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    26/11/2024

    Milliers d’euros volés et coups de taser

    Aux puces de Clignancourt, des policiers ripoux accusés de racket à grande échelle

    Par Lina Rhrissi

    Une quinzaine de commerçants du marché de Saint-Ouen (93) accusent la cheffe de la brigade chargée de lutte contre la contrefaçon et deux autres policiers de nombreux vols d’argent. Le système de racket serait en place depuis au moins deux ans.

    « Ils sont montés au premier étage du commissariat avec la sacoche et me l’ont rendu avec 1.800 euros en moins », assure Tarik (1). Le trentenaire est grossiste de contrefaçon au marché Malik, l’un des trois secteurs des puces de Clignancourt à Saint-Ouen (93), avec l’avenue Michelet et la rue Henri Fabre. Le larcin aurait été commis à l’été 2024. Ce jour-là, lorsqu’il a vu la brigade chargée de la lutte contre la contrefaçon arriver vers son stand, Tarik aurait tout de suite caché les 500 euros qu’un client venait de lui donner derrière un mannequin en plastique. Peine perdue. Selon son récit, Eva S. aurait demandé à un agent de sa brigade de contrôler son identité pendant qu’elle se serait employée à fouiller son stand, loin de son champ de vision. Ne possédant qu’une photo de son titre de séjour sur son smartphone, Tarik est embarqué au poste :

    « Je ne voulais pas dormir là-bas, il faisait 36 degrés ! J’ai dit : “Ce n’est pas mon argent, tu peux le prendre.” Je suis reparti sans voir l’officier de police judiciaire (OPJ), ils m’ont relâché sans rien déclarer, sans me donner de procès-verbal ni rien. C’est injuste ce qu’ils font. »

    Pourtant, la procédure veut que lorsqu’un gardien de la paix procède à une interpellation sur la voie publique, l’officier de police judiciaire prend le relai au commissariat. Au total, en cumulant les 500 euros de son stand et les 1.800 euros de sa sacoche, l’Algérien estime que les policiers lui ont volé 2.200 euros ce jour-là.

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    Aux puces de Clignancourt, des policiers sont accusés de racket à grande échelle. / Crédits : Carmen Yasmine Abd Ali

    Des policiers ripoux

    Sur les sept hectares du marché, deux mondes cohabitent. Les chineurs d’antiquaires aux portefeuilles bombés croisent les petites bourses venues dégoter bijoux en toc, « puffs » et narguilés ou produits contrefaits de luxe et de sportswear. Dans cette foule bigarrée, des policiers de Saint-Ouen censés contrôler les « contrefacteurs » se serviraient allègrement dans les caisses.

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    Sur les sept hectares du marché, deux mondes cohabitent. Les chineurs d’antiquaires croisent les petites bourses venues dégoter des produits contrefaits de luxe et de sportswear. / Crédits : Carmen Yasmine Abd Ali

    Pendant six mois, StreetPress a recueilli les témoignages d’une quinzaine de commerçants et de deux salariés de la société gestionnaire Mandon Somarep. Ils accusent trois agents de la brigade territoriale de terrain 824 (BTC 824) de racket à grande échelle. Six vendeurs disent avoir été extorqués de sommes allant jusqu’à 50.000 euros, plusieurs témoins confirment les scènes décrites. Tous estiment connaître entre 30 et 40 commerçants qui auraient été victimes de racket, dans une période qui s’étend sur au moins deux ans. Certaines des victimes vendent de la contrefaçon, d’autres non. Par peur des représailles, ils ont accepté de parler à condition que leur identité soit anonymisée.

    La brigadière Eva S., à la tête de l’équipe mise en cause, a confirmé à StreetPress que sa brigade était la seule unité de police du pays à gérer la contrefaçon à la place des douanes. Interrogée plus tard par SMS sur les accusations de vols la concernant, elle n’a pas répondu. Contacté, le parquet de Bobigny indique qu’aucune enquête visant des faits de vols commis par des policiers de Saint-Ouen n’est en cours. La préfecture de police de Paris n’a, quant à elle, pas donné suite.

