Aéroport de Roissy Charles de Gaulle – Abdelhakim Labriak est agenouillé dans la salle des douanes, les yeux embués de larmes. Face à lui, ce 7 octobre 2016, ses deux filles sont amaigries, cernées, mais bel et bien là. « Ça me semblait irréel, c’était l’un des plus beaux jours de ma vie. » Maryam, 5 ans, regarde fixement son père, peut-être sans réellement le reconnaître. En août 2014, elle n’a que 3 ans lorsque sa mère l’emmène en Syrie pour rejoindre l’Etat Islamique. Noussayba, 7 ans, regarde à droite, à gauche, comme perdue, le regard vide. Quelques minutes plus tôt, elles ont été séparées de leur mère, arrêtée par la DGSI.
« Je pensais qu’Oummi [maman en arabe, ndlr] allait en prison pour qu’on lui coupe la tête. Je sais maintenant qu’elle est juste punie et qu’elle va revenir. »
Agrippée au dos de son père assis dans le canapé du salon, Noussayba est émue de revivre ce moment sur le petit écran du téléphone portable :
« La Syrie c’était bien, mais je préfère être en France. Ici, il n’y a pas de bombardements. »
Voilà 4 mois qu’elle et sa sœur sont rentrées de Raqqa, où elles ont vécu un peu plus de 2 ans. Depuis leur retour, elles n’ont pas vu leur mère, en détention en région parisienne. C’est aujourd’hui leur père qui les élève.
Comme Noussayba et Maryam, depuis 2014, ils sont 24 mineurs revenus de zone irako-syrienne. Selon le ministère de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes, 19 ont moins de 10 ans, et parmi eux, 8 sont nés sur place. Si ce phénomène ne concerne qu’une poignée d’enfants pour le moment, le chiffre risque d’augmenter dans les années à venir. Le gouvernement estime qu’au moins 460 enfants français vivent en Syrie dans la zone contrôlée par Daesh. Actuellement, rien ou presque n’est prévu pour le retour de ces petits ressortissants. Marqués par la guerre et la loi islamique, ces enfants sont dans trois quarts des cas séparés de leur famille. StreetPress vous raconte les parcours de Noussayba, Maryam, mais également de Jules*, 7 ans, Jana, 4 ans, et Noa*, 3 ans, de retour de l’Etat Islamique.
« Papa je vais t’égorger ! »
« Papa ! Une fleur pour toi. » Maryam descend du bus et se jette dans les bras de son père. De grandes boucles brunes encadrent son visage rond et souriant quand elle lui tend une marguerite. Les deux sœurs reviennent du centre aéré. Voilà quatre mois que la vie a repris son cours. Au mois de novembre, à peine une dizaine de jours après leur retour dans l’Hexagone, elles sont retournées en classe. « Elles sont heureuses, ont de nouveaux amis », raconte Abdelhakim en regardant tendrement ses enfants jouer :
« C’est comme si elles n’étaient jamais parties. »
Noussayba fait le cochon pendu alors que Maryam court vers son père. « Tu as vu papa, tu as vu le trait blanc de l’avion ?! »
Quelques semaines auparavant, le scénario était tout autre : elle s’était jetée en pleurs dans les bras de son père, pensant qu’un bombardement arrivait. « J’ai levé les bras comme ça et j’ai fait aaaaah », singe l’enfant aujourd’hui rassurée. « J’étais tellement surpris. Depuis je lui répète à chaque fois qu’un avion passe “tu vois, on ne risque rien. Ce n’est pas la guerre ici” », raconte Abdelhakim.
