“On n’a rien fait !”
Assis au premier rang, le teint blafard et l’assurance en dessous de zéro, Ismiel et Jordan, 19 et 21 ans, comparaissaient ce matin devant la chambre correctionnelle de Paris pour avoir lancé des pierres à des policiers, le 14 novembre dernier.
Une distribution d’argent, organisée par la société Mailorama, venait d’être annulée. Les pierres, objet du délit, ont été qualifiées de «cailloux» par la présidente du tribunal : leur taille est évaluée entre 1 et 3 cm. «On n’a rien fait, on a juste regardé la scène se dérouler devant nos yeux» dixit les intéressés.
Un délit de sale gueule
Ils ont tous les deux un casier judiciaire : vol ou usage de stupéfiants. Et surtout, des goûts vestimentaires douteux : ils arboraient une casquette, une capuche et des baskets le jour de l’émeute. « Ils sont victimes d’un délit de sale gueule, proteste l’avocate de Jordan, ils étaient au mauvais endroit, au mauvais moment.»
Les policiers auraient identifié les deux garçons pendant qu’un groupe leur lançait des pierres mais n’auraient pas eu le temps de les interpeller. Une heure plus tard, ils les auraient reconnus grâce à leur capuche, leur casquette et leur jean usé. « La tenue de milliers de jeunes qui étaient sur les lieux ce jour-là. On ne remet pas en cause la bonne foi des policiers, mais il y a forcément eu confusion », continue Farah Touhami, l’avocate d’Ismiel.La faute à Boukris ?
« On était venu pour l’argent et après, on a seulement regardé, comme tout le monde, s’insurge Ismiel. Celui qui est à l’initiative de cette distribution d’argent, il profite de la misère des gens, et ça, vraiment, ce n’est pas bien ». Un autre procès aura d’ailleurs lieu mercredi pour des faits similaires. Pas sur que Stéphane Boukris n’en prenne pas une nouvelle fois pour son grade
Source: Armalle de Rocquigny / StreetPress
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