En marge du rassemblement de soutien aux expulsés de La Courneuve du vendredi 6 aout, plusieurs responsables du Droit Au Logement (Dal) sont revenus sur l’origine de la vidéo qui a atterri sur le site Médiapart. Ils affirment que la police n’a pas laissé les journalistes faire leur travail et que la vidéo pu être récupérée par chance dans une caméra cassée. Michael Hoare – responsable de la section vidéo du Dal – explique l’incident:
« Ils ont dit qu’ils avaient la consigne de ne pas laisser des journalistes travailler au sein des familles, dans le périmètre d’évacuation. C’est surprenant que la police ne laisse pas les journalistes faire leur travail ». Il ajoute qu‘« il y avait un autre copain avec une camera. Dès qu’on a repéré qu’il filmait, [ la police] a cogné la camera et le viseur a été arraché ».
Un autre représentant du Dal confirme au téléphone la version de M. Hoare: « Les policiers pensaient sans doute qu’une fois la caméra cassée, les images ne pourraient pas être récupérées. C’était une caméra neuve qu’on avait achetée 2 jours auparavant et qui nous avait coûté entre 300 et 400€ ».
« La préfecture m’a apportée le communiqué de presse décrivant à l’avance que ‘l’opération s’est déroulée dans le calme‘ »
Jointe par StreetPress, la journaliste indépendante Francine Bajande – qui propose habituellement ses sujets à l’Humanité – était la seule journaliste présente sur les lieux. « Ils m’ont emmenée et deux flics se sont mis devant moi pour que je ne puisse pas prendre des images » explique-t-elle. « Ensuite un chargé de communication de la préfecture m’a apporté le communiqué de presse décrivant à l’avance que ‘l’opération s’est déroulée dans le calme’. C’est ce même communiqué qui a ensuite été envoyé à la presse !».
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« Habituel » pour la préfecture
La préfecture se défend en affirmant que « le militant du Dal avait été sommé à 3 reprises d’arrêter de filmer. Puis il est habituel que pendant ce type d’intervention, les journalistes soient renvoyés en dehors du cordon de sécurité ». « C’est habituel depuis maintenant ! On pouvait faire notre travail avant », s’énerve Bajande lorsqu’on lui apprend la réponse de la préfecture. « Habituellement si l’on est déjà sur les lieux, on nous laisse faire. C’est lorsque l’intervention a déjà débuté que l’on nous empêche d’approcher. »
Habituée à couvrir les mobilisations liées aux problématiques des sans-papiers ou du logement, Francine Bajande observe une nouvelle tendance: « La préfecture choisi de nous appeler pour couvrir certaines interventions en banlieue comme à Grenoble. Mais lorsque on prend nous même l’initiative d’aller sur le terrain, ils nous en empêchent. »
Source: Samba Doucoure | StreetPress
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