« Je déteste les mecs parisiens »

« J’ai pas l’habitude de me confier autant. » Au bout de deux heures d’entretien, Marine rit : « de toute façon, j’ai toujours pensé qu’il n’y aurait que les psys et les journalistes qui arriveraient à me faire parler. » Un point pour moi. Elle poursuit sur le même ton, enjoué et rapide : « Mais t’en fais un portrait drôle, hein ? » Marine a beau s’être entourée d’une carapace en fer forgé, elle finit par raconter des bribes de sa vie sentimentale : le seul mec avec qui elle est restée plus de deux mois, les plans cul par-ci, par-là… Puis, son troisième coca de la journée à la main, le rythme de ses paroles toujours effréné, elle livre ses sentiments. Sa volonté d’être enfin écoutée et comprise. Comme François et Manuela avant elle, elle a accepté de nous raconter son quotidien de célibataire .

Depuis combien de temps t’es célibataire ? Depuis longtemps ! Faut remonter au moins 3 ans en arrière pour retrouver ma seule vraie histoire avec un mec. On était resté un peu plus de 7 mois ensemble… Mais, à posteriori, je sais que je n’étais pas amoureuse. Et depuis… depuis quelques plans cul, surtout quand je pars à l’étranger. Rien de très croustillant.

Bon, c’est sûr que si je m’arrête sur ce constat, c’est assez accablant. Mais ça ne me pèse pas du tout… Enfin, ça dépend des fois, comme toutes les filles, parfois je rêve d’une longue histoire d’amour. Quand je vais pas bien, bien sûr que j’aimerais être avec quelqu’un qui m’écoute, qui est là… Mais la plupart du temps, les mecs, c’est pas ma priorité. En fait, le couple me donne pas trop envie. Sans vouloir faire de la psycho à 2 balles, j’ai vu mes parents se séparer, plein de potes aussi… Et franchement, ça me fait pas rêver. Bon, c’est aussi parce que je suis quelqu’un de particulièrement indépendant.

Où croiser nos célibataires ?

Tu penses que tu aurais davantage de relations si tu étais moins indépendante ? Oui, sans doute. Les mecs préfèrent les filles qui ont besoin d’eux… Moi, je ne suis pas une petite chose fragile, je vais pas faire semblant de l’être pour que le mec ait l’impression qu’il va me sauver la vie. Après, même si tous les gens qui m’entourent pensent l’inverse, ça ne veut pas dire que je n’ai besoin de personne.

Je crois que l’autre souci, c’est que j’ai du mal à rester en place. J’adore voyager, j’ai déjà habité trois ans à Londres, quelques mois en Australie. Là, ça fait un an que je suis revenue sur Paris et je me fais violence pour me stabiliser : si je m’écoutais et si mes finances le permettaient, ça ferait longtemps que je serais de nouveau loin. Dans le même esprit, je suis jamais posée toute seule chez moi. Jamais, jamais.

Où t’essaies de choper ? Nulle part, je ne cherche pas du tout, je m’attends à un coup de foudre, comme dans les films ! Mais, franchement, si je dois citer un lieu, je dirais qu’on peut choper un peu partout. C’est pas compliqué de trouver un mec pour une soirée… En Australie, j’ai eu quelques plans cul, je sais à quel point c’est simple quand on en a envie. Mais bon, le cul pour le cul, ça m’intéresse pas : les mecs, ils regardent même pas ta tête… Surtout les mecs parisiens, je les déteste…

Pourquoi tu détestes les mecs parisiens ? Parce qu’ils pensent que tout est acquis d’avance. Pas plus tard que samedi dernier, en soirée, j’aperçois un mec que j’avais déjà repéré et je vais l’aborder. On est à deux doigts qu’il se passe un truc et il me sort « j’ai une copine mais on s’en fout, elle est pas là ». Bah non, moi je m’en fous pas que t’aies une copine… Je trouve ça dingue, ce comportement.

Je me souviens d’un autre mec, au bout de 5 minutes, il me disait qu’il était fou amoureux de moi, comme si j’avais pas capté qu’il avait juste envie de coucher… Pour moi, c’est ça, un mec parisien. Bon, je sais que je ne suis pas très positive avec les mecs…

Et sur Internet, ils sont comment les mecs ? Internet, franchement, c’est glauque. Remarque, ma mère a retrouvé un mec comme ça, mais perso, ça m’intéresse pas. J’ai besoin de voir la personne pour ressentir quelque chose. Et puis je suis trop parano… Bon, je dis ça maintenant, mais peut-être que si je suis toujours dans la même situation dans 15 ans, je changerais d’avis !

Marine, le CV sentimental :

> Marine, 25 ans, Paris
> Plus longue relation : 7 mois et demi
> Deux relations de plus d’un mois
> Une poignée de plans cul (surtout en Australie)

La blague la plus lourde entendue sur ton célibat ? Euh… y’en a pas je crois… c’est plutôt une inquiétude que je sens chez certains, chez mes grands-parents par exemple qui me posent la question H24. Mais globalement, les gens ne me vannent pas sur mon célibat. Je crois que je leur fais assez peur, en fait, et qu’ils se permettent pas de me faire ce genre de vanne. Ah si, en creusant, au lycée on me disait que j’allais finir comme Bridget Jones… Mais, ça va, c’est pas très cassant.

En réalité, le plus drôle, c’est que les gens pensent toujours, vu mon caractère sociable et assez exubérant (même si au fond, je suis timide), que j’enchaîne les mecs, que j’assure dans tout. Alors que c’est faux, mais je laisse dire. Comme je ne raconte pas ma vie, autant qu’ils l’imaginent. Parce que je suis très entourée, mais je me livre assez peu… Je dis toujours que tout va bien, c’est plus pratique. Après… après, c’est vrai que de temps en temps, je me sens particulièrement seule.

La première chose que tu fais quand tu retrouves un mec ? On part faire le tour du monde ! Bon, ok, c’est un rêve…

Ton mec idéal c’est celui avec qui tu feras le tour du monde ? C’est surtout celui qui me demandera comment je vais. Je veux dire, qu’il le demande vraiment, qu’il s’intéresse à moi au-delà des apparences, qu’il pose la question sincèrement, pas juste pour poser une question. Ça, ça ne m’arrive jamais. Ça me rappelle un mec, dans une soirée, pour m’impressionner, il me raconte qu’il est photographe, il parle, il parle… Le lendemain, il est venu déposer son CV dans la boîte où je bosse, et je ne travaille absolument pas dans la photo. Séduire comme ça, franchement, c’est ridicule.

bqhidden. Depuis 3 ans, quelques plans cul, surtout quand je pars à l’étranger