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    12/07/2010

    Fabius sur Woerth: « La question n'est pas de ne pas être soupçonné, mais de ne pas être soupçonnable »

    Par Marine Selles

    Laurent Fabius a été le premier homme politique à réagir ce matin après l'intervention de Eric Woerth qui s'est déclaré soulagé par la publication du rapport de l'Inspection Générale des Finances sur l'affaire Bettencourt.

    1.Les faits:

    Le rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) a révélé dimanche qu’Eric Woerth n’est pas intervenu dans le dossier fiscal de Liliane Bettencourt. Le ministre ainsi blanchi s’est empressé ce matin de montrer son soulagement à la France via l’antenne d’Europe 1. Laurent Fabius, à sa suite, réagissait sur ce même rapport, sur la même antenne, une heure après le ministre.

    2.La vidéo:

    1.Le verbatim:

    J’ai tout lieu de considérer que le rapport a été fait de bonne foi. Cela dit, ça ne règle évidemment pas l’ensemble des problèmes. (…) Il y a un certain nombre de mesures à prendre sur le fond : Première mesure, il faut nommer un juge indépendant (…) qui se saisisse de l’ensemble de cette affaire. (…) Il n’est pas de tradition qu’un juge soit lui-même cité dans une affaire. Deuxième point, le parti socialiste a demandé (…) une Commission d’enquête parlementaire sur l’ensemble de ces faits. Et puis deux autres points importants : je crois qu’il est tout à fait anormal (…) que la même personne soit à la fois membre du gouvernement et trésorier d’un parti. (…) Et, dernier point, je n’ai jamais trouvé normal que le président de la République soit président d’un parti politique.

    Vous attendez du président ce soir qu’il démissionne de l’UMP, qu’il demande à Eric Woerth de démissionner de son poste de trésorier de l’UMP ?

    Non (…) à vrai dire je n’attends pas grand-chose. (…) On entend [le Président] assez souvent faire des promesses, mais (…) les promesses ne sont jamais tenues. (…) Je me méfie lorsque monsieur le président de la République annonce de nouvelles règles. Je préfèrerai qu’il applique les anciennes démocratiquement.

    Pensez-vous, comme Benoit Hamon, qu’Eric Woerth n’est plus en capacité de conduire la réforme des retraites ?

    La situation de M. Woerth n’est surement pas facile, parce que quand on conduit une réforme aussi compliquée que celle là, (…) la question n’est pas de ne pas être soupçonné, mais de ne pas être soupçonnable.

    Est-ce que les socialistes en ont trop fait ?

    Non, ils ont fait leur travail. C’est comme si vous posiez la question ‘est-ce que la presse en a trop fait ?’ (…) C’est dérangeant, sans doute, mais c’est comme ça qu’on avance dans une démocratie.

    Source: Marine Selles | StreetPress

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