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    Aux puces de Clignancourt, des policiers de Saint-Ouen censés contrôler les « contrefacteurs » se serviraient allègrement dans les caisses. / Crédits : Carmen Yasmine Abd Ali

    Un mode opératoire bien rodé

    Mohammed (1), un autre contrefacteur rencontré au marché Malik, a lui aussi été emmené au poste par la policière Eva S. « Elle a menti à l’OPJ en disant que j’étais un vendeur à la sauvette qui a voulu fuir. » Les agents lui auraient volé plus de 1.000 euros. Quant à Naïm (1), vendeur de fausses paires d’Adidas à 15 euros, il n’a débarqué en France qu’il y a un mois et n’a pas de titre de séjour. Alors quand les fonctionnaires commettent leurs méfaits, il n’ose protester. « Quand ils passent, ils prennent des baskets et les sacoches avec les sous », affirme-t-il. Même son de cloche, plus bas, avenue Michelet. Abdelkrim (1), vendeur de produits contrefaits d’une quarantaine d’années, accepte de nous parler après notre cinquième passage aux puces. Sa boutique aurait été fouillée à cinq reprises. Il estime qu’entre 40.000 et 50.000 euros d’argent liquide qui lui appartenait a fini entre les mains de la brigade. Le Marocain s’exaspère :

    « Elle vient, elle cherche l’argent dans la sacoche, les cartons, la réserve… S’il y a l’argent, elle te laisse tranquille, sinon elle prend la marchandise. Elle m’a pris une somme phénoménale. »

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    Une quinzaine de commerçants du marché de Saint-Ouen accusent la cheffe de la brigade chargée de lutte contre la contrefaçon et deux autres policiers de nombreux vols d’argent. / Crédits : Carmen Yasmine Abd Ali

    Une famille de commerçants historiques extorquée

    Le racket ne viserait pas que les contrefacteurs. Bachir (1) et son oncle Mehdi (1) vendent des produits légaux dans une boutique de l’avenue Michelet. La famille est installée aux puces depuis plus de vingt ans. Un vendredi de juillet dernier, alors que Bachir tenait la boutique avec sa cousine et son cousin, la BTC 824 et des agents de la douane déboulent sans prévenir. D’après le récit de Mehdi, une fois que les douaniers sont partis sans rien trouver d’illégal, Eva S. aurait demandé à l’un de ses agents de contrôler son identité sur le côté de son magasin. Pendant ce temps, munis du trousseau de clefs de Mehdi, les trois complices auraient ouvert la réserve qui donne sur une rue parallèle, à l’arrière, pour s’y enfermer, à clef, plusieurs minutes. Le gérant d’un restaurant situé en face de l’espace de stockage a confirmé la scène à StreetPress. Quand la brigade s’est mise en route, Mehdi aurait couru pour vérifier le contenu d’un sac en plastique noir au fond d’un tiroir. À la place des 5.680 euros qu’il contenait initialement, il ne trouve qu’un bout de carton plié en deux :

    « J’ai couru derrière la voiture de police, j’ai tapé à la vitre et j’ai dit : “Madame, pas l’argent du loyer”. »

    La policière lui aurait répondu de ne pas s’inquiéter et que son argent était à l’intérieur. « J’ai cherché, je n’ai pas trouvé », déplore le vendeur. Sa nièce Leïla envisageait une carrière dans la police avant d’être témoin de cette descente arbitraire. « Quand la voiture de police s’est arrêtée ici, je n’ai pas compris. Ils ont tiré beaucoup de contrefaçon en haut donc pour moi, ce n’était pas pour nous », se souvient-elle. « Ils nous ont alignés dos à la boutique et demandé de poser nos téléphones sur la table pendant qu’ils faisaient leurs trucs. Ça a duré 30 ou 40 minutes. » Ce qui a choqué l’étudiante est de voir les policiers palper son petit frère, qui n’a pas encore l’âge d’être au collège. Son père, Bachir, un commerçant connu de tous, est lui aussi très remonté :

    « Ils n’attaquent pas la contrefaçon, ils n’attaquent que l’argent. Ils ne font pas leur travail ! »

    Bachir n’a pas vraiment le profil des victimes habituelles des policiers véreux. Les gardiens de la paix gourmands viseraient surtout les plus faibles, ceux arrivés plus récemment. C’est le cas de Karim (1), Marocain timide d’une cinquantaine d’années. Il bosse aux puces depuis trois ans et maîtrise mal le français. Son stand a été saisi à trois reprises. La deuxième fois que sa marchandise a rempli la fourgonnette, les policiers en auraient profité pour embarquer les 500 euros de sa recette.

