Nous vivons une époque où chaque problème semble être attribué à la présence d’immigrés en France. Ils seraient responsables de tout. C’est une idée tellement absurde qu’on pourrait en rire. Malheureusement, cela a conduit à l’adoption d’une loi. L’immigration peut pourtant être un apport pour la France et une vraie chance si l’on veut pouvoir mieux vivre ensemble.
Au lendemain d'une manif contre la #LoiImmigration on a reçu
— StreetPress (@streetpress) January 15, 2024benoithamon</a>, ex-candidat à la présidentielle et directeur général de <a href="https://twitter.com/SINGA_FRANCE?ref_src=twsrc%5Etfw">
SINGA_FRANCE, qui démonte les clichés sur l'immigration pic.twitter.com/qdZafzdyVD
Une victoire idéologique de l’extrême droite
« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde. » Voilà ce que répète Emmanuel Macron et d’autres qui pensent que cette affirmation nous unit tous. Ce n’est pas vrai. Environ 30 à 40% des Français soutiennent de manière constante que l’immigration est une richesse. Et lorsque près de 100.000 Ukrainiens sont venus chercher refuge en France, le gouvernement a travaillé avec des associations, des villes et des entreprises. Il a organisé des réunions mensuelles. Les Ukrainiens ont eu accès à l’emploi, à la formation et au logement. Aucun d’entre eux n’a été laissé à la rue. Certains pourraient dire que c’est « différent » pour les Ukrainiens, car ils sont « chrétiens, blancs, européens ». Ce n’est pas que la France ne peut pas accueillir la misère du monde, c’est qu’ils ne le veulent pas. Ceux qui l’affirment devraient assumer clairement ce choix politique de fermer la société française aux talents de la migration.
Après le vote de la loi immigration, l’extrême droite elle-même a revendiqué une victoire idéologique. Ce n’est pas rien. « Nous voulons faire ces lois pour stopper l’immigration », disent-ils. Depuis que l’Angleterre a opté pour le Brexit pour stopper l’immigration, celle-ci a doublé. Depuis que l’Italie a choisi Meloni et les fascistes pour stopper l’immigration, elle a aussi doublé. Ces solutions sont inefficaces.
Avant tout une méconnaissance
La réalité de notre relation avec l’immigration est avant tout une méconnaissance. En novembre 2023, 65% des Français ont déclaré ne pas avoir d’immigré dans leur cercle de relations. Les étrangers en France représentent 7,8% de la population totale. Lorsqu’on demande aux Français d’estimer ce chiffre, ils le surestiment de quinze points ! Cette surévaluation est incroyable.
15% de ces étrangers créent des entreprises chaque année, dans divers domaines : des petites sociétés locales aux start-up. De nombreux migrants se tournent vers la création d’entreprises en raison du déclassement professionnel qu’ils subissent en France, où il faut en moyenne dix ans à un nouvel arrivant pour retrouver le statut social qu’il avait dans son pays d’origine.
Des raisons d’espérer ?
Dans le ciel sombre de la loi immigration, j’ai néanmoins remarqué quelques lueurs d’espoir. Il y a eu davantage de voix qui soulignaient que la migration était une solution. Qui s’opposaient à la montée des discours racistes et discriminatoires. Dans ceux-ci persistent une impunité, où leurs tenants réhabilitent le discours colonialiste et ne se rendent même pas compte que, lorsqu’ils parlent d’assimilation, ils reprennent le langage de l’administration coloniale envers les peuples colonisés.
Au beau milieu de cet océan de sottises émerge au contraire de l’intelligence. Les gens essaient de créer des liens, de coopérer, de se coaliser. En voilà des raisons positives d’espérer dans cette période.
Ce texte est issu de notre nouveau format Vox, dans lequel Benoît Hamon démonte les clichés sur l’immigration.
Vidéo par Sarah Carraud.
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