« Ces passages en zone de guerre laissent des séquelles aux plus petits », détaille Maître Martin Pradel. L’avocat défend plusieurs familles de revenants. Dans son bureau parisien cossu, il évoque le bébé d’un an d’une de ses clientes de retour de Syrie :
« Nous étions dans un endroit tout à fait calme et un objet est tombé. Le bruit lui a paru comme une déflagration. Il a sursauté, s’est mis à pleurer. Il était paniqué. C’est le marqueur d’un traumatisme important. »
« Tu as vu papa, tu as vu le trait blanc de l’avion ?! » / Crédits : Aurelie Garnier
« Je ne veux pas que cet épisode de notre vie soit refoulé dans la tête de mon fils », raconte Chloé, une revenante. Elle est partie en février 2015 pour Raqqa avec Jules, son fils de 5 ans. Elle s’imaginait faire un voyage humanitaire d’un mois, durant lequel elle travaillerait dans une maternité de Raqqa, assure-t-elle aujourd’hui. Arrivée dans la capitale de l’Etat islamique, elle découvre l’idéologie de Daesh, la sharia et la guerre :
« J’ai fait la plus grande erreur de ma vie. »
Après deux semaines, Chloé veut rentrer. Elle avoue tout à son mari resté en France, qui finit par réussir à organiser son rapatriement. « Parfois, je titille un peu Jules pour le faire parler », explique la jeune femme aux grandes lunettes dans le café parisien où StreetPress l’a rencontrée. Son fils parle souvent des canaris qui vivaient dans leur appartement ou des petits voisins syriens avec qui il jouait. Jules se rappelle aussi des « méchants tontons », les jeunes qui ont incité sa mère à venir à Raqqa. Lorsqu’elle lui a annoncé que ces derniers étaient « partis au ciel », l’enfant a semblé soulagé, raconte-t-elle. Durant ses deux mois sur place elle l’aurait surprotégé :
« Je n’étais pas radicalisée et j’ai toujours fait attention à ne le laisser à personne. Il n’a jamais entendu les préceptes de l’EI. »
Abdelhakim a lui aussi essayé de sonder ses filles. « Je ne crois pas qu’elles aient vu de cadavre ou de massacre. Des armes et des vidéos, oui. » Le papa l’a découvert un soir :
« Je jouais avec Maryam à la bagarre. Elle me sautait dessus sur le canapé, avant de lancer « je vais t’égorger papa ! » J’étais sidéré. J’ai tout arrêté. Elle m’a alors dit que c’était une blague et qu’elle avait entendu ça dans des vidéos de Daesh. »
Des surprises comme celles-ci, Abdelhakim en a eu d’autres. Un soir devant le journal de 20 heures, les filles crient : « Kouffar, kouffar ! [mécréant, ndlr] » Les visages de Barack Obama et François Hollande viennent d’apparaître sur le petit écran. Quant à la musique, les deux enfants sont catégoriques : « C’est haram ! [interdit, ndlr] » Pourquoi ? Elles n’en savent rien. Ce qui ne les empêche pas, quelques heures plus tard, de chantonner devant un clip des Kids United. Le père temporise :
« Ils ont essayé de leur inculquer des idées. Mais ça n’a pas pris. Quand on leur explique, elles finissent toujours par dire “Papa a raison”. »
« Il y avait souvent des bombardements à la maison »
En 2014, leur mère Jihane Markhouzi se remarie avec un certain Eddy Leroux. Le couple quitte la France quelques mois plus tard avec leurs 4 enfants : Noussayba et Maryam, Jana, la fille d’un premier mariage d’Eddy Leroux, et leur bébé d’un mois et demi, Noa*. Direction Raqqa. « Il y avait souvent des bombardements », se rappelle Noussayba. A l’évocation de ce souvenir, ses yeux noisette se plissent derrière sa longue frange brune. Une dizaine de mois après leur arrivée, Eddy Leroux, leur beau-père, meurt au combat. « Oummi était en deuil et ne pouvait pas sortir. Alors elle me donnait les sous pour faire les courses avec Maryam. » La supérette est à quelques blocs de leur immeuble :
« Un jour, je payais le monsieur quand un bombardement a commencé. Il nous a dit de vite rentrer. Alors j’ai dit à Maryam “monte sur mon dos !” J’ai laissé les courses et j’ai couru le plus vite possible à la maison. J’ai même dû laisser les sous… »
« T’as couru vite », lance Maryam dans un éclat de rire. Les deux têtes brunes n’ont pas vraiment conscience d’avoir frôlé la mort. « Les enfants ne sont pas tout à fait conscients des enjeux, mais ressentent les émotions des parents », constate Martin Pradel l’avocat de nombreux revenants. Chloé abonde :