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    Les gardiens de la paix gourmands viseraient surtout les plus faibles, ceux arrivés plus récemment. / Crédits : Carmen Yasmine Abd Ali

    Des policiers qui se croient tout permis

    Depuis que « l’équipe de la blonde » rode, les vendeurs de Clicli éviteraient de se balader avec trop d’argent liquide sur eux. « J’entends deux, trois nouvelles histoires de racket par semaine. C’est hallucinant, on se croirait en Colombie », commente Naël (1), un habitué :

    « Certes, je ne cautionne pas ce qu’ils vendent, mais ça reste du chiffon. On est dans un état de droit. Ce sont ceux censés faire régner l’ordre qui font ça ! »

    Les placiers n’ont jamais vu de tels passe-droits chez des policiers. Ibrahim (1) et Olivier (1) sont employés par Mandon Somarep, gestionnaire d’une partie du marché de l’avenue Michelet. Leur job est d’attribuer les stands contre une redevance. Selon eux, la brigade spécialisée ferait ce qu’elle veut, quand elle veut, bien souvent en dehors de toute procédure légale. « Il suffit qu’un commerçant parte déjeuner en laissant son stand pour qu’ils pensent qu’il s’est sauvé et jettent tout son stock à la poubelle », dénonce Ibrahim.

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    La brigade spécialisée ferait ce qu’elle veut, quand elle veut, bien souvent en dehors de toute procédure légale. / Crédits : Carmen Yasmine Abd Ali

    Son collègue Olivier, qui travaille du côté des antiquaires, raconte une anecdote parlante :

    « Un jour, ils ont saisi du matériel qui avait été volé, dont une disqueuse. Le lendemain, ils sont revenus pour demander des disques. »

    Selon lui, les fonctionnaires ont gardé, pour leur usage personnel, l’objet saisi.

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    Les placiers n’ont jamais vu de tels passe-droits chez des policiers. / Crédits : Carmen Yasmine Abd Ali

    La blonde, l’araignée et le hérisson

    Les commerçants ont tous identifié les trois policiers qu’ils accusent de corruption. Ils les ont même affublés de sobriquets. « La blonde » pour la patronne de l’opération Eva S., « araignée » pour son complice masculin à tatouages, et « Sonic », pour celui dont la coupe de cheveux évoque le personnage de jeu vidéo. Selon nos témoins, les trois autres agents de la BTC 824 n’ont pas l’air impliqué dans les vols.

    Le samedi 2 novembre 2024, vers 14h30, une camionnette de police bloque une grande partie de l’entrée du marché Malik. La brigade est en pleine saisie d’une boutique de contrefaçon. L’équipe visée par notre enquête est là : l’un des policiers à l’arachnide tatouée dans la nuque, si souvent décrite par nos témoins. Quand nous demandons à poser des questions sur l’opération, un agent nous donne rendez-vous au poste en fin de journée. Contre toute attente, au moment venu, Eva S. accepte de nous recevoir pour un entretien. La policière confie :

    « C’est dangereux parfois avec les contrefacteurs. C’est un milieu compliqué, comme la cité. Il n’y a rien qui est déclaré, rien en carte bleue. »

    Composée de six fonctionnaires, la brigade spécialisée a été créée en 2001. Ses horaires sont calés sur le marché, du vendredi au lundi, de 9h à 19h. « On est la seule brigade en France qui s’occupe de la contrefaçon », nous révèle la brigadière, toujours en uniforme, dans un bureau du comico. Dans le reste du pays, c’est la douane qui contrôle la détention et la vente de contrefaçon, délit qui peut être sanctionné de trois ans de prison et 300.000 euros d’amende. Pourquoi cette exception ? « Saint-Ouen est la plaque tournante de la contrefaçon en Europe, donc il a fallu une brigade dédiée », répond Eva S., qui estime à 600 le nombre de vendeurs de produits contrefaits.

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    « On est la seule brigade en France qui s’occupe de la contrefaçon », affirme la brigadière. / Crédits : Carmen Yasmine Abd Ali

    Pour plus d’efficacité, les procédures de la BTC 824 sont simplifiées. Pas besoin de titulaires des marques, des avocats mandatés par les entreprises comme LVMH ou Lacoste jugent de l’authenticité des pièces. « Quand les titulaires des marques venaient avec nous, il y avait moins de spontanéité », explique Eva S. « Maintenant, on est dans une sorte de coopération. On saisi, puis on leur envoie les photos des produits en temps réel, le week-end. »

    Ce pouvoir inédit entre les mains de policiers a déjà entraîné des dérives. En 2007, quatre policiers de la brigade ont été condamnés à du sursis pour vols, rapporte un article du Parisien. Les flics ripoux s’étaient servis dans les saisies des contrefacteurs en 2001 et 2002, les années inaugurales de l’unité spéciale. Leur chef avait été définitivement révoqué de la police.

