En ce moment

    18/12/2012

    Où aller boire un verre pour choper un cancer du poumon ?

    Le worst-of des fumoirs à Paris

    Par Camille Malderez

    Ils sont petits, enfumés, carrelés, souvent à côté des toilettes et sentent le tabac froid. Eux, ce sont les fumoirs de vos bars et clubs préférés. Liste non-exhaustive établie avec les lecteurs de StreetPress.

    « La bulle de fumée » du Nouveau Casino

    C’est où : Ce club-salle de concert bien connu de la rue Oberkampf se situe à deux pas du métro Parmentier.

    Combien de m2 : La direction ne veut pas communiquer sur son fumoir.

    Le témoignage de Jessica : « Sincèrement, je ne pense pas qu’il y ait d’aération. Ce n’est pas possible, c’est tellement enfumé que c’est à un point où t’es obligé de laisser la porte ouverte pour qu’on puisse respirer un peu. Et puis pour une salle qui doit accueillir 600 à 1.000 personnes, ben, tu rentres à 10 maximum dans le fumoir. Mais t’y es hyper serré ! Franchement à vue d’œil, il doit faire 4 mètres 2… »

    Le truc en plus : Le fumoir est devenu mythique tellement il est pourri. Au premier étage, surplombant la fosse, ses trois murs en plexi lui donne réellement des airs d’aquarium ou de bulle de fumée en lévitation.

    Sincèrement, je ne pense pas qu’il y ait d’aération

    « Les douches publiques » du Wagon Bleu

    C’est où : Au 7 rue Boursault, un bar-restaurant ouvert jusqu’à 5 heures les week-ends

    Combien de m2 : 7, d’après le boss

    Le témoignage de Pierre, un habitué : « On dirait un sauna à Asnières ou des douches publiques ! Il y a des carreaux partout et le sol penche vers le bas, comme pour évacuer de l’eau. Y’a même un petit renfoncement pour s’asseoir, façon hammam. Sauf que les carreaux sont tout jaunis et que tu tiens à trois maximum. C’est juste à côté des chiottes qui sont même plus grande que ce truc… Ceci dit le bar est top ! »

    Le truc en plus : Le morceau de papier collé sur la porte vitrée avec écrit « fumoir » au marqueur.

    On dirait un sauna à Asnières ou des douches publiques !

    « Le couloir » de l’Alimentation Générale

    C’est où : Au 64 rue Jean-Pierre Timbaud, un dancing avec des boissons chères

    Combien de m2 : 4m sur 1,5m , nous dit la comm’ à vue de nez

    Le témoignage de Bérénice, une habituée : « Si je ferme les yeux et que j’y pense je vois surtout un énorme nuage. Mais le pire c’est ce long couloir sombre et ce plafond très bas – 2 mètres grand maximum – qui réveille en toi des sentiments de claustrophobie que tu croyais enfouis. »

    Le truc en plus : Les carreaux au sol qui te laissent penser qu’autrefois des gens faisaient leurs besoins dans ce fumoir.


    Bienvenue à l’AG

    La Machine, 2.300 m2 et… un seul cendrier

    C’est où : Au 90 boulevard de Clichy, c’est l’ancienne Locomotive, dite « Loco » pour les habitués

    Combien de m2 : 10 à 15, selon l’équipe

    Le témoignage de Loïc, un habitué : « Déjà, il faut réussir à rentrer dedans ! Souvent tu ne peux pas ! C’est pas du tout adapté par rapport à cette boite qui est immense, genre 3.000 personnes ! Et dedans il n’y a qu’un seul cendrier, du coup c’est vraiment très très sale ! Je me suis souvent fais brûler les bras, tellement c’est exiguë !

    Le truc en plus : Les extracteurs de fumée en sous-capacité qui ne peuvent pas absorber l’odeur de tabac froid.

    Des flics à La bellevilloise

    C’est où : Une salle de concert-boite-conférence au 19 rue Boyer, à côté de la Maroquinerie dans le 20e.

    Combien de m2 : 50 m2 en plein-air.

    Le témoignage de Ludo : « La dernière fois que j’y suis allé, c’était une grosse soirée, du coup 20 minutes de queue pour pouvoir fumer une clope. Et une seule, hein. Parce qu’il y a un vigile qui check avec des lampes de poche que t’en fumes bien qu’une seule. Il te parle trop mal, t’avises pas de vouloir en rallumer une deuxième… Tu ne peux pas t’asseoir par terre pour te poser non plus ! On te demande de te relever ! »

    Le petit plus : La Bellevilloise bénéficie quand même d’une super terrasse pour fumer ses clopes, très agréable en été.