« J’ai toujours essayé de ne pas lui montrer mon stress. Je lui expliquais tout, mais toujours de manière simple en évitant de lui faire peur. »
« Il y avait une salle avec la télé. Des clips de propagande et des vidéos d’égorgement y passaient tout le temps. » / Crédits : Aurelie Garnier
Mais Jules, son fils, a été particulièrement marqué par son passage dans une madafa, ces maisons pour femmes célibataires, veuves ou en attente de leur mari. « Quand les hommes se sont rendus compte que je voulais m’enfuir, ils m’ont emmenée là. » A l’intérieur la propagande est perpétuelle et le contrôle sur les prisonnières et leurs enfants, total. « Les intendantes sont strictes, portent des armes, décident de tout. Nous ne pouvions pas sortir sans autorisation », se souvient Chloé qui ajoute :
« Il y avait une salle avec la télé. Des clips de propagande et des vidéos d’égorgement y passaient tout le temps. »
Elle interdit la pièce à Jules. Les madafas sont aussi le théâtre de viols, selon Martin Pradel :
« Les hommes viennent chercher une femme dans ces maisons. On sait maintenant qu’ils peuvent se marier, consommer le mariage et divorcer dans l’heure. »
L’une de ses clientes, Sihame*, aurait été violée dans une de ces maisons. La jeune femme a encore du mal à en parler, selon l’avocat. Noussayba et Maryam sont également passées dans une madafa. Peu de temps après la mort de son mari, Jihane Markhzoumi, leur mère, y est mariée de force. Elle tombe enceinte quelques semaine plus tard.
« La France n’apporte aucune aide »
Après deux ans de silence, Abdelhakim reçoit un message WhatsApp avec des nouvelles de ses filles. Leur mère veut rentrer et envoie un appel au secours à son ex-mari. Il remue ciel et terre, contacte des journalistes, des assos, mais aussi des militants turcs et des membres de l’Armée Syrienne Libre. Il cherche quelqu’un susceptible de ramener leurs enfants, même contre rançon si nécessaire.
« De toute façon, la France n’apporte aucune aide aux ressortissants partis en Syrie », complète, amère, Chloé. Elle aussi s’est tournée vers son mari pour rentrer. Il a d’abord demandé de l’aide aux autorités françaises, en vain. Après une vingtaine de jours de recherche, il trouve un rebelle syrien qui accepte de faire passer la frontière turque à sa femme et son fils pour 30.000 euros. Il retourne au Quai d’Orsay, pensant pouvoir demander une avance. Second échec. C’est avec l’aide de ses proches qu’il arrive à réunir la rançon.
A ce moment, Chloé est dans la madafa et les intendantes lui ont pris son portable. Elle n’a aucune idée de la solution trouvée par son mari, mais sait qu’elle doit s’enfuir. Elle profite d’une porte laissée entre-ouverte pour filer. A Jules, elle explique qu’ils vont chercher un goûter. « J’ai essayé de faire passer les épreuves pour des jeux », se rappelle-t-elle. Arrivés au coin de la rue, elle lance à son fils :
« – Tu te souviens de Flash, le super héros qui court vite ?
– Bah oui, c’est mon préféré !
– Eh bien maintenant, tu vas devoir courir aussi vite que Flash, tout de suite ! Tu es prêt ?
– Oui maman ! voix héroïque »
« Je ne l’ai jamais vu courir aussi vite. Il était devant moi tout du long », raconte Chloé encore hébétée. Après s’être cachés une nuit chez leur ancienne voisine syrienne, ils filent au rendez-vous donné quelques rues plus loin par le rebelle de l’ASL :
« L’EI savait que j’étais en fuite. Si nous nous faisions attraper, j’étais morte et je ne savais pas ce que deviendrait Jules. »
Si sa burqa la protège, son fils de 5 ans est reconnaissable. Elle l’enroule dans un drap et le fait passer pour un nourrisson. Le Syrien les attend pour les emmener dans une planque pour la nuit. Elle part le lendemain avec un second conducteur jusqu’à la frontière, où son mari l’attend avec l’argent pour la transaction. A son arrivée, Chloé est tout de suite reçue par la police turque qui la place en zone de transit. Jules est récupéré par son père. Un processus classique.
