Venir boire une bière, se cultiver et profiter d’un concert ; voilà le trio gagnant que propose la Blanchisserie à quelques pas seulement de Paris. C’est un lieu original où conversent les arts, même celui d’une mousse bien servie :
« Je pense que l’art doit être quelque chose de réjouissant qui crée des relations entre les gens. (…) Et n’ayons pas peur des mots, il y a aussi la notion de fête, qui est pour moi un art difficile ».
L’art contemporain comme un vampire Le propriétaire des lieux, Cyrille Troubetzkoy après avoir été critique d’art à Technikart et commissaire d’exposition, a ouvert à la fin des années 90 la Blanchisserie à l’image de sa définition de l’art contemporain :
« J’ai toujours considéré que l’art contemporain se nourrissait de tout ; c’est à dire que c’est une sorte de monstre anthropophage si tu veux ou quasiment un truc très vampirique (…) Dans l’art contemporain y’a de la danse, de la littérature, de la philosophie, de la musique, de l’architecture, du design, du dessin, de la peinture… »
(upper) »L’espace marchand » obsolète D’abord « espace associatif » ou plutôt résidence d’artiste où étaient invités à l’année des plasticiens et performeurs sur projet avec son lot d’expositions, de débats et de soirées, la Blanchisserie s’est ensuite changée en véritable galerie. Époque révolue depuis 2009, Cyrille Troubetzkoy s’en explique :
La Blanchisserie c’est où
Afficher La Blanchisserie sur une carte plus grande
Adresse: 24 rue d’Aguesseau, Boulogne-Billancourt
Métro: Jean Jaurès
« Je pense qu’à terme l’espace marchand qui est défini par le cadre d’une galerie à vocation à disparaître pour des raisons économiques et pour des raisons de format de consommation de l’art. Aujourd’hui on peut tout à fait apprécier l’art, vivre avec l’art sans posséder l’art. Le principe de l’espace marchand est presque même une forme obsolète même si aujourd’hui il y a encore de nombreuses galeries et de nombreuses foires. »
Moi j’ai mis tout le monde d’accord en étant à Boulogne
Un nouveau format de consommation de l’art La Blanchisserie c’est trois espaces pour le prix d’un : on y trouve une galerie destinée aux expositions de fond et un project room pour des installations qui durent le temps d’une soirée ou d’une semaine. Ces deux lieux d’exposition encadrent le bar, « sorte de centre névralgique de l’endroit ». Et non loin du cœur de ce lieu se trouve la nef sonore, la salle de concert, espace d’exposition à part entière plus proche du « salon de musique » que de la salle de concert pour Cyrille qui attache une grande importance à la dimension visuelle que peuvent proposer les musiciens.
« Très rapidement je me suis rendu compte que l’espace d’exposition, au sens classique du terme, n’était pas suffisant donc j’ai ouvert une scène musicale parce que la plupart de mes artistes, soit avaient des amis musiciens qui venaient jouer pendant les vernissages, soit jouaient dans des groupes et avaient des projets très spécifiques en tant que plasticiens vis-à-vis de la musique et faisaient des installations et de performances sonores».
« Les autres je les emmerde tu vois Depuis 2009, la Blanchisserie a ralenti le rythme de ses expositions et propose des programmations sur la base d’invitation faites à des collectifs comme SHAG, détecteur d’artistes dépourvus de galerie physique mais qui viennent régulièrement présenter leur travail à la Blanchisserie. Mais Cyrille a aussi développé un label, La Blanchisserie Générale de Rock, qui ne produit que des lives enregistrés sur place, limités à 300 exemplaires : de véritables « lithographies sonores ». Des groupes parisiens comme The Dalaï-lama rama fafafa , Mister Soap and the smiling tomatoes , Melody syndrome ou encore Underground beat et des groupes étrangers sont passé sous la presse. Si on lui demande comment les autres galeristes perçoivent son lieu, Cyrille répond franchement :
« Moi j’ai mis tout le monde d’accord en étant à Boulogne avec une salle de concert, une galerie pas forcement très conventionnelle et en participant pendant 10 ans à la FIAC, à la foire de Bruxelles et de New-York. On pourra dire tout ce que l’on voudra mais le travail a été, à un moment donné, reconnu par des gens qui ont l’habitude d’évaluer ce genre de tentatives. Après les autres je les emmerde tu vois, très clairement après si ils ne sont pas contents ils n’ont qu’à aller se faire foutre. C’est clair et net ».
Cyrille avec Marie-Antoinette
La Blanchisserie ressemble un peu à La Maison de StreetPress
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