1 La banane séchée
Ouvrez une banane, mangez-la, puis prenez la peau et grattez l’intérieur (pas uniquement les fils, contrairement à une idée répandue) jusqu’à ce que vous ayez un tas de « moelle » de banane. Faites sécher au four, comme pour la beuh, de façon à pouvoir l’émietter facilement. Roulez le tout dans un joint et fumez. Les effets sont assez proches de ceux de l’opium mais durent très peu de temps.
Encore un peu d’opium ?
Le principal risque de cette consommation est… le tabac utilisé conjointement. Nommé « banadine » ou « bananadine », le principe actif de la banane est un dérivé de la sérotonine, une molécule présente dans le cerveau qui régule l’humeur. La défonce à la banane a connu son heure de gloire à la fin des années 60 aux États-Unis. Des joints de banane étaient distribués dans les concerts, tandis que les journaux underground de la communauté hippie diffusaient assez largement la recette. Des entreprises ont commencé à commercialiser de la poudre ou de l’huile de banane prête à être fumée, le « Mellow Yellow ». Mais cet engouement a été brutalement stoppé en à peine quelques années.
Des consommateurs avaient découvert qu’en mélangeant des peaux de cacahuètes grillées avec les fils de bananes, on obtenait des effets bien plus puissants, proches de la DMT, un hallucinogène extrêmement dangereux. Après la publication de la recette dans The Anarchist Cookbook, le congrès américain réagit en urgence avec le « Banana Labeling Act ». Le prix du kilo de bananes devint trop élevé par rapport à la quantité de peau nécessaire à l’obtention des effets psychoactifs et comparativement, l’herbe et le LSD étaient bien moins chers. Les consommateurs s’en détournèrent alors aussi vite qu’ils l’avaient adopté. Ainsi se fabriquent les légendes… et les rumeurs.
2 La noix de muscade
Je me souviens avoir passé des heures à râper les noix avant d’en dénicher en poudre à l’épicerie du coin. Je me souviens avoir absorbé une douzaine de grammes de cette mixture touillée dans un thé… Aujourd’hui encore, rien que l’odeur de la noix de muscade me provoque un haut-le-cœur.
Trente minutes plus tard, vous avez la parole facile, mais les mots perdent de leur consistance dès qu’ils s’échappent de votre bouche, les mots des autres aussi, les gestes indispensables deviennent dérisoires. Ne répondez pas au téléphone : alors que vous vous trouvez très spirituel, votre interlocuteur, lui, a toutes les chances de vous trouver totalement incohérent. Au bout de quelques heures, il vous faut boire. Si vous vous affalez sur un canapé et que vos yeux se ferment tout seul, vous flotterez bientôt sur un petit nuage et serez envahi de visions extravagantes et très colorées comme lors d’un voyage sous LSD. C’était il y a quarante ans et, même si les lendemains étaient douloureux, j’en garde un souvenir agréable.
Plus de 20 g de cette petite chose et tu meurs.
Appréciée pour ses effets psychédéliques, la noix de muscade l’est plus encore pour ses effets aphrodisiaques, mais je ne me souviens pas avoir éprouvé un irrésistible désir de faire l’amour.
Mentionnée par Malcolm X dans son autobiographie comme étant une drogue de pauvre en vogue dans les prisons américaines, la noix de muscade a très mauvaise réputation. Citons entre autres effets secondaires désagréables des nausées et des angoisses, des vertiges et de la tachycardie… Et au-delà d’une certaine dose (plus de 20 grammes selon les experts), vous risquez carrément d’y laisser votre peau. Autant éviter, le jeu n’en vaut pas la chandelle.
3 Le Poppers
Fallait bien que quelqu’un se dévoue. Vous savez le poppers, c’est la drogue des… enfin ça sert à… Bref, y paraît que c’est la drogue des messieurs qui aiment les messieurs. Même qu’il faut en prendre pendant. Et bien non, même pas vrai : on peut aussi en prendre avant, après, en-dehors… le nitrite d’amyle – c’est son nom scientifique – est aussi une drogue de psychonaute qui cherche l’aventure au galop. Bon pour être honnête, c’est pas vraiment l’extase : une tachycardie carabinée, suivie d’un mini collapsus. Et puis alors cette odeur… c’est vrai que ça rappelle un peu les senteurs musquées d’un coït Vespasien. Oups, grillé !! Non sérieux : essayez plutôt la colle.
Pour éviter toute méprise : Si la détention de Poppers reste légale, toute transaction (ou ordonnance) est interdite aussi bien à titre commercial que gratuitement.
4 Le San Pedro, une plante magique
La dose ? 25 gr de cactus séché. Direct après l’ingestion, de petites nausées puis un peu après, un sentiment de bien-être s’installait ! J’étais super heureux d’être là ! Je n’ai pas eu d’hallucination colorée, mais mes sens étaient super aiguisés, j’étais « alerte ». Au bord de l’eau, un rassemblement de quelques amis, des instruments… Je ne suis pas percussionniste mais je me rappelle avoir joué du djembé comme si j’étais un pro et à la guitare, j’avais l’impression d’être Carlos Santana ou Frank Zappa… Ce soir-là, j’ai fait de la musique comme jamais je n’en avais fait. J’avais une inspiration du tonnerre, un feeling dingue ! J’étais aux anges. L’effet est proche de la psilocybine mais c’est plus « constant » avec moins de « up and down ». Je n’ai ressenti aucun « mal-être », je n’ai pas eu d’idées noires alors que j’étais en pleine rupture sentimentale et dans un état psychologique plutôt « précaire ». La prochaine fois, j’essaierai 40 grammes pour espérer avoir des visions colorées.
