En ce moment

    28/05/2015

    Le collectif DRØM réunit des jeunes loups de la techno

    Ils font danser des milliers de gens dans des entrepôts du 93

    Par Tomas Statius

    Faire la teuf sur deux jours dans un studio de cinéma du 93, c’est le concept de DRØM, un collectif dont la deuxième soirée se déroule ce samedi 30 mai.

    « A l’entrée on va distribuer des boules quiès parce qu’à l’intérieur ça risque de péter ». 2 jours avant la DRØM, Pierre-Alexandre soigne les finitions. Il y a 1 mois, lui et son pote Nicolas ont organisé la 1ère édition de cette teuf techno itinérante dans les Frigos de Paris. Cette fois-ci, les deux loustics ont vu les choses en grand. Le samedi soir : faire la fête dans un ancien studio de cinéma du 93 avec le DJ américain Joey Beltram en tête d’affiche. Le dimanche matin : siroter une bière en plein air en écoutant de la techno, posé sur transat.

    Un début de rédemption pour les deux copains, après deux ans de purgatoire.

    « Roofpark Party »

    Dans leurs bureaux installés au dessus d’une boîte de location de matos son à Vincennes, Pierre-Alexandre, 24 ans, et Nicolas, 25 ans, listent ce qu’ils leur restent à faire avant le jour J. La pièce est quasiment vide, hormis un grand bureau sur lequel trône un ordinateur. Les deux potes aux gueules de poupons font bien propres sur eux pour des orgas de soirées. Ils arborent vestes nickels, chemises bleu ciel et fut’ ajustés.

    Ce jeudi, s’ils ont le sourire aux lèvres, c’est que leur soirée se remplit plutôt pas mal. Leur concept ? Organiser des teufs dans des lieux industriels qu’ils dénichent un peu partout en Île-de-France. Et ça, ça plaît au public. « Pendant un an et demi on a cherché des lieux. On s’est fait une base de données d’une centaine de lieux atypiques », raconte Pierre-Alexandre. Même s’ils promettaient à l’origine une teuf en mode « roofpark » sur le toit d’un parking, le buzz a bien pris et la soirée est quasiment sold-out.

    Les fondateurs de DRØM ont déjà de la bouteille dans l’orga. Il y a 2 ans, ils ont lancé la Draft, une soirée techno itinérante plutôt « successful ». A l’époque, les deux compères rêvaient de « teufs qui [leurs] ressemblent ». Sans galère, sans dress code, et sans sélection à l’entrée, explique Pierre-Alexandre :

    « On aime sortir, avoir de la place, payer les conso pas chers, les entrées pas chères, avoir une belle orga’, une sécu cool. C’est ce qu’on a fait avec la Draft. »

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/drom-soiree-organisateur-bureau.jpg

    Pierre-Alexandre et Nicølas, les ørgas de DRØM / Crédits : DR

    Grosse plantade

    En juin 2013, la première Draft a finalement lieu sur une vieille péniche amarrée à Clichy. Au programme ? 24 heures de teuf, une trentaine de DJs, et 3.000 spectateurs. C’est le jackpot ! Leur petite soirée tape même dans l’oeil de grosses machines de la nuit comme le Wanderlust.

    Pour marquer le coup, les deux copains et leurs associés décident d’investir le Palais des Congrès de Montreuil, un espace industriel de 15.000 mètres carrés où Concrete et Die Nacht sont déjà passés. Sauf que les potos de la Draft restent plutôt inexpérimentés et la teuf vire rapidement au cauchemar. En cause selon eux ? Des coups fourrés de la salle, des annulations en cascade, une sécurité pas au top et des problèmes au bar :

    « A la base on était juste des clients passionnés. En 4 soirées, c’est devenu fat : on est passés d’une soirée sur un quai de Seine à un Palais des Congrès. »

    Opération rédemption

    Dans le monde de la nuit, on fustige leur manque d’expérience, comme ici ou . Les deux copains décident alors de mettre le projet Draft en sommeil pour mieux continuer en solo. En deux ans ils se font la main sur des soirées de moindre ampleur. Sans perdre de vue l’idée de se relancer un jour dans le grand bain.

    C’est avec DRØM qu’ils font finalement leur grand retour dans le game. Et cette fois-ci Pierre-Alexandre et Nicolas le promettent : il n’y aura pas de mauvaises surprises à la dernière minute. « A la première DRØM, les flics sont venus plusieurs fois chercher ce qui pouvait ne pas aller. Ils n’ont pas trouvé » explique leur associée Augusta, étudiante en philo.

    Les derniers jours, la soirée a quand même été l’objet de son lot de railleries. Comme lors de leur plantade de 2013 où ils avaient dû supprimer une scène faute d’autorisation, cette fois-ci encore, les deux copains se mangent un refus des autorités. A J-9, ils ont du trouver un nouveau lieu en speed pour poser leurs platines.

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€ 💪
    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER