1. Les faits
Le président Sarkozy a évoqué, lors du sommet Afrique-France du 31 mai et du 1er juin, l’idée d’introduire un pays africain en tant que membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU. Les 51 représentants des pays d’Afrique présents à Nice pour le 25eme sommet sont unanimes: ils veulent deux sièges plutôt qu’un. Plusieurs pays convoitent la place: le Sénégal, le Nigeria, l’Égypte et l’Afrique du Sud.
2. Le background
L’idée n’est pas nouvelle: en mai 2006, Nicolas Sarkozy alors ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire, avait déjà évoqué cette possibilité.
Pour rappel, le conseil de sécurité de l’ONU est composé de 15 membres: cinq sont permanents et dotés du droit de veto. Les dix membres temporaires tournent tous les deux ans.
Parmi les membres permanents, il y a deux pays européens – la France et l’Angleterre – mais aucun pays africain, océanien ou latino-américain.
3. La question Streetpress
Puisque l’Union Européenne est déjà représentée, la France ne devrait-elle pas laisser sa place de membre permanent du Conseil de l’Onu à un pays africain?
4. La réponse des députés
« Non mais vous plaisantez j’espère! Et puis quoi encore!», s’énerve Jacques Myard, député UMP des Yvelines quand il entend notre question. Le voilà donc qui a un point commun avec le député PS des Landes Henri Emmanuelli: « C’est terrible, on passe tout de suite d’une question sérieuse, à une plaisanterie! ». Il ajoute: « Ce n’est pas sérieux! ».
Pourtant tous les députés sont d’accord: il faut donner une place de membre permanent au Conseil de Sécurité à un pays africain. Seul Hervé Mariton pose son véto, pour le député UMP de la Drôme, « c’est un débat qui n’a pas nécessairement de solution immédiatement ».
A l’inverse, Maxime Gremetz député PC de la Somme est le plus radical: il réclame « deux sièges pour deux représentants permanents! ». Jacques Myard se montre plus modéré: « Le conseil de sécurité gagnera dans les années qui viennent à avoir une meilleure représentation géographique ». Son point de vue se rapproche de celui du député UMP Lionnel Luca: « La moindre des choses c’est de tenir compte des réalités du monde avec l’émergence de puissances nouvelles. Ce que le G20 a fait, on voit mal comment l’Onu s’en affranchirait ».
A droite François Goulard semble le plus progressiste: « Déjà un pays, ce serait une chose très positive ». Et c’est Henri Emmanuelli qui a la proposition la plus originale: L’ancien secrétaire d’état pense que « les États africains devraient se débrouiller pour qu’un siège circule [entre eux] ».
Un jour l’Egypte et le lendemain l’Afrique du Sud: voilà donc l’idée sérieuse du député, pour donner du poids à l’Afrique sur la scène internationale.
Source: Manuella Anckaert et Benjamin Farhat | StreetPress
Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.
Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.
Je fais un don à partir de 1€ 💪Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.
Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.
Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.
Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.
Je donne
NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER