu’on puisse faire des concerts hors de notre quartier. En Allemagne, par exemple, ils adorent ce que l’on fait ! Il y a une écoute très respectueuse lors de nos concerts.

    Eclectek, c’est aussi pour revendiquer l’éclectisme ?

    Maximax : Oui, c’est notre combat !

    Stouffi the Stouves : On ne veut pas d’étiquettes de journalistes comme le « Gorillaz punk », même si c’est plutôt flatteur. On a trouvé notre son en mettant plusieurs styles dans le même morceau, tout en restant cohérents. Lorsque l’on allume la radio, on n’entend rien d’extraordinaire. Rien ne fait avancer le schmilblick, mais ça rassure tout le monde…

    Lorsque l’on allume la radio, on n’entend rien d’extraordinaire…


    Photos : Michela Cuccagna

    C’est rassurant ?

    Stouffi the Stouves : C’est rassurant d’écouter la même chose qu’il y a 30 ans ! Nous, on aime plutôt se prendre une bonne claque avec un truc que l’on n’a jamais entendu. Skrillex par exemple, il programme tout sur son ordinateur et fait juste « play » sur scène. Et alors ? Il envoie une patate monumentale ! C’est pareil pour Jeff Buckley et Noir Désir à l’époque, car ils étaient vraiment différents. On se demande où sont les bons groupes dans les médias… On nous lobotomise le cerveau pour arriver à vendre des disques au bout de 10 passages radio. À la limite dans le cinéma, les blockbusters vont tout de même permettre de faire plein de petits films français. Mais dans la musique, ça ne fonctionne pas pareil. Le problème de cette lobotomisation, c’est que les petits jeunes qui débutent, ils vont s’inspirer de ce qui passe en boucle à la télé. Ce qui découle de tout ça, c’est qu’il y en a 1 sur 50 qui va proposer quelque chose de fou et de nouveau. Le reste sert la soupe ! Et quand tu fais de la musique, le but n’est pas de faire ce qui a déjà été fait.

    On peut dire que vous faites un groove ska-funk-rock-dub. Dans quel rayon voulez-vous que votre premier album soit classé ?

    Stouffi the Stouves : Chanson française !

    Klemaouche : Ou musique du monde…

    Maximax : …Et puis, jazz aussi ! (rires)

    Stouffi the Stouves : Mais ce sera rock alternatif, parce que c’est bien vague.

    Le fait de mélanger tout ça, c’est une manière de surprendre vos fans à chaque nouveau morceau ?

    Stouffi the Stouves : Oui, on essaie de surprendre. D’ailleurs, on nous le reproche parfois… Tous ceux qui ne nous ont jamais écouté adorent nos nouveaux morceaux. Mais en général, les autres nous disent : « C’est du Eclectek, quoi ! »

    Pensez-vous être un super groupe de scène comme Le Peuple de l’Herbe ou Shaka Ponk, par exemple ?

    Klemaouche : Oui, c’est clairement la scène qui nous fait vibrer…

    Stouffi the Stouves : On le revendique : on a tout appris sur scène ! On a pensé à la scène avant d’enregistrer des morceaux. C’est ce qui nous motive. Même si on a fini par comprendre qu’il fallait enregistrer des trucs pour que l’on vienne nous voir !

    Et votre look scénique, il se veut très éclectique ?

    Klemaouche : Oui, car il n’y avait pas de ligne directrice au départ. C’était très spontané ! À la base, notre costume reflétait juste notre envie du moment. On a cherché une unité après, mais rien n’était prémédité !

    Maximax : C’est aussi le public qui nous a poussé à ça. Car on a été très vite catalogués dans le style festif. Comme les costumes, ça a plu, on les a gardés.

    Klemaouche : Et puis, on adore faire la fête au carnaval de Dunkerque…

    Stouffi the Stouves Stouffi the Stouves : Quand tout le monde est déguisé, il n’y a plus le directeur et l’ouvrier. Ils ont tous les deux l’air con, avec leur déguisement et leur bière ! Un peu comme les soirées déguisées de super-héros, c’est génial… Si tout le monde dans la rue pouvait se déguiser une fois par semaine, ce serait marrant. Et il n’y aurait plus de barrières sociales !

    Quand tout le monde est déguisé, il n’y a plus le directeur et l’ouvrier


    [The raggascat]

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