En ce moment

    24/04/2012

    Parce que même Manau en a fait une

    10 chansons anti-Front National

    Par Seghir Lazri

    Qui se souvient de « L'avenir est un long passé » morceau dans lequel Manau comparait Jean-Marie Le Pen au Fürher ? Même Pierre Perret en a fait une: La chanson anti-FN est un classique de la variété française.

    La chanson la plus 2.0

    Le chanteur : Damien Saez, jeune et con (puisqu’ils sont vieux et fous).

    Le contexte : Le soir du 21 avril 2002, qui voit arriver Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, Damien écrit cette chanson, qui sera enregistrée puis diffusée le lendemain.

    La punchline dicton populaire : « Au royaume des aveugles, tu sais bien ce qu’on dit, les borgnes sont les rois. »

    Le truc en plus : La chanson est réalisée en moins d’une dizaine d’heures: elle sort gratuite et téléchargeable directement sur le net. Pas mal pour 2002. Elle deviendra un des hymnes de la manifestation géante du 1er mai.

    La chanson la plus coup de poing

    Le groupe : Noir désir d’avant Vilnius.

    Le contexte : En 1995, le FN réalise son meilleur score depuis sa création, avec un peu plus de 15% lors de l’élection présidentielle. Noir Dez’ attaque.

    La punchline médicinale : « FN souffrance, on est bien en France »

    Le truc en plus : « C’est l’heure de changer la monnaie ! » Car déjà en 1995, le passage à l’euro est contesté par le FN.

    La chanson la plus antifa

    Le groupe : Les Béruriers Noirs, des mecs rasés en Doc Martins mais très très loin politiquement des Boulogne Boys…

    Le contexte : Le Front National atteint 14% à la présidentielle de 1988, avant de passer à 9% aux législatives, puis enfin à 10% aux Européennes. Là, les mecs, ils se disent qu’il faut faire quelque chose.

    La punchline vénère : « La jeunesse emmerde le Front National ! »

    Le truc en plus : Cette punchline du morceau Porcherie, sera repris sur scène par le groupe No one is innocent à travers leur titre Doggy Dead, en 1997.

    La chanson la plus « Il était une fois … »

    Le chanteur : Pierre Perret, sans tabous et qui sait tout sur le « zgeg ».

    Le contexte : En 1997, Jacques Chirac dissout l’Assemblée Nationale, nouvelles élections législatives, la gauche remporte le scrutin, mais le FN fait 14%. Pierre Perret chante une comptine et pas seulement pour les enfants.

    La punchline produits ménagers : « Laissons le soin aux lessives, de laver plus blanc que blanc »

    Le truc en plus : Petite référence à Bertolt Brecht au passage, il gère.

    La Chanson la plus Point Godwin

    Les chanteurs : Martial et Vincent, from la tribu de Dana (Manau)

    Le contexte : À la suite des législatives de 1997, avec un FN aux alentours de 14%, Manau – qui sort son album de « rap celtique » pour alimenter toutes les booms, les mariages, et les communions de l’hexagone – verse aussi dans le militantisme anti-FN, peu de temps avant l’évènement Black-Blanc-Beur 98.

    La punchline devoir de mémoire : « Après le nom d’Hitler, j’ai entendu le nom du Front »

    Le truc en plus : Dans le clip on aperçoit à 1’07 Omar Sy (sans Fred ni François Cluzet) et à 3’03, Vincent Desagnat (sans Mickael Youn.)

    La chanson la plus cosmopolite

    La chanteuse : Zazie, une meuf de la ligne 11.

    Le contexte : Encore le doublé présidentielle – législatives de 1995/1997 qui place le Front National à hauteur de 15%. Zazie sur un rythme techno-pop so 90’s énumère des prénoms issu de la diversité.

    La punchline tant pis pour lui : « Quitte à faire de la peine à Jean-Marie ! »

    Le truc en plus : Comme avec le générique des anniversaires, qui passait à la fin du Club Dorothée, tout le monde reste jusqu’au terme de la chanson pour savoir si son prénom y est…

    La chanson la plus Dirty Harry

    Les persos : Diam’s, de la génération Nan-Nan.

    Le contexte : Après « la divine suprise » de 2002 le Front National est en perte de vitesse mais Marine Le Pen commence à s’imposer. Diam’s dans un album plus contestataire que le précédent, l’attaque en mode perso.

    La punchline 357 Magnum : « Je veux bien être un exemple quand il s’agit de vous descendre »

    Le truc en plus : La réponse de Marine Le Pen sur le plateau de Tout le monde en parle. La présidente actuelle du FN reproche à Diam’s de faire dans la caricature, en informant Thierry Ardisson que la marraine de sa fille est martiniquaise… Bof.

    La chanson la plus vieux (gros ?) port

    Le groupe : IAM, les bad boys de Marseille.

    Le contexte : En 2002, Jean-Marie Le Pen arrive au second tour de la présidentielle. Dans leur album sorti en 2003, le groupe décide de revenir sur les évènements.

    La punchline agro-alimentaire : « Y’a toujours pas d’inclinaison de nos corps, entends ce manifeste, le jour noir qui suit la demi victoire des gros porcs. »

    Le truc en plus : Ce titre ne s’adresse pas seulement au Front National, mais aussi et surtout aux électeurs qui n’étant pas forcément partisans ont contribué au succès de Jean-Marie Le Pen. N’oubliez pas qu’IAM vient de planète Marseille…

    La chanson la plus Point Godwin II

    Le groupe : Zebda, des mecs torses nus.

    Le contexte : Second tour de la présidentielle de 2002, le groupe sort un album, en août de la même année, et décide de ne pas s’en prendre qu’à Jean-Marie Le Pen.

    La punchline « deux pour le prix d’un » : « Au départ t’as Bruno et Jean-Marie pour te sauver et tu te retrouves avec Adolf à l’arrivée »

    Le truc en plus : Les autres très bon morceaux du groupe comme : « La bête » (exclusivement pour Jean-Marie Le Pen), « Je crois que ça va pas être possible » et «  Le bruit et l’odeur » (ce dernier dédicacé à Jacques Chirac).

    La chanson la plus régionaliste

    Les persos : Rasta Bigoud, originaire de Bretagne – comme Manau mais des locks en plus.

    Le contexte : Fin des années 90, comme dirait Kerry James : « Montée en flèche du FN, sur les propos extrêmes de ce … ». Du coup, le groupe monte un son.

    La punchline Voyages pas chers : « Ils viennent à pied ou en taxi, écouter ces rafales de conneries… »

    Le truc en plus : Identité bretonne et musique Reggae-Ska, métissage culturel … ça risque d’en faire enrager certains.

    Et pour ceux qui en veulent plus :

    > «  Marine Le Pen »  un bon délire de Philippe Katherine .

    > « Ou étions-nous » No One is Innocent, qui revient sur le 21 avril .

    > « Douce France » Carte de Séjour, patriote, histoire d’agacer le FN .

    > « Front contre front », les Svinkels s’en vont en guerre

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€ 💪
    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER