Le gouvernement propose la mise en place d’un matricule pour les policiers. Vous réclamez un récépissé…
Nous, on se bat contre le contrôle au faciès. Pour nous, il est impératif que lorsqu’il y a un contrôle, il y ait une trace, tout simplement. Aujourd’hui, il n’y a rien qui puisse identifier un contrôle, et si vous vous faites contrôler par la police, vous ne pourrez pas le prouver demain. Et la seule mesure qui permette de répondre à cette question-là, c’est le récépissé. Le matricule ne répond en rien au contrôle au faciès.
Qu’est-ce que ça aurait de plus, un récépissé de contrôle d’identité ?
Le récépissé permet d’avoir des statistiques pour ajuster la méthode policière, mais surtout c’est une procédure respectueuse et citoyenne : Cette formule permettrait d’apaiser la relation de policiers à citoyens lors des contrôles. Car si un policier vient et que le citoyen sait qu’il y aura un justificatif qui lui permet de contester, on arrive à une relation plus « normale ».
Les contrôles au faciès, c’est une expression de racisme ?
Si on se réfère aux études du CNRS, sur lesquelles nous nous basons, c’est clairement un problème de racisme.
C’est du racisme ou plus simplement une stigmatisation des gens des quartiers populaires ?
Cela peut être les deux ! Vous avez des policiers qui parce qu’ils ont la politique du chiffre en tête se diront qu’ils ont plus de chance, peut-être, de faire du résultat en contrôlant plus les jeunes, ou plus ceux qui sont noirs ou arabes, ou plus ceux avec une casquette à l’envers sur la tête habillés façon hip-hop… Et puis vous en avez qui, par racisme tout simplement, ont envie de provoquer et d’embêter une certaine partie de la population !
Le rapport du Défenseur des droits Dominique Baudis propose des expérimentations pour le récépissé
Non, on défendait l’idée d’expérimentation depuis le début, puisque cela a été prouvé dans d’autres pays, comme en Espagne ou en Angleterre ou cela n’est pas encore généralisé.
Vous pensez que des villes françaises pourraient jouer le jeu ?
Oui, plusieurs villes ont exprimé des vœux en ce sens, comme Lille ou Paris.
C’est clairement un problème de racisme
Mais l’idée a été balayée par le ministre de l’intérieur, qui préconise à la place le retour du « matricule » pour les policiers. Ce matricule permettrait de signaler les comportements hasardeux d’agents via leur numéro d’identification.
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