Dans la presse d’extrême droite, sans surprise, on appelle à faire barrage à Emmanuel Macron. Seul Rivarol, qui n’aime personne, pas même Marine Le Pen, reste sur sa nostalgie de Pétain. Revue de presse.
« Parce que c’est elle, parce que c’est lui. » Sans grand enthousiasme, Présent, le seul quotidien d’extrême droite, appelle à faire barrage à Emmanuel Macron en votant Marine Le Pen. « Il faut donc jouer à fond la carte de l’unité, du vote utile. Laissons de côté divergences et rancœurs : pas une voix patriote ne doit manquer à Marine Le Pen le 24 avril », explique le journaliste et co-gérant du titre Francis Bergeron. Et ce, même si le programme du RN est un peu trop « édulcoré » à son goût. On notera au passage, « l’hommage » des nationaux-catholiques à Jean-Luc Mélenchon qui serait un « grand orateur »… à l’image du « collaborationniste Jacques Doriot ». L’intéressé appréciera le clin d’œil.
Du côté de l’Incorrect, on goûte un peu moins les bons résultats du candidat Insoumis, notamment dans les quartiers populaires :
« Ayant réalisé un score de dictateur africain dans les communes les plus grand-remplacées, Jean-Luc Mélenchon a très clairement capitalisé sur l’immigration. »
Le magazine des amis de Marion Maréchal Le Pen se targue aussi d’avoir prophétisé la défaite d’Eric Zemmour. Le rédacteur en chef de l’hebdomadaire, Jacques de Guillebon, avait prédit un score autour de 7% au candidat maurrassien. Ce qui n’empêche pas l’Incorrect de lui rendre hommage et de lui souhaiter bon courage pour la suite :
« Pour Éric Zemmour, comme pour tous ceux qui, l’ayant rejoint, ont fait naître l’espoir de voir une droite française renaître, le plus dur commence. »
En attendant le grand soir des droites réunies, il y a « cette priorité immédiate : ne pas obérer les chances de Marine Le Pen, aussi minces soient-elles, d’accéder à la présidence de la République ». Voilà pour l’union des extrêmes droites.
E&R se flatte, Rivarol de marbre
Les antisémites d’Egalité & Réconciliation sont eux quand même heureux de la défaite d’Eric Zemmour, car sa présence a permis de dédiaboliser Marine Le Pen. On se permet même un conseil à la dirigeante du Rassemblement national pour le second tour :
« Elle devra surtout ne pas s’acoquiner avec le camp identitaire mais, au contraire, aller chercher les voix de Jean-Luc Mélenchon, la forçant à construire un programme national et social qu’E&R appelle de ses vœux depuis 2007. »
Même quand ils ne sont pas concernés, il faut qu’ils parlent d’eux. Pour autant, pas d’appel franc à voter pour Marine Le Pen.
Chez Rivarol, le résultat du premier tour de l’élection présidentielle a laissé de marbre. Et pour cause, Jérôme Bourbon, son rédacteur en chef, déteste tout le monde. Marine Le Pen parce qu’elle a trahi son père, qu’elle aime danser et qu’elle fréquente des homosexuels. Et Eric Zemmour puisqu’il est juif. Ce qu’il ne manque pas de rappeler dans son édito post-scrutin.
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De toute façon, les élections ne sont pas tout à fait la tasse de thé des nostalgiques de Vichy :
« Les électeurs restent donc très majoritairement attachés au vote qui apparaît dans les faits comme une drogue puissante dont la plupart ne peuvent se passer. »
Et de conclure : « L’élection ne marquera en aucun cas l’acte un de la renaissance de la France », explique le journaliste condamné plusieurs fois pour son antisémitisme forcené. Voilà, c’est tout pour le premier tour, ils peuvent retourner tranquillement faire des listes de juifs et de francs-maçons.