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    11/06/2010

    Les députés répondent à StreetPress

    Quelles questions aimeriez-vous poser aux journalistes ?

    Par Manuella Anckaert

    Cette année entre journalistes et politiques, ça a pas mal chauffé: de Mélanchon, à Sarkozy en passant par Myard, les reproches ont fusé. Mercredi à l'Assemblée Nationale c'était l'occasion d'inverser les rôles.

    1. Les faits:

    Comme tous les mercredi, StreetPress s’est rendu à l’Assemblée Nationale avant la séance parlementaire pour poser une question aux députés sur l’actualité. Et comme les vacances de nos députés arrivent à grands pas – ajoutez à cela que beaucoup d’entre eux sécheront en juin, Mondial oblige – on leur a demandé de tirer le bilan de la presse pour la saison 2009/2010.

    2. Le background:

    L’année a été tendue entre les journalistes et les politiques avec Mélanchon qui agresse un étudiant, la propagation de la rumeur Biolay/Bruni sur le net ou récemment la mise en examen d’un journaliste de Rue 89 pour la diffusion de la vidéo « en off » de Sarkozy sur France 3. Cette semaine c’est Jacques Myard, le député UMP des Yvelines, qui s’est distingué: Il a accueilli les deux journalistes de StreetPress qui venaient l’interviewer par un charmant « Alors les filles vous êtes venues pour tapiner ? » Alors plutôt que de s’insulter, on inverse les rôles.

    3. La question de Streetpress aux députés:

    Quelle question auriez-vous aimé poser aux journalistes cette année?

    4. La réponse des députés:

    Dans la somptueuse salle des Quatre Colonnes, Maxime Gremetz, député PC de la Somme, a dénoncé « le cirque médiatique » et regrette de n’être « jamais surpris par les question des journalistes ». Il avoue sa déception face au manque de « diversité des questions » et critique l’absence « de suivi » sur des questions importantes, citant la situation en Israël comme exemple. Sa question: « Pourquoi on n’invente pas certaines choses ? » pour remettre en question cette façon de travailler

    Lionnel Luca, député UMP des Alpes Maritimes, lui n’est pas prêt de faire la paix: il voudrait bien que les journalistes « lui parlent de leur caisse de retraite » comme ils le font avec les politiques. Mais il estime que c’est un peu « comme si on voulait déposer plainte contre un flic et qu’on doive aller au commissariat de police. »

    Jean-Claude Lenoir, député UMP de l’Orne, se demande si les médias ont conscience « de participer à une action pédagogique ». Il lit par exemple avec attention les journaux pour savoir si le travail fourni permet aux français de comprendre ce qu’a été accompli à l’Assemblée Nationale. Son point de vue rejoint celui de François Goulard, qui se demande ce que « retiennent les journalistes des sessions parlementaires. »

    De son coté Nicolas Dupont-Aignan, député de l’Essonne, attaque les journalistes sur leur qualité en se demandant s’ils « sortent du 7ème ou du 8ème arrondissement de Paris » pour aller « dans nos provinces qui souffrent » et rencontrer « des gens différents que ceux qu’ils voient habituellement ». Il se pose aussi beaucoup de question quant à leur indépendance – « Comment résistez-vous aux pressions? » – une manière sans doute de rappeler son identité autoproclamée de franc-tireur de la droite.

    Nicolas Dupont-Aignan: « Est-ce que vous sortez du 7ème ou du 8ème arrondissement de Paris pour aller dans nos provinces qui souffrent?»

    Maxime Gremetz: « Je ne suis jamais surpris par les journalistes. Je sais quelles questions ils vont me poser avant d’arriver»

    Source: Manuella Anckaert et Marine Selles | StreetPress

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