1 Les faits:
Nikola Karabatic, le Zidane du hand, est mis en examen dans une affaire de paris truqués. Lui, son frère et 11 autres personnes sont soupçonnées d’escroquerie. En plus clair : avoir parié de grosses sommes sur la défaite de leur propre équipe en championnat, en mai dernier. Montpellier, déjà champion, se déplace alors à Cesson, qui joue son maintien. Bien vu : Montpellier perd, et les parieurs empochent plus de 250.000 €.
Accusés de tricherie, les deux frères sont au chômage technique puisqu’ils n’ont pas le droit d’approcher les dirigeants du club. A noter quand même que les frères Karabatic, ce jour-là, ne jouaient… pas.
2 Le contexte :
Politique et hand, même combat ? Dans le match de boxe que constitue une élection, les hommes et femmes politiques ont peut-être déjà parié sur leur propre défaite quand ils ont senti la fin proche. Sans leur prêter des arrière-pensées, c’est pas notre genre, mais ces deux-là n’auraient-ils pas eu envie de parier sur la défaite de l’UMP en 2012 ? On se souvient également qu’en 2007, Hollande (et Fabius et DSK ) avaient moyennement aidé Royal à gagner, avec la suite que l’on connaît.
Je trouve votre question stupide
3 La question de StreetPress :
Avez-vous déjà parié sur votre défaite électorale ?
4 La réponse des députés
Françis Vercamer – UDI – Nord : « En 1997, il y avait une vague rose. On a été balayé par la vague rose, on s’attendait à perdre, donc on n’aurait pas parié sur notre victoire »
Georges Fenech – UMP – Rhône : « Ca fait partie de la tradition que de parier entre soi. D’ailleurs je dois payer un restaurant à un de vos confrères bientôt. J’avais parié sur une victoire de Ségolène Royal, et vous voyez … »
Bernard Pancher – UMP – Meuse : « J’ai parié un pot sur la défaite d’un autre collègue. (…) Ceux qui parient sur la perte ce sont ceux qui commencent à poser des jalons pour trouver une autre activité professionnelle. »
Philippe Baumel – PS – Saône-et-Loire : « Il peut y avoir un phénomène d’entraînement avec des gens qui sont tellement pris et passionnés par la campagne qu’ils se mettent à jouer avec la campagne. »
Eduardo Rihan Cypel – PS – Seine-et-Marne : « Une campagne faut la mener jusqu’au bout, faut pas faire de calcul. Il faut se battre jusqu’au bout, c’est ça l’esprit sportif. On ne lâche jamais un match avant que l’arbitre siffle la fin de la recré. »
Patrick Ollier – UMP – Hauts-de-Seine : « Je trouve votre question stupide. N’essayer pas de faire l’amalgame entre des pratiques qui ne sont pas honnêtes dans le milieu du sport avec les vertus de la démocratie et des gens qui se battent pour défendre leurs valeurs. »
Christophe Caresche – PS – Paris : « Ca supposerait qu’on ait une grand capacité d’infléchir le vote des électeurs, ce qui est en partie faux »
Ca fait partie de la tradition que de parier entre soi
Ca supposerait qu’on ait une grand capacité d’infléchir le vote des électeurs
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