Pour cette édition des JO Tamouls, les t-shirt « Tamil 4 ever » étaient de sortie, assortis avec des coupes de beaux gosses, cimentées au pento. Une belle occase pour « trouver des go » et jouer au foot mais aussi lutter pour le Tamil Ealam.
Cérémonie d’ouverture en grande pompe avec levée des drapeaux et allumage de la lampe d’honneur. Le dimanche 7 juillet, ce ne sont pas les Jeux Olympiques qui ont eu lieu dans le parc de La Courneuve, mais « la Grande Rencontre Sportive Tamoule ».
À deux pas des tours et des barres de la Seine Saint-Denis, le parc qui longe l’aéroport du Bourget accueille près de 5.000 Tamouls, sur les 70.000 qui vivent en France. Pas très loin de la Chapelle où les premiers Tamouls sont venus s’installés dans les années 80 et au cœur du 93 – le fief de la communauté – l’évènement permet aux expats de pratiquer des sports qui n’existent qu’au pays. Mais aussi de continuer symboliquement la lutte pour la création d’un état tamoul au Nord du Sri Lanka, le Tamil Ealam.
Tamil 4 ever Au programme de la journée : une dizaine de sports et d’animations. Comme cette partie de chaise musicale où un groupe de d’enfants court dans tous les sens devant les yeux de leurs parents. « C’est un jeu très populaire chez nous » explique Tarshan, 31 ans, un des organisateurs avec son gilet jaune sur le dos et jamais loin de son talkie-walkie.
Ce « chez nous », c’est le Sri Lanka, le pays dont sont originaires la plupart des Tamouls. Mais les plus jeunes, nés en France, ont tendance à délaisser ces traditions du pays. Trois beaux gosses qui passent par là avec des t-shirts « Tamil 4 ever » sont venus pour autre chose que les chaises musicales et les samossas. « On est là pour les go (ndlr : les meufs) » explique sans détour Kabilan, le leader du petit groupe. « Il y a moins de monde, les gens partent en vacances. Ils vivent comme des Français maintenant », regrette un des organisateurs Balachandran, la cinquantaine bien tassée.
Comment on dit les Dalton en tamoul ?
Bataille d’oreiller Le clou du spectacle de la journée c’est sans conteste cette bagarre d’oreiller sur une barre de fer perchée à hauteur d’homme. Vikram Benny, rayban sur le nez et parapluie orange au-dessus de la tête, est venu assister à ce combat inédit : « Avant il y avait des jeux avec des taureaux, mais c’était trop dangereux donc on a arrêté. » À la place, les deux combattants sont perchés sur une barre de fer, une main dans le dos, l’autre agrippant un oreiller avec lequel ils s’assènent des coups au visage. 3 rounds. Le premier qui tombe a perdu. En finale, les deux Tamouls les plus costauds enchaînent les coups sans sourciller, accompagnant les frappes de polochons de cris à faire pâlir les joueuses du central de Roland Garros. La foule, elle, s’agglutine et à mesure que les coups s’enchaînent, la pression des spectateurs s’intensifie. Dix échanges d’oreiller dans la face plus tard, et une ou deux esquives bien senties, c’est le plus baraqué qui plie sous les coups répétés de son adversaire.
Entre 1983 et 2009, une guerre civile au Sri-Lanka a opposé les séparatistes tamouls des Tigres (LLTE) au gouvernement sri-lankais, soutenu par l’ethnie majoritaire cingalaise. Un conflit qui aurait entraîné la mort de plus de 80.000 personnes et des centaines de milliers de réfugiés.
Les Tigres Tamouls ont reconnu leur défaite en 2009.