1 Les faits:
Mercredi 13 avril, Pierre Bellanger le fondateur de Skyrock a été licencié par le conseil d’administration du groupe – détenu à 70 % par le fond d’investissement Axa Private Equity – de son poste de DG. Ce qu’on lui reproche ? Des résultats en baisse, jugés insuffisants par les actionnaires.
Le fond d’investissement APE, actionnaire majoritaire, a dors et déjà décidé de confier le poste à Marc Laufer, ex-Nostalgie. La radio est quant à elle mise en vente, avec l’accord de Pierre Bellanger. Des noms circulent, mais rien d’officiel pour l’instant.
2 Le contexte:
Le même jour, il est presque 21h quand François Hollande en personne arrive dans les studios de la radio « 1er sur le rap » . Cela fait quelques heures que la nouvelle du licenciement de Bellanger est rendue publique, et déjà le politique se saisie de l’affaire. Humm…Il y a comme une odeur de 2012 dans l’air, non ?
Et voilà qu’arrivent à leur tour Jack Lang, et Benoît Hamon. Rien que ça. La gauche fait office d’hors d’œuvre. Car, croyez-le ou non, les hommes politiques de droite s’emparent à leur tour du phénomène médiatique qui monte rapidement en puissance.
Jeudi 14 avril, c’est à Laurent Wauquiez, Rama Yade et Benjamin Lancar d’investir les studios, avec l’accord du PDG de la France. Eux aussi viennent crier aux jeunes fans de la mafia K’1-fry et de Sexion d’Assaut à quel point ils se sentent concernés par le devenir de Skyrock « 1er sur le rap ». A croire que le rap n’est plus une menace pour la belle et grande culture française. Certains racontent qu’il serait question d’inscrire au programme littéraire du bac français la dernière chanson de Sefyu.
3 La question de Streetpress:
Pierre Bellanger, fondateur et président de Skyrock viré par ses actionnaires: Y’a pas un problème pour vous ?
Et bien fallait pas se laisser racheter
4 La réponse des députés
L’esprit Skyrock à l’Assemblée c’est eux:
Pierre Lang – UMP – Moselle: « En tant que député UMP je suis complétement révolté par ce genre de comportements. Y’a pas à demander de rentabilité minimum, que ce soit 20% ou 30%, ce sont des chiffres absolument énormes qui nous paraissent scandaleux. Le gouvernement et la majorité sont en train de préparer dans ce domaine là des textes que vous allez voir prochainement »
Jean-Claude Sandrier – PC – Cher: « Faut des gens qui résistent. Apparemment il en fait parti. Je pense que des millions et des millions de gens en France, et d’ailleurs aussi en Europe, devraient se mettre à résister face à cette situation qui est dominée par des gens qui veulent faire du fric pour du fric sans se préoccupé des conséquences humaines »
Albert Facon – PS – Pas-de-Calais:« On tue les PME et l’activité économique en France. Les Allemands ont des PME à capital familial avec des capitaines d’entreprises. Tout ce qu’a promis Sarkozy faut revoir ! ‘Alors les patrons c’est plus possible je vais les mettre au rang, les banques ‘… Il n’a jamais rien mis ! »
En tant que député UMP je suis complétement révolté par ce genre de comportements
Bellanger a eu ce qu’il mérite:
Lionnel Luca – UMP – Alpes-Maritimes: « Je ne sais pas mais il devait bien savoir avant d’en être là ce qu’il risquait non ? Et bien fallait pas se laisser racheter (…) [Transformer la fiscalité des entreprises ?] C’est parler pour ne rien dire, c’est typiquement Français. Allez le dire à nos amis Anlgo-Saxon ou Chinois. Dès que vous avez leur accord pas de problème, on fait ! Faut le faire de manière collective et ça prend du temps. C’est ce que fait le Président dans le cadre du G20. Ça ne vous aura pas échappé. Sinon nous aurons le destin de la Corée du Nord je ne crois pas que ce soit extraordinaire ».
Lionel Tardy – UMP – Haute-Savoie: « Vous avez les dirigeants propriétaires et puis vous avez les gestionnaires. La personne dont vous me parlez c’est surement un gestionnaire qui est directement fondateur mais qui n’a sans doute plus la majorité au niveau des parts. Moi j’ai une entreprise, c’est une SAL, je décide ce que je veux. Le problème il est là ! (…) Y’a surement eu des négociations concernant son capital. C’est à ce moment là que tout s’est joué c’est clair. A partir du moment où il ne maitrise plus son capital, c’est sur que c’est dur d’intervenir dans les débats. C’est malheureux c’est comme ça»
Bernard Debré – UMP – Paris: « Vous savez on ne va pas transformer la fiscalité des entreprises quand à un moment donné elles étaient toutes en train de mentir »
Des millions et des millions de gens en France, et d’ailleurs aussi en Europe, devraient se mettre à résister
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