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    14/06/2011

    Le chanteur de pop français sort son premier EP «attendre»

    Jacques Air Volt : «Peur de rouler en bagnole, peur du quotidien et peur des caméras. J'en ai marre de vivre là»

    Par Etienne Gin

    Jacques Air Volt, auteur-compositeur « fasciné par la chanson française » est peut être le nouveau « Beck français » ? En tout cas il tient à ce qu'on « l'appelle Jacques, et non pas Jack .»

    Il y a Jacques Brel, Dutronc, Higelin et Prévert, as-tu choisi ce nom pour dire que tu fais partie de la chanson française ?

    Exactement ! Ca fait un Jacques de plus ! Je suis vraiment fasciné par la chanson française, par tous ces auteurs et ces musiciens français. C’est pour ça que je tiens à m’appeler Jacques, et non pas Jack !

    Donc tes sources d’inspiration sont essentiellement françaises ?

    Pas forcément, j’aime bien dire que ça va de Alain Souchon à Radiohead, en passant par Beck ou Jeff Buckley. Mes inspirations ne sont pas exclusivement françaises. Donc quand j’écoute de la chanson française, je tiens compte des textes et quand j’écoute de la musique « autre » c’est les arrangements et l’ambiance qui m’intéressent.

    Ton père (Albert Marcœur, musicien) se faisait surnommé le Frank Zappa français, quel surnom voudrais-tu avoir ?

    Ce serait trop, mais le Beck français, ça me ferait vraiment plaisir !

    En quoi la musique de ton père t’a influencée ?

    Mon père est quelqu’un de très créatif par son monde visuel sur scène et par sa musicalité. Il était toujours en tournée, et il avait beaucoup de folie et d’humour. En fait, c’est son côté décalé que j’aime beaucoup chez lui. Car peu de gens ont fait ça avec une musicalité poussée au maximum.

    Ton opinion sur le côté décalé de la chanson française actuelle, avec Katerine par exemple ?

    Oui, Philippe Katerine est excellent. Mais je trouve qu’il n’y en a pas tant que ça qui ont de l’humour sur eux-mêmes ou qui ne se prennent pas au sérieux parce qu’ils font de la chanson. Avant, il en y avait beaucoup : notamment Boris Vian ou Prévert qui aimaient les choses surréalistes.

    Donc tu te sens plus proche de Boris Vian que de Vincent Delerm ?

    Ah oui, ça oui !

    Que penses-tu des artistes français que l’on compare à Gainsbourg ou à Bashung ?

    Moi, j’ai envie de dire pourquoi pas. C’est glorifiant pour les personnes que l’on nomme comme ça. Mais ce qui est bizarre avec Bashung, c’est que depuis qu’il est mort, on en parle tout le temps.

    Et quelle est la différence entre ta « french pop » et la variété française ?

    Très bonne question ! Moi j’ai l’impression que la variété, ce sont des artistes qui ne sont pas engagés dans un style de musique. Ils vont faire de la bossa nova, des albums de reggae. Alors que la pop pour moi c’est anglais. C’est les Beatles ! Et les Beatles n’ont pas fait de bossa nova.

    On va parler de ton EP digital, comment on construit une chanson déstructurée comme le morceau d’ouverture « Enfermé dehors » ?

    En fait, cette chanson a été construite par plusieurs personnes. Il y a eu une phase de collage, découpage pendant presque un an. Le morceau actuel n’a donc plus rien à voir avec la première version : on l’a déstructuré avec cette batterie free jazz alors qu’à la base c’était une boîte à rythme. On a vraiment éclaté le morceau, pour avoir ce côté un peu bizarre et dur.

    On retrouve un côté très Jacques Higelin (grand chanteur français, auteur de « Champagne ») sur le titre « Dernière division », tu peux nous en parler ?

    C’est un trip en me baladant dans le cimetière du Père Lachaise. Je trouvais ça intéressant de voir le côté décalé de la vie par rapport à la mort qu’il y a là-bas. C’est fascinant d’y voir des enfants jouer pendant que d’autres se recueillent.

    De quoi parle exactement le dernier morceau : « Royal touch’ » ?

    C’est parti d’une observation dans un bar à Bastille. Il y avait un climat assez froid, assez dur et je me sentais complètement désuet. J’étais d’un autre monde et cette chanson parle d’un malaise que l’on a tous connu lorsque l’on se trouve dans un endroit où l’on se sent vraiment pas bien.

    Comment est l’ambiance d’un concert de Jacques Air Volt ?

    Sur scène, je suis accompagné de 3 musiciens. On passe d’univers pop à un univers jazz un peu plus loufoque.

    Et pour finir le « attendre » quiz (« attendre » est le nom du EP) : Donc qu’attends-tu avec ta musique ?

    J’attends de la reconnaissance et surtout de trouver beaucoup de nouvelles idées, car je pense aussi à ce qu’il va arriver après. Donc j’attends beaucoup de concerts.

    Quel prochain album attends-tu le plus ?

    C’est terrible mais je n’attends rien. On va dire que j’attends de redécouvrir un peu Hubert Félix Thiéfaine. Je sais qu’il a sorti un album mais je ne l’ai pas encore écouté. C’est un artiste intéressant, qui remplace un peu Bashung dans les médias en ce moment.

    Qu’attends-tu de la politique ?

    J’attends plus de libertés. Moins de peur de tout en fait. Peur de rouler en bagnole, peur du quotidien et peur des caméras. J’en ai marre de vivre là. Que l’on nous donne les moyens d’espérer un peu autre chose.

    Et enfin est-ce que quelqu’un t’attends ce soir chez toi ?

    Oui, il y a même plusieurs personnes.


    Jaques a dit de porter son vélo

    Ce qui est bizarre avec Bashung, c’est que depuis qu’il est mort, on en parle tout le temps.


    Ce qui est sûr c’est qu’il aime le vélo

    La pop pour moi c’est anglais, c’est les Beatles!

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