Mais que venait donc faire l’aristo Dominique de Villepin au quartier dit « sensible » du Val-Fourré à Mantes? Exposer au grand jour son amour des kebabs? Ou peut-être partir à la recherche d’un petit groupe de rap à faire signer sur son label?
Pour les habitués les plus naïfs du marché du Val-Fourré, c’est un mystère: « Je ne sais pas ce qu’il vient faire ici », explique en haussant les épaules un marchand de tissu. Au pire, le poète du conseil de sécurité de l’ONU suscite l’énervement : « Ils font chier ces politiques » râle une maman qui tente de se frayer un chemin dans la foule avec sa poussette. Au mieux il est considéré comme un sauveur: « Quand on attaque mon frère, il n’y a que lui qui se lève et qui dise non » martèle avec conviction une chanteuse africaine, venue spécialement pour l’occasion.
Car Dom’, c’est l’ami des habitants des cités. Voilà le mensonge gros comme une maison que voudrait nous faire avaler son équipe.
Le docteur Dom’ vient « prendre la température »
Officiellement, un membre du Club Villepin explique que « la banlieue est un des piliers de la pensée de Dominique de Villepin concernant la France aujourd’hui ». Il continue: « Comme d’habitude quand il fait des visites en banlieue, il vient parler aux gens, prendre la température. Parler de la banlieue sur un plateau télé c’est bien. Mais parler de la banlieue après y être allé comme il l’a fait à Bondy au mois de janvier, c’est encore mieux. » « Les gens sont très contents de le voir, c’est une très bonne journée pour nous », se gargarise un autre Villepiniste.
Dominique De Villepin au kebab le Riyad
Après la mairie, les étals du marché, Dom’ visite le café-kebab Le Riyad, en bordure de la place. C’est un peu comme si Lady Gaga assistait au mariage de Réné, le poivrot du PMU d’en bas. La foule à l’intérieur est telle qu’on se demande comment la sandwicherie ne va pas exploser. C’est ça l’effet Villepin. Entre deux étals de tomates, un vendeur s’exalte: “Mais c’est Villepin tu te rends compte!” Son collègue n’est pas aussi réceptif : « Qu’est ce que j’en ai à foutre de lui ? »
« Ce marché c’est un peu le passage obligé pour les politiciens, analyse le membre du Club Villepin. La dernière fois c’était Bayrou. Villepin c’est la deuxième ou troisième fois qu’il vient». Nous voilà prévenus, nous sommes ici dans une des étapes incontournables d’un politicien en campagne présidentielle.
Source: Manuella Anckaert | StreetPress
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