Bon les p’tits clous, je veux pas faire mon vieux con du haut de mes 36 piges (wouaaa trop vieux), mais il s’est passé un truc jeudi 1er juillet au Palais Omnisport de Paris Bercy. Vous diriez un truc trop frais, un truc de ouf, un concert de déglingos à désensabler les portugaises. Disons juste… un super concert. Starring Stevie Wonder himself dans le rôle du King of soul et avec la participation de Prince aka… ben Prince quoi.
Une des légendes du XXème siècle
Des concerts j’en ai vus quelques uns depuis le temps : du plus décevant – les Rolling Stones à Vincennes sous des trombes d’eau – au plus court – Les Red Hot 1h10 chrono à Bercy il y a dix piges, au plus rock avec dernièrement les Kasabian ou les énormes Black Rebel Motorcycle Club au Bataclan . Bref, des concerts en veux tu en voilà, si bien que, fatalement, on devient presque blasé quand mon vieux pote Djoul me propose d’aller voir Stevie Wonder qu’il avait loupé en 1987. J’ai hésité une petite nuit avant d’accepter. Bordel ! Evidemment qu’il faut y aller ! Hey, c’est Stevie Wonder me dis-je au réveil. Stevie Wonder, c’est un peu un des survivants les plus talentueux du XXème siècle. C’est comme si les Beatles, Elvis, ou Michael Jackson étaient encore vivants. Stevie s’était fait oublié avec des albums ballades-synthé après son dernier grand tube, Free en 1987 et la bande originale composée pour Jungle Fever de Spike Lee. Mais c’est quand même Stevie Wonder, 72 millions d’albums, quasi 50 ans de carrière, des tubes à la pelle, un groove fatal et un compositeur de génie.
Les pores de la peau s’ouvrent et nos poils se dressent
Quand on trouve des places au marché noir au prix d’achat, on remercie la crise. D’ailleurs les vendeurs ont apparemment plus de mal à écouler leurs stocks. La jeune femme qui nous vend ses places nous le confirme « il y a deux ans, impossible de trouver des places. » Bon j’ai loupé les trois premières chansons la faute à la circulation mais au moment d’entendre Higher ground , le tube repris par les Red Hot Chili Pepper, le temps de se désaltérer au bar dans les traverses, on a les pores de la peau qui s’ouvrent, le poil qui se dresse et les chakras béants. Ce n’est pas le Stevie version 90’s ce soir, c’est bien le meilleur du meilleur : Stevie reloaded. Le best of inséré dans l’autoradio, le Space Mothership et ses 15.000 personnes décollent direction the Soul Solar System.
13 musiciens à leur poste et Stevie face à la foule avec ses doigts en mode non stop sur son clavier. Une combinaison dorée de sa garde-robe seventies, la voix étonnamment claire, c’est parti pour près d’une heure quarante cinq dans une ambiance délirante où même les paraplégiques finiront debout.
50 ans de carrière et une guest-star
A chaque chanson, le public réagit au quart de tour. Premier gros morceau Living for the city de l’album Innervision sorti 28 jours avant ma naissance le 3 août 1973. L’intro reconnaissable entre toutes avec ses accords synthé basses graves et ronds fait tressauter l’audience. Enchaîné, c’est le Human Nature signé Michael Jackson (Thriller, 1983) reprit en hommage au King of pop chanté avec son harmonica et la voix haut perchée de son choriste. Dans la foulée, on enquille avec Uptight, tube de 1966. A l’époque, Stevie a seize piges et déjà 5 ans de carrière, ce titre propulsé à la troisième place des charts relance sa jeune carrière hésitante. Juste après, le premier hit de Stevie, il a 12 ans, Fingertips part 2, une face B qui fit de lui le plus jeune numéro un du top américain. Sans pose, l’orchestre enchaîne sur Sir Duke, I Wish, Do I do assis sur son piano, My cherie amour, I just called to say I love you.
Soudain Stevie s’arrête “Prince is here” lance t-il à peine essoufflé après 10 tubes non stop. Les premières notes de Superstition éclairent la salle, Prince débarque col relevé lunettes noires, sourire en coin ovationné par une foule en délire. Il rejoint Stevie et tâte le clavier quelques instants avant de retrouver sa stratocaster pour agrémenter Superstition de riffs funky pour une version inédite. C’est le Prince version modeste simple musicien. Le concert penche vers la fin après ce morceau d’anthologie. Stevie termine et se fait gourou en lançant son ultime message « if your heart is big enough, love everybody ». On retiendra la leçon en commençant par lui. Stevie, we love you !
Superstition – 1973
Source: Benjamin Gans| StreetPress
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