    L’Andy Wahloo et son entrepôt à cartons et fûts de bière

    C’est où : Un bar bien sympa au 69 rue des Gravilliers, dans le 3e, métro Arts et Métiers.

    Combien de m2 : 2 mètres carré d’après le gérant, qui avoue que ce n’est pas forcément leur point fort. On tient à 6 personnes.

    Le témoignage de Louise : « Alors le fumoir, c’est un petit cagibi à côté des chiottes. Tu ne sais pas si tu fais la queue pour les chiottes ou pour fumer. Les queues sont complètement déstructurées. C’est bas de plafond. Y’a pas de vitres, tu peux donc allègrement foutre la porte dans le nez d’un mec en sortant étant donné l’agitation causée par les queues. Mais le meilleur reste l’odeur : un mélange de fumée, de moisi et de chiottes ! »

    Le petit plus : Le fumoir, déjà pas très grand, sert en plus d’entrepôt. On fume donc entre les cartons et les fûts de bière.

    Le meilleur reste l’odeur : un mélange de fumée, de moisi et de chiottes !

    Le Social Club et son espace « Cancer Social »

    C’est où : Le Social Club, une boite de nuit un peu electro au 142 rue Montmartre.

    Combien de m2 : NC

    Le témoignage d’Alexis : « C’est une pièce en forme de L, c’est assez grand. Mais c’est enfumé au point où ça pique vraiment les yeux. Tu restes cinq minutes : tes vêtements pues, t’as l’impression d’avoir fumé une cartouche. Y’a pas de son. C’est crade. T’as pas de quoi t’asseoir, les mûrs ne sont pas peints… »

    Le petit plus : Un habitué nous sort un calembour qui ce qu’il vaut… « Social Club = Cancer social. » Mouais…


    Le fumoir du Social Club ?

    Au Rex Club, préférer les toilettes au fumoir pour consommer des stupéfiants

    C’est où : La boite des amateurs d’électro à Panam’, située au 5 Boulevard Poissonnière

    Combien de m2 : 25 m2 officiellement. Une très grande chambre quoi.

    Le témoignage de Raphaël : « En fait, à chaque fois que j’y suis allé, je n’ai jamais passé un bon moment. C’est étroit, ça fait 2-3 mètres de large. C’est étalé sur la longueur. On est les uns sur les autres, si y a des cendars, je ne les ai jamais vus… En fait, ce fumoir il te donne l’impression d’être coupé de la soirée. C’est juste une sorte de coin où t’as le droit d’aller pour fumer. »

    Le petit plus : Des videurs qui surveillent, ce qui t’empêche d’éclater un pétard allégrement.

    Si y a des cendars, je ne les ai jamais vus…

    Soirée disco au BB Club

    C’est où : Un bar qui ferme aux alentours de minuit au 11 rue de Charonne.

    Combien de m2 : NC

    Le témoignage de Lyly : « Je comprends pas pourquoi dans des si petits bars, ils font des fumoirs ! Les serveurs sont cools et les rhums arrangés sont bons, mais pour le coup, il y a vraiment un problème de taille. Il doit faire l’équivalent de quatre toilettes. Et puis ils ont fait une tentative de déco ambiance disco, assez ratée dedans. Avec des petites lumières vertes et rouges. Je me demande même s’il n’y avait pas une boule à facette ou un jeu de miroirs. Ça donne un truc vraiment kitch. »

    Le petit plus : Au Bébé Club, vous êtes sauvés : vous pouvez fumer dehors.

    Ils ont fait une tentative de déco ambiance disco, assez ratée dedans

    Le quartier général et ses relous

    C’est où : Un bar à embrouilles, ouvert toute la nuit au 101 rue Oberkampf.

    Combien de m2 : NC

    Le témoignage d’Elsa : « Bon, le fumoir est assez grand, c’est vrai. Mais qu’est-ce qu’il est glauque ! T’as l’impression qu’y a les poubelles dedans… C’est une cave en sous-sol, sans déco, rien… Il y a peut-être des cendriers, mais ça s’écrase beaucoup plus par terre. Ce n’est pas sain et juste à côté des toilettes. »

    Le petit plus : On trouve beaucoup de mecs relous… et pas que dans le fumoir.

    bqhidden. T’as l’impression qu’y a les poubelles dedans… C’est une cave en sous-sol, sans déco, rien…

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€
    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER