Les chiffres du chômage sont chaque mois encore un peu plus mauvais : près de 47.000 demandeurs d’emploi en plus en septembre.
Alors que faire concrètement pour trouver un emploi ? Evidemment, on n’a pas de baguette magique, mais la première étape pour se remettre en selle serait-elle de refaire son CV et d’en créer un en ligne ? De plus en plus de diplômés choisissent d’étaler leurs compétences à la face du web. Quel site est chouchouté par les internautes ? StreetPress en a testé plusieurs pour toi.
Les 3 plus connus
Les bons points :
- un CV particulièrement personnalisable (possibilité d’ajouter des logos, des thèmes…), assez sympa visuellement et très exhaustif.
- Un référencement Google qui défie toute concurrence – Doyoubuzz est numéro 1 sur le marché.
- La possibilité d’importer tes données personnelles de tes comptes Viadeo ou Linkedin, ce qui évite de tout refaire à chaque fois.
Les trucs relous :
- Devoir payer un abonnement premium de 29,90 € par an si tu veux un nom de domaine du type nom-prenom.fr, un CV multilingue et un portfolio illimité.
- Il y a presque trop d’informations à fournir – à se demander si on ne va pas être obligé de donner nos mensurations.
- Le site est leader mais pour l’instant, il n’a pas franchement révolutionné le genre.
Notez le jeu de mots
Les bons points :
- La simplicité du site et des premiers pas quand tu t’inscris
- Une interface très minimaliste, ce qui facilite la navigation.
- La possibilité d’exporter le CV en PDF ou en .doc. Et de l’envoyer à notre ami Google ou à des sites d’emploi.
Les trucs relous :
- Le moment où tu dois compléter ton CV avec tes expériences, mieux vaut fuir (au risque de finir comme lui). Les boutons sont minuscules, et difficile de comprendre quelle case il faut remplir et comment.
- L’obtention d’une page perso n’est pas automatique, il faut chiner dans les onglets.
- Ah oui, et le site est à l’abandon depuis 2008 aussi.
Les bons points :
- Quand tu t’inscris, tu obtiens une adresse du type prénomnom.cv.fm gratuitement.
- C’est assez simple de remplir les lignes.
- La plateforme diffuse aussi des offres d’emploi, enfin … quelques offres.
Les trucs relous :
- La vague impression de remplir une feuille d’impôts. Si tu veux un CV design ou original, mieux vaut choisir un autre site. Par contre, si tu regrettes le vieux curriculum vitae que t’avais créé en 1996 sur Windows 95 et enregistré sur disquette, fonce.
Le référencement, la clé Faire le buzz, être visible, voilà l’esprit d’un CV en ligne . Surtout si vous êtes un ou une de ces malchanceux qui ont 350.000 homonymes en France. Anthony Babkine, spécialiste en stratégies digitales et auteur de Bien gérer sa réputation sur Internet, explique :
« Le but, c’est d’être dans une logique virale sur Internet. On sait très bien que lorsqu’une entreprise reçoit une demande d’emploi, elle va en général taper le nom de celui qui postule dans Google. Être référencé via un CV en ligne permet de faire remonter les traces positives et surtout de faire disparaître les traces négatives. »
Les photos d’une soirée arrosée ou les pages de votre vieux skyblog sont relayées aux second plan et remplacées par des pages professionnelles. Être visible dans Google, cela permet aussi d’être associé à une école ou à un ancien boulot. « Une entreprise m’a appelé. Ils ont entré le nom de mon école dans Google – parce qu’ils avaient déjà eu des stagiaires de la même école – et ils sont tombés sur mon profil Doyoubuzz. Le lendemain, mon contrat de travail était signé », témoigne Sylvain Ernault, journaliste pour une radio associative.
div(border). La différence avec Viadeo
Quelles sont les différences entre un CV en ligne et un réseau social professionnel ? Eh bien, sur LinkedIn ou Viadeo, tu peux créer ton réseau de collègues, recevoir des mails, poster des statuts. Tu as un véritable profil professionnel, que tu gères en interactivité avec les autres. Sur une plateforme de CV en ligne, tu n’as pas de potes. Ni de profil. T’es seul, quoi. Ta page ne sert qu’à entrer en relation avec des entreprises sur les job boards (sites d’emplois). « Il y a deux logiques pour ces plateformes, une logique de recrutement – montrer son CV en ligne à des entreprises, et une logique d’e-réputation », explique Anthony Babkine, spécialiste en stratégies digitales.
Innovation et niches Face à l’engouement pour les curriculum vitae en ligne, plusieurs plateformes tentent d’innover. Pour les accros du scrolling, qui attendent désespérément de pouvoir se greffer un portable dans la main, Ruedelemploi a pensé à vous. Une app (uniquement sur iPhone pour l’instant) vous permet de créer et compléter votre CV au format mobile, de consulter les offres d’emploi et de recevoir des alertes sur votre smartphone.
Certaines plateformes tentent aussi de cibler des domaines d’activités spécifiques. RemixJobs, par exemple, est réservé aux professionnels du web. « Un site comme celui-là me permet de voir directement les offres de boulot dans mon secteur d’activité et d’envoyer mon CV à une entreprise, le tout directement sur le site », raconte Raphaël Morvan, web développeur indépendant.
Bonne nouvelle pour les utilisateurs du site : l’équipe de RemixJobs va proposer cette semaine une nouvelle plateforme généraliste aux internautes. « Un site simple, design et facile à créer : RemixCV. On ne veut pas qu’il soit trop complexe, on veut qu’il puisse se lire facilement » explique Florent Paret, membre de l’équipe de Remixjob. Un CV esthétique, clair, concis et réalisable en deux clics pour les internautes lassés d’avoir l’impression de remplir une fiche administrative à chaque fois.
L’équipe de RemixJobs va proposer cette semaine une nouvelle plateforme généraliste aux internautes
Utilité ? Reste à savoir quel est le réel impact de tous ces sites. Bien sûr, eux relaient des témoignages d’utilisateurs très (trop) enthousiastes : « Doyoubuzz, la grande classe ! :) »
Pourtant, Clémentine Baude, elle, n’a obtenu aucune offre jusque-là : « Je pense qu’utiliser ces plateformes permet d’être visible sur la toile, et d’être plus exhaustif que pour un CV papier. Mais pour moi, ça entre toujours en complémentarité de Twitter. Je poste tous les jours une annonce avec un hashtag, et je mets en lien ma page Doyoubuzz. Je n’ai jamais eu d’offre directement grâce à ce site. » Anthony Babkine complète : « Une page pro ne peut pas se suffire à elle-même. Elle doit entrer en complémentarité avec les réseaux sociaux ou les job boards comme Monster.fr. »
div(border). A relire
StreetPress a suivi pendant plusieurs semaines, au printemps dernier, le parcours et le quotidien de jeunes chômeurs. Tu peux tous les retrouver ici.
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