Un livre sur la guerre civile
« Un proverbe somalien dit que les chaussures d’un mort sont plus précieuses que lui vivant». C’est dans cette atmosphère pesante que Nuruddin Farah donne vie à son récit, dans la ville de Mogadiscio déchirée par des conflits claniques et hantée par l’incertitude d’être encore vivant à la tombée de la nuit.
Après 20 ans d’exil à New-York où il a fondé une famille, Jeebleh revient dans sa ville natale pour honorer la mort de sa mère mais aussi pour aider son ami, Bile, à retrouver ses nièces mystérieusement disparues.
Mais derrière cette énigme presque prétexte, c’est la guerre civile et le désastre qu’elle a semé qui tiennent le premier rôle. Il est donc surtout question de cette bataille insensée dans laquelle la méfiance est devenue le mot d’ordre. Méfiance vis-à-vis des hommes mais méfiance aussi vis-à-vis des enfants qui prennent les passants pour cible en guise de distraction.
Exils de Nurudin Farah, aux éditions Serpent à Plumes
Où le lire ?: Le soir calé dans mon lit… Mais pas après avoir regardé un docu sur Haïti
A qui l’offrir ?: A ton cousin qui part faire de l’humanitaire en Somalie
On le déconseille: A ta copine américaine qui croit que son pays est entrain de sauver le monde…
Lu jusqu’à la page: 384 sur 384
Temps pour arriver à la page 384: 4h32
Prix par pages: 0,05€
On a aimé: L’ambiance du récit
On n’a moins aimé: La façon dont est révélée l’énigme
Un des meilleurs écrivains africains pour Salman Rushdie
Nuruddin Farah n’en pas un inconnu. Né à Baidoa (Somalie) en 1945, il a déjà consacré de nombreux ouvrages à ce thème. Avec Hier, Demain : voix et témoignages de la diaspora somalienne, l’auteur évoquait aussi les conséquences tragiques de la guerre civile et de l’exil. Considéré comme « l’un des plus fins romanciers du continent africain » (Salman Rushdie), Farah parvint à toucher le lecteur dès les premières pages.
On lira donc Exils pour sa description stupéfiante du quotidien à Mogadiscio dans laquelle il n’a aucun mal à nous transporter. Les fans d’Agatha Christie seront, eux, peut-être un peu déçus.
Retrouvez Nurrudin Farah en interview sur StreetPress le 5 avril.
Source:Armelle de Rocquigny / StreetPress
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