En ce moment

    08/06/2010

    Le président du Conseil Français du Culte Musulman répond à StreetPress

    La burqa porte t-elle atteinte à la dignité de la femme ?

    Par Marine Selles

    Mohammed Moussaoui, le président du CFCM, refuse en tant que représentant religieux de porter un jugement sur une pratique religieuse. Mais que dit-il quand ladite pratique est supposée porter atteinte à la dignité de la femme?

    1. Les faits:

    La semaine dernière, Mohammed Moussaoui, président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) était l’invité d’une conférence de presse sur le voile intégral et la place de l’Islam en France. Il y a redéfini la position du CFCM en se prononçant contre la loi d’interdiction de la burqa.

    2. Le background:

    Mohammed Moussaoui et le CFCM se sont toujours prononcés contre une loi interdisant le port du voile intégral, tout en insistant sur le fait que la burqa n’est pas « une obligation religieuse » et qu’elle « stigmatise la pratique de la religion musulmane dans son ensemble ».

    Durant la conférence, il a exhorté les femmes portant la burqa « à revoir l’avis religieux sur lequel elles se basent afin de se rendre compte que c’est un avis minoritaire qui s’oppose à l’avis de l’immense majorité des théologiens musulmans reconnus. »

    Moussaoui a insisté sur l’incompatibilité de la burqa avec une vie sociale normale : « Il est tout à fait normal que le directeur de l’école demande à la femme de s’identifier. Et lorsqu’un banquier voit arriver une femme voilée, il est de son devoir et de son droit de demander à ce que la personne s’identifie ».

    Il refuse néanmoins l’idée d’une loi promulguant « l’interdiction générale ». « Ces femmes-là vont rester comme elles sont, et ça va les rendre encore plus recluses » explique t-il avant d’ajouter: « En termes d’efficacité ne croyez pas que ce soit efficace.»

    3. La question de StreetPress:

    Sans entrer dans les considérations législatives, la burqa porte t-elle atteinte à la dignité de la femme ?

    4. La réponse de Mohammed Moussaoui:

    En tant que responsable du CFCM, Mohammed Moussaoui « se refuse de porter une appréciation à une pratique religieuse quelconque ». Pour se dédouaner, il prend des comparaisons: « Si une femme décide par exemple de rester chez elle, recluse, est-ce que c’est une atteinte à sa dignité? Lorsque les sœurs choisissent de vivre dans un monastère, coupées du monde, est-ce qu’elles portent atteinte à leur personne ? »

    Refusant de critiquer la moralité d’une pratique religieuse, même s’il la considère infondée comme dans le cas de la burqa, il réaffirme que « ce n’est pas en interdisant de porter le voile intégral que l’on peut défendre la dignité de la femme ».

    A l’interdiction Moussaoui préfère « travailler par l’éducation, par le dialogue et par la pédagogie pour amener les femmes qui portent la burqa à être convaincues qu’il faut abandonner cette pratique. »

    Source: Marine Selles | StreetPress

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€
    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER