En ce moment

    05/12/2013

    « Je suis toujours accompagné de ma nièce de 17 ans qui fait le lutin »

    Jack veut devenir coach pour Pères Noël

    Par Pauline De Deus

    Jack Roubertie, 42 ans, responsable d'un centre d'appel dans le Nord, joue au Père Noël chaque hiver par passion mais aussi pour arrondir ses fins de mois. Cette année, il lance même sa boîte de coaching pour Père Noël.

    En période de Noël, après le taf, Jack, 42 ans, enfile son costume rouge et part en tournée dans le (grand) Nord (59) dans des centres commerciaux ou chez des particuliers. Un métier « formidable » mais «fatiguant» : « Les enfants absorbent toute votre énergie, il faut être très concentré. Et puis il y a aussi la route. Pour l’instant je n’ai pas encore de traîneau magique. Du coup c’est assez stressant. »

    Le père Noël serait au bord du burn-out ? Pas vraiment, d’autant que c’est un bon business : son carnet de commande est plein ! Alors pour
    « satisfaire les demandes », il se lance cette année dans la formation de Père-Noël… Rigolez pas, c’est du sérieux !

    Allô Jack ? C’est quoi cette histoire de formation pour pères noël ?

    Avec les autres pères Noël, tous nos carnets de commandes sont pleins. Du coup, j’ai eu l’idée de faire des formations pour élargir notre réseau et satisfaire les demandes sur toute la France. A terme, l’idée serait de faire de mon site une sorte de Bon coin à Père Noël !

    Il y a besoin de cours pour devenir Père Noël ?

    C’est la première année que j’ai lancé ça. Dans l’idée, la formation durerait une journée, en groupe et coûterait 90e. C’est un accompagnement pour avoir des infos pratiques – comment choisir son costume, mettre une annonce sur internet, etc – mais aussi pour comprendre les bons comportements du Père Noël : faire des pré-visites, être chaleureux, ne pas effrayer les enfants, connaître l’histoire du Père Noël, savoir la raconter… Le passage du Père Noël est un moment important. C’est comme un métier de comédien, c’est sérieux et il ne faut pas le dénigrer.

    Et le reste de l’année tu fais quoi ?

    Je suis responsable d’un centre d’appel pour une société d’e-commerce. Mais au moment des fêtes je fais le Père Noël sur mon temps libre : le soir et le week-end. Et bien-sûr je prends des congés les 23 et 24 décembre.

    Il s’en met plein les poches le Père Noël ?

    Je préfère ne pas en parler… Si je le dis, on risque de croire que c’est un métier facile. Mais le mieux, c’est de travailler chez des particuliers. C’est assez intimiste. Je rentre chez eux, je suis un invité exceptionnel. Alors qu’en grande surface par exemple, je suis un peu l’invité de tout le monde. C’est comme un musicien qui préfère jouer sur une petite scène parce qu’il est plus proche de son public. C’est une prestation plus personnalisée.

    Personnalisée ?

    Par exemple, ça peut être des gens qui demandent plutôt d’entrer par le jardin, de faire certaines choses, etc. Le seul truc que je ne fais pas encore c’est d’entrer par la cheminée. C’est trop dangereux. Une fois je me souviens, j’avais eu une personne qui voulait que je fasse le Père Noël méchant. Elle voulait que j’aille chez elle en Père Noël pour insulter sa belle mère et ne pas lui donner de cadeau. Elle m’a relancé trois, quatre fois mais évidemment je ne l’ai pas fait.

    Est-ce qu’il y a un syndicat des Pères Noël ?

    Non ça n’existe pas encore mais c’est vrai que l’idée m’a traversé l’esprit… Ça pourrait être bien. Pas forcement pour soulever des revendications et tout ça. Mais par exemple on pourrait faire une charte du Père Noël pour reconnaître la profession, même si c’est une activité éphémère. Ça peut paraître farfelu mais je pense que ça peut être une bonne chose d’encadrer la féerie du Père Noël.

    Et physiquement, être un homme, avoir une grosse voix et être un peu bedonnant, c’est obligé ?

    Être un homme oui, une femme ça marche pas : ça ne fait pas Père Noël. Ou alors si, les femmes peuvent faire la Mère Noël pour accompagner le Père Noël. Par exemple moi, je suis toujours accompagné de ma nièce de 17 ans qui fait le lutin. Dans ce cas là, ça marche bien. Et des fois ça permet même de rassurer les enfants qui sont un peu effrayés.

    Par contre, évidemment, il faut une bonne tenue, pas trop courte ! Sinon être bedonnant c’est pas obligé. Moi par exemple je ne le suis pas. Il y a des artifices qui permettent de faire un faux ventre. Et puis la grosse voix c’est pas nécessaire. Après c’est sûr qu’il faut quand même que ça fasse homme. Une voix trop fluette ça ne peut pas le faire !

    C’est comme un métier de comédien, c’est sérieux et il ne faut pas le dénigrer

    Elle voulait que j’aille chez elle en Père Noël pour insulter sa belle mère et ne pas lui donner de cadeau

    bqhidden. Être bedonnant c’est pas obligé. Moi par exemple je ne le suis pas

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€ 💪
    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER