Le soleil hivernal perce à travers les portes coulissantes du salon. Agenouillé autour de la table basse, Shinobu Nakazato sert le thé et les petits gâteaux. Dans quelques semaines, ses premiers clients s’assiéront dans le salon de sa magnifique maison traditionnelle japonaise.
Alors que l’activité touristique est en chute libre dans la région, le jeune homme a décidé d’ouvrir sa propre chambre d’hôte à la frontière de la zone évacuée après la catastrophe nucléaire. « Ce ne sera pas un lieu comme un autre, assure-t-il en faisant visiter les deux chambres dédiées aux visiteurs. Je veux offrir l’occasion aux gens de découvrir un autre visage de Fukushima. »
Aides Pour développer son projet, le fermier a bénéficié d’aides financières pour la revitalisation de Fukushima. 25 000 euros qui lui ont permis de rénover sa maison et de la mettre aux normes d’accueil touristique.
Dans une partie de la bâtisse, il envisage de créer un petit café. « Un lieu d’échange et de discussion, explique le natif des îles tropicales du sud du Japon. Les touristes pourront rencontrer les gens du coin et découvrir comment la vie se passe ici. »
Découverte Est-ce que les touristes voudront venir à la frontière de la zone évacuée ? « Ce ne sera pas des touristes comme les autres, admet-il, dans un sourire. Ce seront des gens qui veulent aider Fukushima et qui veulent découvrir véritablement quelle est la situation ici. »
Lui-même avoue ne pas vraiment se soucier de la radioactivité. « Les niveaux sont identiques depuis un an et demi, note-t-il. Je m’y suis habitué. J’y pense parfois lorsque je regarde la forêt et que je pense aux champignons et au gibier que l’on ne peut plus consommer. »
Sur le pas de porte, il désigne les collines alentours. « L’été toute la campagne est couverte de fleurs. Ici, les gens pourront redécouvrir le mode de vie traditionnel japonais, participer aux travaux des champs. Oublier un peu la ville. » Le défi sera aussi de leur faire oublier la radioactivité.
Shinobu Nakazato
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