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    06/05/2010

    Patrick Saonit, chef du projet Audivision répond à StreetPress

    A Paris un festival de ciné pour « déficients visuels »: Mais comment faire voir le cinéma aux aveugles ?

    Par Marine Selles

    Sur StreetPress, Patrick Saonit, chef du projet Audivision, veut faire voir Audrey Tautou et Louise Bourgoin à des aveugles. Sa technique: s'appuyer au maximum sur la bande-son existante et garder l'ambiance du film grâce à une voix-off.

    1. Les faits

    Le premier Festival du Film de l’Audiovision a ouvert ses portes mercredi 5 mai au cinéma l’Arlequin, rue de Rennes et se prolongera jusqu’au 11. Le but : faire découvrir le cinéma aux aveugles et aux malvoyants.

    Il est organisé par l’Association Valentin Haüy, fondé en 1891 et qui a pour ambition de soutenir les aveugles dans leur lutte pour l’accès à la culture et à la vie professionnelle. Le cinéma l’Arlequin propose sept films audiodécrits : L’Arnacoeur, Arthur et la vengeance de Maltazard, Ensemble c’est trop, Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec, La journée de la jupe, Micmacs à tire-larigot et Les trois brigands.

    2. Le background

    Depuis fevrier 2010, une législation a été mise en place pour obliger les sept principales chaînes de télévision françaises (TF1, France 2, France 3, France 4, France 5, M6 et Canal +) à rendre accessibles aux sourds et aux malentendants l’intégralité de leurs programmes.
    Mais en matière d’Audiovision, c’est à dire de doublage pour les déficients visuel, rien n’est encore fait.

    Ce qu’espère Patrick Saonit, chef du Projet Audiovision et Livre Parlé, c’est que « l’année 2010 soit l’année de l’Audiodescription ». C’est en tout cas ce que lui aurait promis Christine Kelly, membre du Conseil supérieur de l’Audiovisuel.

    La France, dans le domaine a beaucoup de retard: « en Angleterre il y a à peu près 120 ou 130 films par an adaptés au cinéma. Et surtout ils ont déjà des quotas à la télévision », explique Patrick Saonit. Il ajoute: «en France, à peine trois ou quatre films audiodécrits, sont sortis en salle sur 150 ou 200 films qui sortent par an. »

    Le festival du film de l’Audiovision

    Du 5 au 11 mai 2010
    Cinéma l’Arlequin, 76 rue de Rennes, Paris 6e
    Séance à 16h30, 19h et 21h30
    9,50 euros la place, 4,30 par personne en tarif de groupe (à partir de 10 personnes)


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    3. La question de StreetPress

    Comment faire voir le cinéma aux aveugles ?

    4. La réponse de Patrick Saonite

    Le chef du Projet Audiovision et Livre Parlé et membre de l’association AVH explique qu’il faut se reposer au maximum sur les sons existants pour ne pas dénaturer l’œuvre du réalisateur.

    Par exemple, « si vous avez un bruitage évocateur, ou un timbre de voix qui dit ce que vous aviez envie d’écrire, ce n’est pas la peine de l’écrire. »

    De la même manière, il s’agit de distiller l’information minutieusement : si l’élément important de la scène est « noyé dans quelque chose », il faudra « aussi le noyer dans d’autres choses pour garder l’ambiance que le réalisateur à voulu mettre en place. »

    La voix off est ensuite intégrée à la bande-son originale. Elle offre une description du visuel des scènes lorsqu’il n’y a pas de dialogue. La projection est ensuite ouverte à tous, l’audiodescription est diffusée via des casques « un peu comme les lunettes pour le cinéma en 3D ».

    L’Audiovision permet de transcrire n’importe quel type de film, du film d’auteur au film d’action en passant par la comédie romantique. « On a même pu audiodécrire La guerre du feu. Alors qu’il n’y a pas de noms de personnages, pas de nom de lieu, pas de paroles. » « Le seul avec lequel on n’y arrive pas, c’est Charlie Chaplin. Il y a trop de mimique, et le comique de répétition quand il est audiodécrit, ce n’est plus du tout drôle! Imaginez qu’on répète ‘coup de pied, coup de pied, claque’ on perd tout le comique de situation.»

    «Si vous avez un bruitage évocateur, ou un timbre de voix qui dit ce que vous aviez envie d’écrire, ce n’est pas la peine de l’écrire.»

    Source: Marine Selles | StreetPress

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