Dimanche 17 juillet était commémoré l’anniversaire de l’expulsion des squatteurs de la barre Balzac. Un an après ce dramatique épisode au cours duquel la brutalité de l’intervention des policiers a heurté la sensibilité du monde entier, 80 personnes (dont une vingtaine d’enfants) campent toujours Place de la Fraternité près de l’immeuble.
Plus d’hôtel depuis 3 mois
Le 18 avril dernier, la préfecture de Seine Saint-Denis a mis fin à la prise en charge des familles logées à titre provisoire dans des hôtels. Cela fait donc 3 trois mois qu’elles ont établi de nouveau un campement, sans véritable espoir d’évolution positive de la situation puisque la préfecture a rompu les négociations. Le dossier des ex-squatteurs est aujourd’hui au point mort mais les familles n’ont pas dit leur dernier mot. A l’aide de leur comité de soutien composé notamment de la Brigade Anti Négrophobie , ils tentent toujours de se faire entendre.
La mairie ferme les yeux
Mercredi 20 juillet, avait lieu la conférence de presse inaugurant la destruction de la barre Balzac. Stéphane Troussel, le vice-président du Conseil général de Seine Saint-Denis, affichait un sourire radieux tout en omettant sciemment de citer le cas des ex-squatteurs. Le comité de soutien aux familles s’était pourtant ostensiblement affiché en brandissant une banderole et des slogans « Reloger les 80 expulsés », « 80 expulsés vivent dehors », « Logement digne pour tous »
L'ENVERS DU DECOR DE L'INAUGURATION DE LA… par AncFrance
En réaction aux manifestants, Gilles Poux, maire de La Courneuve exprimait son indignation :« La Courneuve compte 52% des logements sociaux. Pourquoi mettre à l’index notre ville? Pourquoi ne pas aller camper au Raincy ou à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)? Les ex-squatteurs de Balzac se trompent de cible et d’endroit. »
Un message repris à la chaîne par quelques Courneuviens venus assister à la destruction de la barre. Il semblerait qu’une partie des habitants de la ville ait pris le parti du maire, celui de considérer les ex-squatteurs comme des étrangers venus gratter des logements sociaux dans une ville déjà bourrée de HLM.
Les activistes mobilisés
En attendant que la situation trouve une issue, des jeunes continuent de se mobiliser pour les familles. C’est le cas de Youssouf qui depuis plusieurs mois a mis en place un centre de loisir « pour sortir les enfants de leur quotidien de la semaine ». La vingtaine d’enfants est encadrée par 4 adultes chaque samedi. Au programme des visites de zoos, musées, aquariums et parcs d’attractions. Des cours d’alphabétisation sont dispensés aux parents pour les aider à sortir de leur précarité. L’association Touche d’Espoir a contribué au financement des activités par le biais d’une tombola organisée dimanche dernier lors de la commémoration de l’expulsion.
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