Tu beatboxes tous les jours ?
Laurent : Tous les jours.
Julie : On peut dire que oui. Par ci, par là.
Combien d’heures par jour ?
Franchement, c’est dur à compter. Là, je suis en train d’enregistrer un morceau. Donc parfois je mets 4 heures sur une chanson. Mais le truc du beatbox, c’est que tu peux en faire partout. Dans la douche aussi.
Aujourd’hui, j’ai dû en faire 30 minutes à tout casser. Mais, il y a toujours un moment ou tu en fais un peu. Dans la rue ou en montant les escaliers.
Ton réveil, c’est du beatbox ?
Non, c’est une bonne musique que j’aime. Mais, pas du beatbox.
Ca peut arriver.
Et il n’y a pas de moment de la journée ou tu ne beatboxes pas ?
Ah oui complètement, j’ai d’autres passions à côté.
Ah, tu as d’autres passions ?
J’aime bien la cuisine, regarder des bons films. J’ai une vie normale. Même si je sais que les beatboxers en général sont assez autistes. Parce que quand on est ensemble, on ne parle plus. On parle en beatbox.
Ah ouais, vous communiquez en beatbox ?
Disons qu’on y vient facilement. A faire des jams ensemble sans discuter. On connaît notre art et on a les mêmes intentions musicales du coup on n’a pas besoin de parler pour faire de la musique ensemble.
Laurent Duprat (L.O.S), la life :
1er aout 1977 Naissance à Cholet (49)
1984 A commencé à apprendre le beatbox
1993 S’est vraiment mis au beatbox de façon plus intensive
2000 A commencé à donner des cours de beatbox
2006 Devient champion de France de Beatbox
Voir son Myspace
Ca t’est déjà arrivé de commander au resto en beatboxant ?
Waouh, elle est spéciale ton interview. Non, jamais.
Non, mais pourquoi pas ? Ca pourrait être drôle.
Et ça t’aide pour draguer ?
J’avais été interviewé pour l’émission Tracks sur Arte et ils avaient posé des questions comme ça. Quand tu vois la vidéo, ça fait un peu dossier. A un moment, j’ai dit : « le beatbox, ça muscle la mâchoire et la langue, donc c’est bien pour les filles. » Mais, j’avais demandé à ce que ça ne soit pas dans la vidéo… et ils l’avaient laissé.
Non, je ne pense pas. Mais, en effet, c’est possible que ça muscle la langue.
Est-ce que tu es plus populaire depuis que tu as posté des vidéos sur le net ?
Il y a un ou deux ans, je faisais des petites vidéos pour apprendre le beatbox sur youtube. Et du coup, à l’international, tous les beatboxers concernés m’ont mis des commentaires vraiment bons et intéressants. Les gens m’envoyaient des mails et en demandaient plus.
C’est pas moi qui ai mis les vidéos. Mais, je ne suis pas plus populaire que ça.
Et tu as un manager pour ça ?
Oui.
Non, non… je suis quelqu’un de normal.
Julie Gallibert (Petit poney), la life :
12 mai 1983 Naissance à Colombes (92)
2000 Elle commence l’improvisation théâtrale
2007 C’est la première fois que Julie beatboxe, pendant le championnat de France de Dijon
2008 Julie devient championne de France de beatbox
2009 Julie conserve le titre au championnat de France à Toulouse, parce qu’elle est la seule fille en compèt
Julie joue, avec la troupe Les Amis de l’Impro, dans le bar les Mères veilleuses (67 Rue de Mouzaïa – 75019 Paris). Prochaine représentation le mardi 2 mars. Entrée Libre.
Vous avez des projets beatbox en ce moment?
J’ai un groupe en Pologne. Et, en plus, je monte un duo avec Ezra (un autre beatboxer). On va jouer en Palestine, dans les Balkans, au Brésil. On va faire une tournée française et internationale.
Je vais refaire les championnats parce que j’aimerais bien refiler mon titre à quelqu’un qui a envie de le prendre. Il y a des filles qui techniquement sont meilleures. Moi, j’ai joué vachement sur le charisme. A l’origine c’est quand même une blague que je me sois retrouvée championne de France.
Ca te rapporte combien le beatbox ?
Je ne gagne rien avec le beatbox. C’est un loisir.
Ca dépend des mois. En avril, ça me rapportera 1.900 euros ou un peu plus que ça. Et les mois où ça marche moins, je touche les assedic parce que mon intermittence ne sera bouclée qu’en avril. Avant, je donnais des cours de beatbox dans une association.
On m’a déjà demandé de donner des cours mais j’ai toujours refusé. Je ne peux pas donner des cours à un atelier entier en étant sûre que mes bases sont bonnes.
Et tu rêves beatbox parfois ?
Oui, souvent. Ca me donne des idées, c’est ça qui est bien. Un jour, je me suis dit que j’allais faire un jeu pour montrer que tous les beatboxers de France se ressemblent. On prendrait un son de Marseille, un son de Paris etc… et il faudrait essayer de reconnaître d’où il vient.
Oui, là récemment, j’ai rêvé de ce que j’avais travaillé. Mais, je ne suis pas assez professionnelle pour que ça m’inspire pour de nouveaux morceaux.
Jusqu’à quel âge tu te vois faire du beatbox ?
Je ne sais pas du tout.
Jusqu’à ce que je meurs.
Et pour les concerts ?
C’est particulier. Le beatbox, c’est ancien, ça a 30/ 35 ans. Mais, il y a pleins de projets à faire du coup. J’ai plusieurs propositions concernant le beatbox. Des percussionnistes de Stomp qui me demandent de faire des créas avec eux sur Paris. C’est mortel.
Alors, l’avenir du beatbox, en fait, c’est le mix. Il faut le combiner à d’autres trucs ?
Oui. Il faut le mélanger. J’aime pas trop le beatbox seul. Seul avec son micro, faut être vraiment balaise pour emmener un public. Parce qu’au bout d’un moment, t’as des limites. Sinon, tu utilises une loop station, une pédale qui t’enregistre en boucle et qui diffuse ton son en live. Mais, il y a pleins de trucs à imaginer.
« Combien je gagnes ? En avril, je vais gagner 1.900€ avec le beatbox »
Source: Armelle de Rocquigny | StreetPress
Photo: Joriel Jimenez | Flickr / Creative Commons
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