Pour Jihane Markhzoumi, ce fut plus long. Partis de Raqqa, elle et ses enfants prennent un bus jusqu’à une première ville syrienne, puis une seconde quelques jours plus tard. Ils y restent cachés un mois en attendant un passeur. Sa famille lui trouve finalement quelqu’un pour passer en Turquie, avec Noussayba, Maryam, Noa. Jana, la fille d’Eddy Leroux n’arrivera pas jusque-là. Personne ne sait encore quand et comment elle a été abandonnée.
« - Maintenant, tu vas devoir courir aussi vite que Flash, tout de suite ! Tu es prêt ? » « - Oui maman ! *voix héroïque* » / Crédits : Aurelie Garnier
La séparation
La famille est immédiatement placée en rétention dans la zone de transit. Abdelhakim et son ex-belle famille sont pourtant en Turquie, dans l’espoir de récupérer les enfants :
« On m’avait assuré qu’un diplomate français serait là pour nous aider, mais il n’y avait que des Turcs. Et à la frontière, tout le monde se foutait de nos papiers d’acte de naissance ou de garde exclusive. »
Ils resteront enfermés presqu’un mois. Jihane, comme Chloé ou les clients de Martin Pradel, est considérée comme une étrangère en situation irrégulière. « Une fois la procédure d’expulsion lancée, les autorités françaises sont informées. »
Pour la plupart des ex-candidats au djihad, direction Roissy Charles de Gaulle, où ils sont interpellés par la DGSI pour être interrogés. Quant aux enfants, ils retrouvent éventuellement leur parent resté en France, comme Jules, Noussayba et Maryam.
Sur la vidéo d’Abdelhakim à Roissy, il y a également Noa, l’enfant qu’ont eu ensemble son ex-femme et Eddy Leroux. « Il me manque », chuchote Noussayba en voyant une photo de son demi-frère. Elle se souvient de leur retour :
« Dans l’avion, la police nous a dit que maman allait en prison, qu’on allait retrouver papa mais que Noa ne pouvait pas rester avec nous, qu’il allait dans une famille d’accueil »
Si les parents sont tous les deux interpellés, décédés ou encore au Proche-Orient, le tribunal pour enfants de Bobigny décide d’un placement et l’aide sociale à l’enfance les prends en charge. Ils sont placés dans une famille d’accueil.
C’est ce qui est arrivé à Noa, même si ses grands-parents maternels et paternels tentent, depuis 4 mois, de le récupérer. En vain. « L’appui familial est pourtant essentiel pour ces enfants séparés de leur parents », regrette Martin Pradel. Cinq de ses dossiers concernent des cas similaires, aucun n’a abouti.
« Oummi revient quand ? »
Depuis l’attentat manqué de Saint Michel, prémédité par trois femmes, les revenantes passent presque systématiquement par la case prison. Avant 2016, comme Chloé, elles y échappaient au bénéfice d’un contrôle judiciaire. N’ayant pas combattu, la justice considérait qu’elles ne représentaient pas une menace. Il y a encore quelques exceptions, « lorsqu’on observe avec certitude que la personne n’est pas dangereuse », explique Martin Pradel. Ç’a été le cas de Sihame. Elle est sous contrôle judiciaire et attend son procès, qui pourrait avoir lieu d’ici deux ou trois ans.
Si elle est libre, c’est que la justice a considéré qu’elle a été totalement désembrigadée après les violences subies dans la madafa. Elle a également conservé la garde de son enfant.
Jihane Markhzoumi n’a pas bénéficié de ce traitement de faveur. Emprisonnée depuis son retour, elle a accouché de son dernier enfant, fruit du mariage forcé à la Madafa, et a décidé de le garder en prison. La loi française le permet, jusqu’à ses 18 mois.
