Je ne suis pas paranoïaque mais quand même, en cas d’apocalypse zombie, les Parisiens dans mon genre sont partis pour crever les premiers. C’est en regardant la dernière série estampillée zombie : Fear of the Walking Dead, que je m’en suis rendu compte.
Contrairement à l’originale, qui passait outre les 60 premiers jours de la transformation de l’humanité en risotto, celle-ci narre tout le déroulement de l’apocalypse du point de vue d’une famille américaine. Rapidement, elle se révèle particulièrement douée pour la survie dans le cadre bucolique mais néanmoins dangereux de la fin du monde. La famille re-composée éclate littéralement les cadavres dé-composés.
Pour moi, c’est la prise de conscience : l’Américain est bien mieux préparé que le Français. Franchement, en cas de zombification massive, j’en suis sûr, je serais comme Marcel dans son Thalys et n’aurais qu’une chose à dire :
« Mais où diable sont les Américains ? Where the fuck is Ryan ? »
Le parisien ne prévoit pas le pire
L’autre jour, j’ai réussi à impressionner ma copine à la fête foraine, en lui gagnant un porte-clefs Dora l’exploratrice à coup de fusil à air comprimé. C’est un début – mais je sens que ça ne suffira pas en cas de grabuge. Du coup, j’ai commencé à réfléchir à la possibilité que tout parte en couille : zombies, crash économique, nouveau livre de Christine Angot… les scénarios ne manquent pas.
Les survivalistes, ces gens qui s’entraînent à la survie, sont préparés, ils ont même un autre nom pour le grande chambardement : ils appellent ça le « Teotwawki », acronyme de « The end of the world as we know it ». Aux Etats-Unis, ces « preppers » purs et durs seraient au moins 3 millions selon Denis Duclos, anthropologue du CNRS. Il y en a quelques uns en France mais le phénomène reste ultra-minoritaire - et un peu louche.
Est-ce que mes compatriotes sont mieux préparés ?
Direct, je demande à une quarantaine de potes ce qu’ils ont de prévu en cas de pépin massif. La réponse ? Rien ou presque : un pote DJ aux affinités Soraliennes me répond qu’il n’est « pas fou », qu’il a « des raviolis, de l’eau et du PQ pour une semaine ». Content de lui, il appelle ça son « kit de survie ».
Ce soir-là, angoissé, à bout de nerfs, je me couche sans avoir terminé ma vaisselle en signe de rébellion contre l’ordre établi.
Surprise, les français sont armés
Le Français râle tout le temps, mais quand le ciel lui tombe sur la tête, il appelle l’Etat à la rescousse. Et l’arme d’auto-défense qu’on trouve le plus souvent dans les appartements de Parisiens est probablement un godemichet vibrant ou une bonne grosse bougie bio certifiée sans huile de palme.
C’est en tout cas ce que je croyais. Mais j’ai fait mes recherches, et figurez-vous que, malgré une législation sévère, la France est un des pays où les civils sont les mieux armés de la planète, selon une estimation de la Small Arms Survey, avec entre 18 et 20 millions d’armes. D’après ce classement pour le moins étonnant, la France est septième au monde en termes de nombre d’armes par civils… et deuxième en Europe.
Moi qui prenais le Français moyen pour un pacifiste… Comment est-ce possible ? Première raison, la Deuxième Guerre mondiale a eu lieu sur notre territoire. Résultat, les zombies pourraient se retrouver nez à nez avec une petite armée de Français ressortant du grenier le fusil de papy. Deuxième raison, la France est un des pays européens qui compte le plus de chasseurs, avec plus d’1,2 millions d’amis des animaux ! Malheureusement pour moi, la plupart des chasseurs ne vivent et n’exercent pas leur passion en Île-de-France. En vivant à Paris, je me suis coupé du plus grand vivier de guerriers anti-zombie de France.
Mais où se cacher alors ? Dans un bunker ? Là, franchement, c’est toute la France qui déraille – avec un quasi 0% de couverture de la population. Quand on pense que nos voisins helvètes disposent de pas moins de 300.000 bunkers anti-atomiques. En même temps, c’est pas comme si la France avait 58 réacteurs nucléaires civils en activité…
Bref, sans chasseurs ni bunkers… Il me faut un plan. Je panique.
Parisiens, voici 4 conseils pour améliorer vos chances
D’abord, j’ai pensé foncer sur l’île de la Cité, faire sauter tous les ponts puis fortifier Notre-Dame, mais à bien y réfléchir, l’idée ne m’a plus paru si bonne : l’Eglise catholique toute entière n’est-elle pas fondée sur la glorification d’un zombie célèbre, après tout ?
Etape 1 : Préparer un B.O.B, ou bug-out bag, un sac contenant tout le nécessaire pour quitter son domicile en moins de 2 minutes avec tout ce qu’il faut pour survivre coupé de tout
Etape 2 : Foncer chez Monsieur Bricolage pendant que tous les abrutis iront saccager le Monoprix, vous y prendrez des outils et des réserves de graines. Alimentaire, mon cher Watson.
Etape 3 : Profiter de la Seine parce que toutes les routes seront bouchées ou barrées. Mon conseil, faire l’acquisition radeau de survie gonflable et bien connaître l’itinéraire de chez soi à la flotte.
Etape 4 : Direction le parc national des Ecrins, une lieu désigné par des chercheurs américains qui planchent sur les zombie studies ( Thanks Ryan ! ) comme une safe zone, notamment grâce à sa topographie montagneuse car les zombies sont relativement peu doué en varappe. Ca aussi, c’est scientifiquement prouvé.
Bref, voilà ce que je ferais après m’être éloigné de la ville, flottant au milieu de la Seine, pendant que mon ami DJ mangera anxieusement ses raviolis pourris. Sur ce, je vais prendre mes cachets, je sens mon palpitant qui part en vrille.
Walking dead, la saison 6 vient de reprendre sur AMC.
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