1. Les faits
Mardi 6 juillet, lors d’une interview accordée à Médiapart, l’ex-comptable de Liliane Bettencourt Claire T. a accusé Eric Woerth d’avoir reçu 150.000 euros en liquide pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 [le montant maximal est limité à 7.500 euros par an et par personne, ndlr]. Après les accusations de fraude fiscale, l’affaire Woerth-Bettencourt prend un nouveau tour pour devenir peu à peu l’affaire Sarkozy-Woerth-Bettencourt.
2. Le contexte
150.000 € c’est tout ? En plus en liquide et dans une mallette on en a vu d’autre … (dans les Affranchis, les Sopranos, The Shield etc.) Franchement, l’UMP n’a pas à se cacher: à coté des diamants de Bokassa, des gouverneurs-narcos au Mexique ou des détournements de fonds publics d’Omar Bongo, ce n’est pas grand chose. Le couple Sarko-Woerth fait office de petit joueur et a encore du boulot pour rivaliser.
3. La question de StreetPress
Pour 150.000 euros, franchement on n’en fait pas un peu trop ?
4. La réponse des députés
« Vous plaisantez ? », s’offusque Nicolas Dupont-Aignan (Essonne – Debout la République). «C’est un système et il y a un esprit de clan malsain qui refuse de faire la lumière sur ce système. » Martine Billard (GDR – Paris) se demande « combien de fois y-a-t-il eu des enveloppes » et n’espère pas que « ce qui avait existé dans le système RPR se reproduise dans le système UMP. » Le député Roland Muzeau (PC – Hauts de Seine) préfère dénoncer « la place qu’a pris l’argent dans la politique et dans l’UMP », et André Gérin (GDR – Rhône) estime que l’on « doit se bouger le derrière pour qu’il y ait une éthique et une morale politique dans ce pays. » André Vézinhet (PS – Hérault) est persuadé qu‘« il y aura encore d’autres événements qui seront portés à la connaissance du public » tandis que Jean-Louis Bianco (PS – Alpes Haute Provence) réclame « une commission d’enquête ».
Du coté de l’UMP, changement de discours. Marc Bernier (UMP – Mayenne) tient à rappeler que « la présomption d’innocence existe (…) Il faut arrêter de trouver chaque jour un sujet pour discréditer Eric Woerth, il faut le laisser travailler dans la bonne humeur. » Alain Gest (UMP – Somme) ne mâche pas ses mots: « Nous en sommes revenus aux pires heures de la République » puisqu’il est « extrêmement grave de mettre en accusation quelqu’un sans aucun élément de preuve ». Patrick Ollier (UMP – Hauts de Seine) ne croit pas un mot du scandale: « C’est l’histoire de la femme de l’homme qui a vu l’ours. Je ne prête aucun crédit à ce genre de suspicion, à ce genre de ragot », avant de conclure: « Vous croyez que c’est supportable pour nous ? Nous avons confiance en Eric Woerth. »
Source: Lise Serero et Marine Selles | StreetPress
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