Si t’as envie de jouer de la guitare comme Santana.
Le Trichocereus Pachanoï ou San Pedro est une plante magique hallucinogène. Comme pour tout enthéogène, il faut se documenter sur le sujet avant de s’initier. Faites-vous accompagner d’un vrai chaman péruvien si possible, sinon faites-vous accompagner par quelqu’un de sobre. Dites-vous bien que le trip peut être une réelle épreuve. Et ne sous-estimez jamais la puissance ou le pouvoir de la mescaline. Ne mélangez jamais avec d’autres produits.
5 Les solvants
Ado, j’ai testé avec des amis toutes les drogues de supermarché. Et même avant ça, au primaire, qui n’a pas essayé de sniffer sa colle d’écolier ? Et les recharges des vieux photocopieurs ? Ah souvenirs ! Les points communs de ces inhalations : une ivresse immédiate et brève, la tête qui tourne, la vision qui se trouble et les tempes qui battent. Un sommet pour un drogué débutant. On les consomme à petites doses comme un joint, une bouffée puis on fait tourner au voisin. À ce rythme, une fois de temps en temps, il y a peu de risques. Mais à forte dose et/ou très fréquemment, ces produits sont probablement parmi les plus toxiques, notamment pour l’appareil respiratoire, les yeux et le cerveau. De plus, leurs effets à ce niveau de consommation ne sont pas très intéressants. Au mieux un endormissement vertigineux, au pire une perte de conscience. J’en connais certains qui ont essayé de boire des solvants, pour voir les effets. Ils ont tous fini au centre antipoison avec un lavage gastrique.
Qui n’a pas essayé de sniffer sa colle d’écolier ?
Les produits sous forme de gaz (proto, air sec…) contenus dans des récipients sous pression ne doivent pas être mis directement à la bouche sous peine de se geler les cordes vocales et les poumons. Il faut d’abord transférer le gaz dans un ballon de baudruche, puis respirer dans celui-ci. Avis aux amateurs d’états de conscience modifiée : il existe des produits moins dangereux et plus plaisants. Ceux-ci sont donc à ranger aux rayons « erreurs de jeunesse » ou « très occasionnellement ».
Mention spéciale quand même au proto, le fameux gaz hilarant, encore très présent dans les soirées techno et servant principalement à faire (re)monter ou pimenter ponctuellement un autre produit consommée. Si vous croisez quelqu’un avec une machine à chantilly, ce n’est peut-être pas pour faire de la pâtisserie.
6 La caféine
Je commence par trois doubles dont deux macchiato, puis j’enchaîne avec un litre de Coca zéro dans la matinée, un café après le déjeuner, un autre litre de Coca zéro dans l’après-m’, un expresso ou deux de plus si je dîne au resto ou avec des amis, enfin un demi-litre de Coke pour rincer la soirée. Voilà pour une journée normale. Si j’ai du sommeil en retard ou du cannabis très fort et beaucoup de taf, c’est l’overdrive, je rajoute deux Red Bull et un demi-litre de Coca. Si je rencontre de la cocaïne de base, c’est encore 50 % de caféine en plus. Et le Coca des Cuba Libre si la coke m’incite à boire. En gros, je suis complètement accro à la caféine. Je suis migraineux et dépressif en cas de sevrage brutal. Super angoissé, transpirant, tendu, limite agressif, si je dépasse ma limite. J’ai souvent des troubles gastriques et un sommeil pourri.
Le sevrage du Coca est assez proche de celui de la coke.
La caféine est une drogue légale avec d’importants effets secondaires. Voilà pourquoi j’ai entamé une descente à la chinoise, très progressive, pour revenir à un simple coup de pied au cul au réveil et après les repas. Le sevrage du Coca est difficile, assez proche de celui de la coke. Il doit y avoir un lien…
Il existe un phénomène de dépendance et d’accoutumance à la caféine vraiment problématique à partir de 400 mg par jour, soit 13 cannettes de Coca ou 6 express ou 5 canettes de Red Bull. L’abus est aussi responsable d’hypertension, de crampes d’estomac, de troubles de l’humeur et du sommeil.
7 Angry birds
J’ai testé Angry Birds pour voir, pour faire comme tout le monde. Mais aujourd’hui, je jette des oiseaux virtuels environ deux à trois heures par jour pour obtenir les meilleurs scores.
Quelles conséquences pourrait avoir Angry Birds sur le monde ?
Si la dépendance est très rapide, aucune frustration à l’horizon car on peut recommencer à l’infini. La vraie satisfaction s’obtient en décrochant 3 étoiles à un niveau et hop rebelote, au suivant, sachant qu’il existe 4 jeux différents comprenant en tout plus de mille niveaux. Toute une vie à jouer. Je cherche encore un moyen de réduire les risques liés à ma consommation d’Angry Birds. En 1989, Kristian Wilson de Nintendo déclarait que :
« Les jeux vidéo n’affectent pas les enfants : si Pacman nous avait influencé étant enfant, nous devrions tous courir en rond dans des pièces sombres, en gobant des pilules magiques tout en écoutant de la musique répétitive. »
Visiblement, cet homme ne connaissait pas les rave parties.
Et si l’essor de cette culture est dû au succès de Pacman, inquiétons-nous des conséquences qu’aura bientôt Angry Birds, ce petit jeu sur téléphone qui consiste à jeter des oiseaux à l’aide d’un lance-pierre en vue de faire s’écrouler des édifices et d’en tuer les occupants. On me souffle dans l’oreillette que c’est trop tard, le 11 septembre 2001 a déjà eu lieu. Oups.
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