E si Fukushima devenait un argument de vente plutôt qu’une menace ? Depuis deux ans, Noboru Saito, un fermier de Nihonmatsu, à une cinquantaine de kilomètres de la centrale de Fukushima daiishi, a choisi de mettre en avant l’origine de ses légumes pour mieux les vendre.
Made in Fukushima Avec un collectif de fermiers, il a créé un site internet proposant des paniers de légumes produits à Fukushima. « J’ai commencé par faire un blog pour expliquer la situation ici, raconte-t-il dans son bureau transformé en salle informatique. Beaucoup de gens cherchaient à aider les agriculteurs de la région et voulaient acheter nos produits. »
Selon lui, il n’y a aucun risque à consommer les fruits et légumes de Fukushima. « Les produits sont régulièrement testés. Il y a tellement de contrôles qu’ils sont peut-être plus sûrs que les autres, sourit-il en présentant les résultats des analyses effectuées l’an dernier par la préfecture de Fukushima. Sur les 1,2 millions de sacs de riz contrôlés, seulement 71 contenaient un taux de radiations supérieurs à la règle de 100 becquerels par kilogramme. »
Rumeurs Pour lui, ce sont les fausses rumeurs qui sont à l’origine de la peur des gens. Il a donc décidé de combattre le problème à sa source. A la tête d’une petite flotte de camionnettes chargées à ras-bord, il a pris la direction de Tokyo pour défendre son point de vue et vendre directement ses produits. « Lorsque l’on rencontre les gens et qu’on leur explique ce qu’on fait ici, leur avis change sur les légumes de Fukushima », note-t-il.
La première année, surfant sur l’élan de solidarité des Japonais, il a vendu pour un million d’euros de fruits et légumes. Depuis, l’intérêt du grand public pour Fukushima diminue, les ventes ont donc décru. Le fermier ne renonce par pour autant.
Le 16 mars, avec son collectif composé de 21 agriculteurs, il va inaugurer un magasin de fruits et légumes au cœur du quartier ultra-branché de Chimokitazawa, à Tokyo. « Il est important de garder le contact avec les gens. La contamination ne disparaîtra pas avant des dizaines d’années. On ne peut pas faire machine arrière, il faut donc trouver des solutions pour continuer à vendre nos produits »
Noboru Saito
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