Situés à une quinzaine de kilomètres de la ville de Fukushima, les thermes de Tsuchiyu ont subi de plein fouet la chute du tourisme. En l’espace d’un an, la fréquentation des hôtels a baissé de 65 %. Six des seize résidences du petit village ont déjà jeté l’éponge. Le nombre d’échoppes mettant la clé sous la porte ne cesse d’augmenter.
Pourtant, les habitants ne baissent pas les bras. Réunis en comité local, ils ont réfléchi ensemble à des solutions pour sauver le village. Et ils ont trouvé une idée.
Centrale électrique Après la catastrophe de Fukushima, la majorité des réacteurs nucléaires nippons ont été mis à l’arrêt, plaçant, de fait, le pays en situation de pénurie chronique d’électricité. Dans ce contexte, l’accent est mis sur les énergies alternatives. Justement, le petit village de Tsuchiyu possède un atout inatendu : ses sources naturelles d’eau chaude.
En octobre dernier, les habitants ont créé une entreprise coopérative en vue d’implanter une centrale électrique sur la source principale jaillissant à 155°C. A terme, les turbines activées par la vapeur de la source devraient produire entre 200 et 400 kilowatts d’électricité (une puissance équivalente à celle d’une éolienne). « Ça représente un investissement entre 3 et 6 millions d’euros, explique Katou Katsuichi, le président du comité local. La centrale devrait être rentabilisée en 10 ans. » Ensuite, l’argent gagné servira à participer au redressement du village.
Tourisme Le président du comité voit déjà plus loin : « Cette centrale sera aussi une opportunité de changer notre image auprès des touristes. On peut envisager une forme de tourisme industriel, les gens venant apprendre au sujet de la production d’électricité. »
Cerise sur le gâteau, le système de refroidissement de la centrale produira de l’eau chaude qui pourrait être utilisée pour développer de nouvelles cultures sous serre dans le village de montagne. Alors, bientôt des oranges de Tsuchiyu ? « Pas des oranges, des mangues », sourit le président du comité.
Katou Katsuichi
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