30/11/2023

Dans le lot, une ancienne candidate FN

Huit identitaires interpellés à Lyon après des collages

Par Daphné Deschamps ,
Par Arthur Weil-Rabaud

Le 27 novembre, les identitaires de Lyon ont manifesté malgré un rassemblement interdit par la préfecture. Ensuite, un groupe de zids a été interpellé en train de coller des affiches. Deux d’entre eux avaient des barres de fer dans leur voiture.

Lyon (69) – Lundi 27 novembre 2023. L’extrême droite radicale est dans les rues à Lyon. Une bonne centaine de militants arpentent les rues de la Presqu’île aux cris de : « Islam, hors d’Europe », ou encore : « Français, réveille-toi, tu es ici chez toi ! » Un rassemblement organisé par le groupe local identitaire Les Remparts pour « la mémoire de Thomas », malgré l’interdiction annoncée par la préfecture et une déambulation raciste qui a été racontée par Libération.

Dispersés par les forces de l’ordre aux alentours de 20h15, les identitaires rejoignent ensuite la Traboule, la « maison de l’identité » occupée par Les Remparts dans le Vieux-Lyon. Pourtant, selon les informations de StreetPress, un petit groupe a décidé de ressortir vers 22h pour coller des affiches et inscrire sur les murs des messages comme : « Thomas tué parce que blanc » ou « meurtre d’un blanc par des barbares ». Manque de chance, 8 d’entre eux tombent sur une patrouille de police et finissent au poste. 20 heures plus tard, ils ressortent libres, mais tous poursuivis pour « contravention d’apposition d’affiches sur un immeuble d’habitation ». L’enquête n’a pas permis « d’établir leur implication dans les faits de dégradations en réunion, ni de caractériser l’infraction de provocation à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur appartenance ou non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion », selon le parquet de Lyon.

Selon les informations de StreetPress, un petit groupe d'identitaires a décidé de ressortir vers 22h pour coller des affiches et inscrire sur les murs des messages comme : « Thomas tué parce que blanc » ou « meurtre d’un blanc par des barbares » / Crédits : DR

Un couple fan d’armes

Mais selon nos informations, la police a également retrouvé des barres de fer et des bombes lacrymogènes dans le véhicule de deux d’entre eux. Ils ont été déférés et sont poursuivis pour transport d’armes de catégorie D. Dans les huit, on retrouve aussi Chloé et Adam A., un joli couple marié. Ces deux militants identitaires lyonnais historiques ont été déférés et ont vu leur domicile être perquisitionné, sans qu’à ce stade rien ne permette d’affirmer que ce couple et celui poursuivi pour transport d’armes sont les mêmes (1). Chloé a souvent posté des photos et vidéos de danses traditionnelles et de sessions de baby-foot à la Traboule depuis plusieurs années. Quant à Adam, il apparaît sur plusieurs actions des zids lyonnais. En 2020, il s’affichait aux côtés d’Adrien Lasalle – militant identitaire qui a tailladé deux jeunes au couteau à Lyon en 2022 – et Eyquem Pons, dit Etienne Cormier, ex-porte parole de la branche locale de Génération identitaire (GI). Il est également fan d’armes à feu et en publie un paquet sur Instagram.

Chloé et Adam A. ont été déférés et sont poursuivis pour transport d’armes de catégorie D. Adam A. est d'ailleurs fan d’armes à feu et en publie un paquet sur Instagram. / Crédits : DR

Durant la perquisition à leur domicile, plusieurs milliers d’euros en liquide placés dans un coffre-fort ont été saisis. Il s’agirait, selon Chloé A., de « quatre ans d’économies », destinés « à la rénovation de [leur] maison ». L’Asla, l’association favorite des identitaires, a d’ailleurs lancé une cagnotte pour soutenir le couple.

L’Asla, l’association favorite des identitaires, a lancé une cagnotte pour soutenir Chloé et Adam A. après leur perquisition. / Crédits : DR

Parmi les autres gardés à vue, on retrouve Roxane Chaudesaigues, une ancienne candidate du Front national dans l’Ain aux élections départementales puis régionales en 2015. C’est également une militante historique de Génération identitaire dans la capitale des Gaules. De nombreux clichés l’identifient à la Traboule, ex-local de GI et aujourd’hui des Remparts, en legging identitaire – ça existe – ou bien en compagnie de l’écrivain d’extrême-droite Laurent Obertone.

Parmi les autres gardés à vue, on retrouve Roxane Chaudesaigues, ancienne candidate du Front national dans l’Ain aux élections départementales. De nombreux clichés l’identifient à la Traboule, ex-local de GI et aujourd’hui des Remparts, en legging identitaire, ou bien en compagnie de l’écrivain d’extrême-droite Laurent Obertone. / Crédits : DR

(1) Edit le 1er décembre : Nous avons corrigé l’article car nous avions indiqué dans un premier temps que Chloé et Adam A. étaient le couple poursuivi pour transport d’armes. Pour l’instant, rien ne permet de l’affirmer.