Une quinzaine de morts, dont deux employés de Reuters
Les images classifiées datent de juillet 2007 et montrent l’attaque d’un groupe de civils dans une rue de Bagdad par 2 hélicoptères Apache de l’armée américaine. Le bilan de l’attaque est d’une quinzaine d’hommes morts dont 2 employés de l’agence de presse Reuters, Namir Noor-Eldeen (40 ans) et Saeed Chmagh (22 ans) respectivement photographe et chauffeur.
Un appareil photo confondu… avec un lance-roquette
Sur la vidéo, des hélicoptères survolent les rues désertes de Bagdad et aperçoivent un groupe d’une dizaine d’hommes dont certains semblent armés. Il s’agit en fait du photographe de Reuters, dont l’appareil photo est confondu avec un lance-roquette. Les pilotes des 2 Apache demandent la permission de tirer que l’Etat-major leur accorde. Une première salve de balles part en direction de l’attroupement.
Une deuxième salve sous les rires de militaires US
Un mini van, avec à son bord deux enfants, vient alors ramasser les corps et évacuer les blessés. Une deuxième salve est tirée sur eux, cette fois-ci sans l’aval de l’Etat-major. La plupart des hommes sont tués et les 2 enfants blessés. Des troupes terrestres américaines viennent alors sécuriser les ruelles. Certains Humvees n’hésitent pas à rouler sur les corps ensanglantés sous les rires des pilotes des deux Apache toujours sur les lieux. Les soldats trouvant les 2 enfants blessés décident alors de les emmener au centre médical de la base militaire de Rustamiyah mais l’Etat-major s’y oppose, ordonnant la remise des enfants blessés à la police irakienne pour qu’ils soient emmenés dans un hôpital irakien.
La vidéo de la bavure (interdit -12 ans)
L’armée américaine a refusé de donner des explications à Reuters
Suite à la mort de 2 de ses employés, l’agence de presse Reuters a demandé le 16 Juillet 2007 l’ouverture d’une enquête, tout en essayant de se procurer la vidéo en question au nom du Freedom of Information Act. La loi oblige en effet l’administration et les agences fédérales américaines à transmettre leurs documents lorsqu’une demande est faite. Mais l’armée s’y est opposée prétextant que leurs hommes en Irak avaient respecté les lois de la guerre et les règles spécifiques d’engagement ajoutant même que toutes les victimes des salves de tir des Apache étaient des insurgés.
Un jeu vidéo
Julian Assange, le directeur du site internet WikiLeaks a critiqué cette attaque déclarant que « l’attitude des pilotes est comparable à un jeu vidéo. Quand Saeed rampe, visiblement incapable de faire quoi que ce soit leurs réaction est : Vas-y mon pote, on veut te tuer, ramasse cette arme… Cela ressemble à un désir de réaliser un plus grand score, un plus grand nombre de victimes ».
WikiLeaks, cible du contre-espionnage US
Alors que WikiLeaks est sur le point de publier une deuxième vidéo classifiée de l’armée américaine qui montre la mort de civils en Afghanistan, le site est vu comme une « menace potentielle » par les services de contre-espionnage américains.
WikiLeaks c’est quoi ?
WikiLeaks est un site web d’analyse politique et sociétale, dont la raison d’être est de donner une audience aux fuites d’information. Le site divulgue, de manière anonyme, non identifiable et sécurisée, des documents témoignant d’une réalité sociale et militaire, qui nous serait cachée, afin d’assurer une transparence planétaire.
En mars 2010, un rapport de l’US Inteligence préconise la destruction de WikiLeaks. Concernant les sources de WikiLeaks, on peut y lire: « On ne peut pas exclure la possibilité que des employés actuels ou des taupes infiltrés dans le département de la défense ou ailleurs au sein du gouvernement américain fournissent des informations sensibles ou classifiées à WikiLeaks.org »
Source: François Olivares | StreetPress | The Guardian & The Washington Post
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