1. Les faits:
La semaine dernière, Mohammed Moussaoui, président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) était l’invité d’une conférence de presse sur le voile intégral et la place de l’Islam en France. Il y a redéfini la position du CFCM en se prononçant contre la loi d’interdiction de la burqa.
2. Le background:
Mohammed Moussaoui et le CFCM se sont toujours prononcés contre une loi interdisant le port du voile intégral, tout en insistant sur le fait que la burqa n’est pas « une obligation religieuse » et qu’elle « stigmatise la pratique de la religion musulmane dans son ensemble ».
Durant la conférence, il a exhorté les femmes portant la burqa « à revoir l’avis religieux sur lequel elles se basent afin de se rendre compte que c’est un avis minoritaire qui s’oppose à l’avis de l’immense majorité des théologiens musulmans reconnus. »
Moussaoui a insisté sur l’incompatibilité de la burqa avec une vie sociale normale : « Il est tout à fait normal que le directeur de l’école demande à la femme de s’identifier. Et lorsqu’un banquier voit arriver une femme voilée, il est de son devoir et de son droit de demander à ce que la personne s’identifie ».
Il refuse néanmoins l’idée d’une loi promulguant « l’interdiction générale ». « Ces femmes-là vont rester comme elles sont, et ça va les rendre encore plus recluses » explique t-il avant d’ajouter: « En termes d’efficacité ne croyez pas que ce soit efficace.»
3. La question de StreetPress:
Sans entrer dans les considérations législatives, la burqa porte t-elle atteinte à la dignité de la femme ?
4. La réponse de Mohammed Moussaoui:
En tant que responsable du CFCM, Mohammed Moussaoui « se refuse de porter une appréciation à une pratique religieuse quelconque ». Pour se dédouaner, il prend des comparaisons: « Si une femme décide par exemple de rester chez elle, recluse, est-ce que c’est une atteinte à sa dignité? Lorsque les sœurs choisissent de vivre dans un monastère, coupées du monde, est-ce qu’elles portent atteinte à leur personne ? »
Refusant de critiquer la moralité d’une pratique religieuse, même s’il la considère infondée comme dans le cas de la burqa, il réaffirme que « ce n’est pas en interdisant de porter le voile intégral que l’on peut défendre la dignité de la femme ».
A l’interdiction Moussaoui préfère « travailler par l’éducation, par le dialogue et par la pédagogie pour amener les femmes qui portent la burqa à être convaincues qu’il faut abandonner cette pratique. »
Source: Marine Selles | StreetPress
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