« Elpidio » – 46 ans – Travaille sur ses BD au Pachyderme
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce bar ?
J’aime bien l’ambiance cosy, on mange bien le midi, et ce n’est pas excessivement cher. On a tout pour se brancher, une bonne wifi, tout pour travailler. Je reste ici toute la journée en switchant entre travail et lecture de mon bouquin ou d’infos sur le net.
Pourquoi tu te retrouves à travailler dans un bar ?
J’ai été agent d’artistes pendant longtemps mais ça fait 2 ans que j’ai arrêté pour devenir auteur de BD. Je préfère travailler dans les bars plutôt que chez moi. C’est une habitude que j’ai prise quand j’étais étudiant à Jussieu. Je préfère l’ambiance des bars à celle des Starbucks. J’aime beaucoup l’ambiance des bars parisiens. Pouvoir rencontrer des gens, parler de politique, ou de questions sociétales…
Tu fais des rencontres ?
Ouais, regarde ce matin, deux dames me sont tombées dessus, elles ont commencé à me taquiner. Je rencontre des hommes, des femmes. J’aime bien le jeu de charme qu’il y a derrière les rencontres.
Tu veux dire que tu dragues en travaillant ?
Non ! Et puis j’ai deux enfants. Mais ça ne m’empêche pas d’apprécier le contact, et surtout de partager avec les gens. Tu vois, il y a deux ans, j’ai discuté politique avec une enseignante de polytechnique. Ça c’est très bien passé, on a gardé contact et là, pour un projet, je vais la recontacter.
Est-ce que tu aimes que les gens te regardent travailler ?
Je m’en fiche. Si ce n’est pas un regard oppressant, il n’y a pas de problème. Et puis, on ne sait pas pourquoi les gens te regardent. Ça peut être positif : de l’attirance, l’analyse de ton look…
Je préfère travailler dans les bars. C’est une habitude que j’ai prise quand j’étais étudiant à Jussieu
Philippe – 37 ans – En mission marketing pour une boîte au Café Craft
Est-ce que tu demandes à ton voisin de surveiller ton ordi quand tu vas aux toilettes ?
Non ici c’est bon, il n’y a pas de problème. C’est important. Et regarde, les gérants ont même pensé à faire des casiers pour que les gens laissent leurs affaires lorsqu’ils vont manger.
C’est quoi ta place préférée ?
Comme il fait froid, celle où je suis, près du radiateur. D’habitude je suis là-bas, à la table avec d’autre gens. Ça me permet de rencontrer des gens. Mais c’était pris quand je suis arrivé.
Combien est-ce que tu dépenses ?
Je paie 9 euros pour rester toute la journée et avoir un accès à internet. Il y a une formule.
Est-ce que tu travailles souvent dans des cafés ?
Lorsque je suis en mission, je travaille chez mon client mais entre deux missions je peux aller chez des amis qui ont des bureaux, travailler chez moi ou alors aller dans des bars. J’aime bien avoir différentes options et mon choix dépend de mon humeur.
Qu’est-ce qui te déconcentre le plus ?
Ici c’est bien, il n’y a rien qui déconcentre. La musique est choisie pour, les gens ne parlent pas trop fort. Le design est épuré, je trouve ça important. On est plus efficace ici que dans un café ordinaire.
Est-ce que tu aimes que les gens te regardent travailler ?
Je n’y attache aucune importance. Quand je suis ici, je me concentre uniquement sur mon boulot. Mais moi j’écoute beaucoup les gens qui viennent ici. Hier, des personnes étaient en train de développer un site internet, aujourd’hui des gens développaient une application mobile. Ça me plaît bien de retrouver des gens du même univers, qui travaillent sur les nouvelles technologies.
Je paie 9 euros pour rester toute la journée et avoir un accès à internet
Nicolas – 32 ans – Ecrit ses scénarios au café Au chat noir
T’es fidèle à ce lieux ou tu travailles parfois ailleurs ?
Je viens ici plusieurs fois par semaine, l’après-midi surtout. J’ai adopté ce bar il y a trois mois. Je suis scénariste et j’écris mieux le matin alors je travaille chez moi. Mais l’après-midi j’ai besoin de casser la solitude des scénaristes. Après, ça dépend : il y a des périodes où je rencontre les réalisateurs ou les comédiens, ça me nourrit assez en termes de socialisation et je n’ai pas besoin de venir ici. Mais il y a d’autres phases où je viens, j’écoute les gens, je les observe, je leur vole des idées.
Tu te sens faire partie d’une société. Quand j’écris chez moi, je m’invente des mondes, mais il y a moyen de devenir névrosé. Faut que j’arrive à séparer mon espace de vie et mon espace de travail, et venir ici, ça m’aide pas mal.
Comment tu repères où sont les prises du premier coup d’œil ?
En fait, je ne fais que du traitement de texte alors je n’ai pas besoin de me brancher. J’ai 4 heures d’autonomie, ça me suffit.
Qu’est-ce qui te déconcentre le plus ?
La musique quand elle est trop forte. Mais ici ça va. Et puis, ils passent de la musique que j’aime bien. En fait la musique de merde me déconcentre beaucoup. Ça me pollue. Les gens hystérique me perturbent aussi. La bêtise me déconcentre.
Est-ce que tu as déjà pécho un 06 ?
Non, juste des échanges de regard mais rien de sérieux. Je ne viens pas ici pour rencontrer des gens. Je parle aux barmans, aux serveurs, à quelques habitués. Je viens plus ici pour rompre la solitude.
Et tu bois de l’alcool en travaillant ?
Vers 6 heures je prends des bières.
Je m’invente des mondes, mais il y a moyen de devenir névrosé
La bêtise me déconcentre
Marie et Baptiste – 29 et 33 ans – En réunion pour préparer la sortie d’un EP et une tournée de concerts au Café Craft
C’est quoi votre place préférée ?
Maud : On est nouveau ici mais à la base, on voulait se mettre dans le canapé du fond de la pièce. Puis on s’est dit qu’on ne travaillerait pas si on faisait ça. Notre place est pas mal, on est isolé des autres par le pilier. Ça pourrait devenir notre place préférée.
Pourquoi vous êtes venus dans ce bar ?
Maud : Pour les crayons qu’ils mettent à disposition. Le design est sympa, Baptiste a mangé et a trouvé ça bon. Et puis, ils sont assez cool ici, on se fait pas éjecter en 20 minutes comme au Starbucks ou au McDo.
Baptiste : On n’a pas d’espace de travail, alors au lieu de se retrouver chez nous, on s’est dit que ça pouvait être sympa de faire notre réunion dans un café.
Vous ne claquez pas trop en conso ?
Baptiste : Non ça va. Surtout si tu compares avec la location d’un espace de travail, ça devient vraiment rentable.
Vous faites quoi quand vous tombez sur une Wifi de merde ?
Maud : Bah ici elle est bien. Même la blonde que je suis a réussi à la faire fonctionner du premier coup.
bqhidden. On se fait pas éjecter en 20 minutes comme au Starbucks ou au McDo
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