27 mai, Paris 18e – Bérets siglés « I love Paris », foulards rouges, marinières, et boa de plumes pour Angela Merkel. Voilà la panoplie des huit militants d’ Oxfam France qui ont égayé la place Blanche à midi, portant une grosse tête en résine qui reproduit le visage de chacun des dirigeants du G8. Rapidement entourés par les journalistes et les touristes interloqués, ils entament un french-cancan devant le Moulin Rouge, sur un fond musical ponctué par les encouragements et les exclamations ravies de Flavia Faggiana, responsable de la mobilisation. « Il manque la baguette, mais ça rendait la chorégraphie trop compliquée », confie la jeune femme.
« Un grand show, mais à la française ! » Ces clichés font sourire la poignée de touristes venus se faire photographier devant le célèbre cabaret. Une fillette italienne a tout de suite reconnu Berlusconi, qu’elle apostrophe. Amusés, ses parents photographient les huit militants qui posent pour la presse : « Un souvenir de vacances original !». « Le but c’est de faire passer notre message en une image », explique Flavia Faggiana. Une image « ludique et cynique » qui réduit le sommet au « spectacle de plus » que regrette Maylis Labusquière, responsable de plaidoyer sur les questions de financement du développement. Selon elle, à défaut d’être une instance de représentation internationale légitime, le G8 « devrait être un véritable lieu d’impulsion politique ».
« On a encore eu droit à un grand show, mais à la française cette fois ! », renchérit Flavia Faggiana, qui rappelle malicieusement que Deauville, c’est avant tout le Festival du film américain. « Les paillettes, la chorégraphie, la démonstration… tout ça c’est très bien mais nous, nous voulons que les dirigeants tiennent leurs engagements, qu’ils nous prouvent que ce ne sont pas que des ronds de jambe et des effets ». Elle fait allusion aux promesses d’aide aux pays pauvres, régulièrement avancées par le G8, mais jamais entièrement tenues selon l’ONG.
Lever la jambe en rythme « Sur les 50 milliards de dollars promis en Ecosse en 2005, il manque encore 19 milliards », dénonce Maylis Labusquière. « C’est seulement sept jours de dépenses militaires des pays du G8 », ajoute-t-elle. Santé, agriculture, éducation… La gravité des sujets soulevés par la jeune spécialiste détonent dans cette atmosphère de fête. Toujours encouragés par Flavia Faggiana, les huit militants déguisés s’efforcent de lever la jambe en rythme et de tenir la pose. Encore quelques clichés, et bientôt ils s’en vont à la queue-leu-leu. Les dirigeants qu’ils parodient, Maylis Labusquière voudrait « qu’ils reviennent à la réalité, et la réalité c’est qu’une personne sur sept se couche le soir avec la faim au ventre ».
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Le G8 « devrait être un véritable lieu d’impulsion politique »
bqhidden. « Sur les 50 milliards de dollars promis en Ecosse en 2005, il en manque encore 19 »
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