La majorité des enfants sont séparés de leurs parents : 85% des mineurs revenus de Syrie sont confiés à l’aide sociale, détaille le ministère de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes. « Le seul vrai critère du juge est l’intérêt de l’enfant. Il ne peut pas se permettre de le remettre dans une famille radicalisée », nous explique-t-on. Martin Pradel commente :
« Cette séparation est tout de même problématique. Les enfants sont sevrés très brutalement, c’est particulièrement douloureux. Ils ressentent un très fort sentiment d’abandon. »
Noussayba et Maryam n’ont ni vu ni parlé à leur mère depuis leur retour. « Quand est-ce qu’on va la voir ? », demande la plus jeune à son papa. L’ainée, elle, propose :
« Moi, j’aimerais bien qu’Oummi sorte parfois pour venir nous voir et qu’elle reparte après en prison. »
« J’avais peur, j’aurais aimé qu’on m’aide. »
« J’avais peur qu’elles ne s’adaptent pas à moi, que leur mère leur manque trop, qu’elle soit vraiment radicalisées. » Les premiers jours, Abdelhakim s’est senti démuni. Depuis leur descente de l’avion, il n’a plus eu aucun contact avec les autorités. Lui pensait qu’il y aurait un suivi :
« J’aurais aimé qu’on me propose des médecins, qu’on m’aide à trouver les gens adaptés à l’histoire de mes filles. J’aurais aimé qu’on me conseille. J’ai avancé à l’aveugle finalement. »
Pour les enfants placés sous la responsabilité du tribunal et de l’aide sociale à l’enfance, un premier rendez-vous psychologique est organisé à leur arrivée. Une fois dans les familles d’accueil, ces petits revenants ne bénéficient pas d’un traitement différent des autres enfants de la DASS. « La vérité, c’est que l’Etat ne sait pas comment se démerder avec ça. Ça concerne tellement peu d’enfants pour le moment que ça n’a pas dû leur sembler prioritaire », soupire Chloé.
Abdelhakim Labriak est agenouillé dans la salle des douanes, les yeux embués de larmes, lorsqu'il retrouve ses filles ce 7 octobre 2016. / Crédits : Aurelie Garnier
Le 23 mars dernier, le gouvernement évoque le sujet dans une circulaire. Le document promet « la mise en place d’un dispositif de prise en charge des enfants de retour de zone irako-syrienne », si nécessaire sur le long court. Et ce pour tous les petits revenants. « Mieux vaut tard que jamais », juge Abdelhakim, avant de confier :
« Maintenant que nous nous en sommes sortis à trois, je suis presque heureux que personne ne soit venu. J’ai peur qu’un jour, les autorités toquent à ma porte et me demandent mes filles. »
Ce mauvais rêve, il l’a eu plusieurs nuits. Une obsession que Chloé comprend :
« Peut être qu’un jour l’Etat va se réveiller et se dire que, peut être, nos enfants ont des choses dans la tête. »
Dans l’entrée devant le dressing plein de manteaux, Maryam se racle la gorge : « Attention ! Abracadabraaaaa ». Au signal, les manteaux se mettent à bouger dans tous les sens. La petite rie à gorge déployée quand sa sœur sort la tête du dressing. : « Tour de magie ! T’y as cru ? »
Abdelhakim n’a plus de doute, il peut s’occuper de ses filles et les rendre heureuses. Les deux enfants ont repris quelques kilos et des couleurs. La cadette court partout, rigole beaucoup. Elle est la plus câline des deux. Sa grande sœur, plus méfiante, « se laisse vite apprivoiser », sourit son père :
« Je continuerai à leur expliquer calmement que ce qu’on leur a appris là-bas n’est pas vrai. J’attends qu’elles grandissent pour voir comment elles évoluent. Je ferai de mon mieux. Je suis sûr que tout ira bien. »
- Les prénoms ont été modifiés
Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.
Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.
Je fais un don à partir de 1€ 💪Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.
Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.
Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.
Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.
Je donne
NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER