Qalandia (Cisjordanie), 17 septembre – Alors que la délégation palestinienne s’envolait ce samedi 17 septembre pour New-York afin de présenter la candidature de la Palestine aux Nations-Unies, de nombreuses manifestations et actions civiles ont commencé dans l’ensemble de la Cisjordanie.
Après 62 ans d’occupation, de négociations interminables et infructueuses avec les différents gouvernements israéliens et la communauté internationale, le président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a pris l’initiative de demander vendredi 23 septembre prochain « l’adhésion à part entière de la Palestine devant le Conseil de sécurité de l’Onu » dans ses frontières de 1967.
La société civile se développe progressivement en Palestine ; de nombreuses organisations tentent de mobiliser la société palestinienne et notamment les jeunes pour mettre fin à l’occupation et enfin disposer d’un Etat de droit. Des manifestations non violentes, organisées par le Popular struggle comittee, ont lieu tous les vendredis dans différents villages occupés ; et pour certaines occasions, telles la journée de la femme le 8 mars, la Nakba le 15 mai ou le jour des prisonniers le 5 juin, aux principaux checkpoint, notamment celui de Qalandia entre Jérusalem et Ramallah.
Manifs En ce samedi 17 septembre, l’Union Générale des femmes Palestiniennes avait appelé à manifester au checkpoint de Qalandia pour soutenir la reconnaissance de l’Etat Palestinien. Plus de 200 activistes Palestiniens, Israéliens et Internationaux s’étaient mobilisés. Faisant face à une cinquantaine de soldats israéliens lourdement armés, les manifestants scandaient: « La Palestine sera le 194e Etat du monde », « Stop aux négociations avec Israël tant que les colonies s’agrandissent ! », « Le droit au retour sur notre Terre et des réfugiés »…
Mais la demande que va présenter Mahmoud Abbas devant le conseil de sécurité et le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki Moon a peu de chance d’aboutir, les Etats-Unis ayant annoncé qu’ils utiliseraient leur veto.
La piste la plus probable semble alors celle de la reconnaissance par l’Assemblée Générale ; la majorité des pays étant favorables à candidature de l’Etat palestinien. Cette reconnaissance ferait passer la Palestine d’un statut d’Etat observateur à un Etat reconnu par l’Onu mais non membre de l’Organisation des Nations-Unies. Un statut, semblable à celui du Vatican, qui permettrait à la Palestine d’accéder aux organes de l’Onu, en particulier à la Cour internationale de Justice et à la Cour pénale internationale, ce qui n’est pas sans inquiéter les officiels israéliens.
Incertitudes Mais le vote probable de l’Assemblée Génarale ne résoudra pas grand chose. Qu’en sera-t-il des 760 km du « Mur de sécurité » séparant Israël de la Cisjordanie qui empiète largement sur les frontières de 1967 ? Des dizaines de checkpoints ? Des implantations israéliennes et leur demi-millions d’habitants ? Et à Gaza, où le Hamas parie sur un échec du projet d’Abbas ?
Mais certaines actions portent leurs fruits, tel le recul de la barrière de séparation dans le village de Bil’in, restituant 300 acres aux villageois après 5 ans de manifestations non violentes tous les vendredis.
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