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    Les commerçants ont tous identifié les trois policiers qu’ils accusent de corruption. / Crédits : Carmen Yasmine Abd Ali

    Le feu des projecteurs des JO

    Si la brigadière-cheffe Eva S. nous a ouvert les portes du commissariat si facilement, c’est sans doute parce qu’elle s’est habituée à voir sa tête à la télévision. Pendant les Jeux olympiques de l’été 2024, le marché était collé au village des athlètes. Pour rendre le coin plus attractif pour les touristes, la brigade des puces a multiplié les « actions coups de poing ». Près de 30 boutiques auraient été mises sous scellés. En janvier 2024, dans un reportage diffusé pendant le 20h de France 2, la policière affirme, non sans ironie, que la contrefaçon « attire un petit peu tout ce qui est escroquerie. » Rebelote en septembre dernier. Eva S. surgit avec les caméras de France 3 dans les dédales du marché Malik. Elle tonne :

    « On a réussi de manière stratégique à fermer les boutiques mais (…) ils sont quand même assez malins, il y a quand même beaucoup d’argent à se faire. »

    Ces saillies télévisuelles ont le don d’agacer ceux qui travaillent sous la menace des vols. « Momo » (1), qui tient un commerce de service, s’époumone :

    « Ils se croient comme dans les westerns. Mais on est juste des commerçants, on paye l’Urssaf, nos impôts, des loyers ! »

    Un marché qui vit dans un climat de terreur

    Si l’image de cowboys colle aux santiags des policiers de la BTC 824, c’est aussi parce que les fonctionnaires auraient la main leste. Plusieurs témoins racontent que quand les commerçants visés sont récalcitrants ou simplement au mauvais endroit au mauvais moment, les violences seraient légion. Le magasin de Momo, avenue Michelet, a une activité parfaitement légale. Le 7 juin 2023, alors qu’il descendait l’avenue, le quinqua croise le chemin de la BTC 824 en train de saisir un stand. Momo déplace un carton qui gène une passante qui se balade avec une poussette. Un geste anodin visiblement mal interprété qui va déclencher, raconte-t-il, la foudre des agents. « Un policier me saute dessus en me disant : “Tu es un voleur”. J’ai réagi par réflexe parce que je voulais protéger mon visage », rembobine le père de deux enfants dont la cicatrice témoigne d’une tumeur au cerveau opérée en 2008. Selon lui, l’agent lui aurait mis trois coups de taser, au cou, au ventre et à la cuisse. Momo est placé en garde à vue 24h pour faits de rébellion. Lors de sa convocation au tribunal de Bobigny le 25 septembre 2023 pour un stage de citoyenneté, le délégué du procureur lui indique qu’il n’a pas son dossier. StreetPress a pu consulter le document judiciaire qui en fait mention. Depuis, il n’a aucune nouvelle de cette affaire.

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    Les commerçants auraient aussi subi des violences. / Crédits : Carmen Yasmine Abd Ali

    Interrogé sur cette affaire, le parquet de Bobigny ne nous avait pas répondu au moment de la publication de cet article. La vice-procureure indique par ailleurs qu’aucune enquête visant l’équipe d’Eva S. n’est en cours. Le Parquet signale simplement qu’une enquête a été confiée à l’IGPN, en 2022, pour « des faits de violation de domicile visant des agents de la BTC 824. Elle a été classée sans suite en mars 2023. » Et, plus surprenant, qu’une autre enquête « a été diligentée par l’IGPN sur la base de déclarations de Madame S., qui dénonçait des faits de corruption, procédure également classée sans suite en mars 2024 ». Dans sa réponse par mail, le parquet de Bobigny écrit :

    « Si des faits de vols sont allégués par des dizaines de commerçants pour un montant significatif, il est surprenant qu’ils n’aient pas déposé plainte. »

    « Les gens ont peur de parler parce qu’ils ne sont pas toujours en situation régulière, et même quand ils ne vendent pas de contrefaçon, ils ne déclarent pas forcément tout », soupire un boutiquier. Momo, qui fait partie des anciens à Clicli, garde en mémoire l’affaire des années 2000, quand « la police des polices » est « tombée » sur la brigade des puces. Pour ce vieux de la vielle, rien n’a changé :

    « Si tu savais, c’est un truc de fou l’argent qu’elle a pris. Mais les gens ont acheté des locaux, ils ont peur qu’elle vienne les fermer. La blonde, quand elle prend quelque chose, personne ne la traîne devant la justice. Sa parole vaut cinquante fois la nôtre. »

    (1) Le prénom ou surnom a été modifié.

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