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    10/02/2010

    ¡ Microbuseros Hasta Siempre ! - Partie 2

    Avec Moustaches et Champi dans un bus à Mexico

    Par Robin D'Angelo

    Deuxième partie du documentaire ¡Microbuseros Hasta Siempre! Moustaches, Romulo, Teodulo et Champi sont chauffeurs de pesero à Mexico DF. Ils boivent, draguent, se droguent ou sont en deuil. Portraits de prolos mexicains.

    Retrouvez la partie 1 du documentaire : Reggeaton, portraits du Christ et bière mexicaine: Avec les chauffeurs de bus de Mexico en cliquant ici

    Des Working-Class Heroes

    « C’est mecs-là ils connaissent toute la ville ! Du quartier le plus putain de malfamé, tu sais même pas où ça se trouve, à ceux des petits bourgeois !». Arturo est photographe, et il a un look à la Johnny Depp. Il voue un culte aux chauffeurs de peseros. « Eux c’est des vrais, l’âme de la ville ! Des pauvres qui en voient de toutes les couleurs ! Ils te font découvrir ce qui se passe dans la rue avec leur musique, leurs discussions sur le foot». Arturo est un peu défoncé, alors il en rajoute. Mais son témoignage reflète l’image qu’ont certains mexicains des microbuseros. Des working-class heroes qui en bavent et qui donnent de la couleur à la troisième plus grande ville du monde.

    Les peseros à Mexico DF en chiffres :

    28.000 micro bus
    Entre 75.000 et 100.000 emplois directs
    1.400 lignes
    10 millions de voyages par jour
    45% de tous les déplacements à Mexico DF

    Des macaques qui écoutent du reggeaton

    Pour d’autres ce sont juste des animaux, ce qui se fait de plus vulgaire sur terre. Sur Facebook, il y a un groupe « Je déteste les chauffeurs de peseros ! ». Ivan y a écrit « Ce sont des sales macaques qui aiment le reggeaton ! ». Sergio s’excite un peu plus: « Ces crevards sont une putain de plaie ! Je les hais ! ». Chez les très riches, qui vivent dans des gated communities (des résidences fermées avec gardes à fusil à pompe), le pesero est synonyme de danger, de violence et de pauvreté. Hugo a 16 ans, il étudie dans un lycée à 5.000 dollars l’année. Il a eu une Honda Civic pour son anniversaire. « J’ai déjà pris le pesero. Mais c’était juste une fois avec des amis. Pour l’expérience ! ». Pour son père, cadre supérieur dans une multinationale, prendre le pesero c’est impensable « C’est dangereux, sale… Il y a beaucoup de meurtres et ils conduisent comme des fous ! De toute manière moi j’ai mon chauffeur ».

    20 ans de carrière et zéro embrouilles

    Loin des clichés, le pesero c’est juste la façon la plus commode de se déplacer à Mexico. Il y a 14 millions de voyages par jour dans toute l’agglomération mexicaine. Et les microbuseros ne sont ni des « crevards » ni des « héros du peuple ». Comme Wilfiredo « Bigotes » Camacho, 57 ans, et conducteur de pesero depuis plus de 20 ans. Avec sa belle moustache, Camacho, raque 500 pesos par jour (environ 25 euros) pour le bus Wolkswagen, et empoche ce que les clients paient (environ 15 euros par jour). Le propriétaire de son bus, il le connaît depuis sa naissance. Il l’a hérité de son père et le loue pour arrondir ses fins de mois. Des embrouilles, Camacho en a eu peu. Lui il préfère draguer que faire la guerre. Quant aux accidents, cela ne lui ait arrivé qu’une fois en 20 ans de carrière. Rien à voir Champi …

    Source: Robin D’Angelo | StreetPress

    Bonus track 2 : Les chauffeurs et leurs surnoms

    Bonus track 3: Les chauffeurs ne craignent pas la grippe A

    ¡ Microbuseros Hasta Siempre !

    Partie 1 : Reggeaton, portraits du Christ et bière mexicaine: Avec les chauffeurs de bus de Mexico
    Partie 2 : Avec Moustaches et Champi dans un bus à Mexico
    Partie 3 : A Mexico DF, les chauffeurs de bus ont peur de devenir des pauvres

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