Mercredi 12 juin, place de la Liberté à Toulon – Gabriel (1) fait partie des quelques centaines de personnes rassemblées en cette fin de journée pour manifester contre l’extrême droite. Quelques jours plus tôt, la liste Rassemblement national (RN) menée par Jordan Bardella a obtenu près de 37% des suffrages aux élections européennes dans la ville, loin devant les 13% de la majorité présidentielle. En situation de handicap, Gabriel se déplace en fauteuil roulant. Alors qu’il écoute les prises de parole, un individu vient se coller à son fauteuil, approchant son visage à quelques centimètres du sien pour le menacer :
« Tu crois que je t’ai oublié ? On ne t’a pas oublié, on va s’occuper de toi. »
« J’ai crié : “Il y a un facho ici” pour prévenir la foule », raconte-t-il. Rapidement, plusieurs manifestants présents viennent l’entourer pour faire tampon avec l’individu. Selon un témoin, une légère bousculade se produit, avant que l’individu ne soit contrôlé par les forces de l’ordre présentes. L’individu quitte alors le rassemblement et s’engouffre dans un immeuble qui donne sur la place. Quelques minutes plus tard, le même individu apparaît torse nu à une fenêtre, d’où il provoque les manifestants. Accompagné par un autre homme et une femme, il enchaîne alors les saluts nazis face à la foule.
Militant identitaire ?
Cet individu, Gabriel a déjà eu affaire à lui. Dans la nuit du 28 au 29 avril dernier, il déambule avec son siège roulant dans les rues toulonnaises. « J’étais dans les rues pour recouvrir les stickers fafs », raconte le militant. Alors qu’il recouvre les stickers du groupuscule identitaire provençal Le Maquis aux alentours d’une heure du matin, il est apostrophé par deux individus. L’un d’entre eux – celui qui fera des saluts nazis – lui demande : « Pourquoi tu recouvres mes stickers ? » Avant de demander à son acolyte de prendre Gabriel en photo. Une menace pour le militant qui réussit à prendre la fuite grâce à son fauteuil, malgré l’arrachage d’une pochette à l’arrière de son fauteuil. Au moment de sa fuite, le néonazi lui aurait lancé :
« Ici, on est chez nous. »
(1) Le prénom a été changé.
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