Madame, Monsieur,
Bonjour.
Je vous écris ce mail aujourd’hui pour vous faire part de ma déception et de mes ressentiments à l’égard d’un de vos articles.
Je me présente, Lucien C., 19 ans, et j’ai été interviewé par M. Robin d’Angelo le 21 janvier dernier, place de la Concorde à l’occasion de la célébration de la décapitation de Louis XVI. Or, l’article de M. d’Angelo est le stéréotype même de la manipulation de l’information. Se présentant, le 21 janvier, comme journaliste traitant l’information différemment, il s’est révélé en réalité être comme ses congénères les plus notables : manipulateur, minimaliste et moqueur.
En effet, je tiens à souligner plusieurs points faux dans l’article que vous avez posté :
– Premièrement, j’apparais dans la vidéo principale pendant quasiment 5 secondes, montre en main, alors que M. d’Angelo m’a interrogé pendant près de 25 minutes. La partie qui est montrée de mon interview a été totalement sortie de son contexte, n’ayant plus qu’un sens vide et antisorkazyste que je qualifierai de minimaliste et qui ne reflète absolument pas ma pensée et celle des royalistes en général.
– Deuxièmement, M. d’Angelo présente le mouvement royaliste (tout au moins les fidèles présents à la commémoration, ceux qui lui ont permis de faire une généralisation stupide et réductrice) comme un mouvement de vieux grisonnants et bedonnants nostalgiques d’une France royaliste qu’ils n’ont pas connue, quitte à ridiculiser les aînés présents dans le discours que tient M. d’Angelo, notamment lorsqu’il met en doute leurs capacités intellectuelles à utiliser internet à la fin de l’article. Ce qui n’est absolument pas le cas réellement. Il suffit d’aller sur internet pour voir à quel point le mouvement royaliste est présent et jeune. Mais je m’éloigne du sujet principal. Il suffit de réfléchir 2 secondes pour comprendre pourquoi seuls des aînés étaient présents à la commémoration (ce que M. d’Angelo n’a visiblement pas fait) : sachant que la célébration débute à 10h15 en pleine semaine (un jeudi), il est à la portée de n’importe qui de comprendre que les jeunes actifs et employés se revendiquant royalistes ne pouvaient être présents! Je tiens à signaler à M. d’Angelo s’il lit ce mail qu’il devrait être un peu plus respectueux des aînés, qu’ils soient royalistes ou autres, parce qu’ils sont notablement plus cultivés que lui, et je pense l’être moi-même!
– Troisièmement, dans son article, M. d’Angelo parle de “la dernière lettre de Louis XVI”. Pour revenir sur la remarque précédente, s’il connaissait le sujet sur lequel il a effectué un reportage, M. d’Angelo saurait que ce n’est pas une lettre mais un testament. Je pensais qu’être journaliste signifiait connaître la langue française et savoir l’utiliser à bon escient mais il semble que non…
– Quatrièmement, pour continuer sur la bonne utilisation de notre si belle langue, je ferai constater à M. d’Angelo que son article est bourré de fautes d’orthographe, fautes que l’on ne fait plus en classe de 4ème… et qu’on devrait encore moins faire lorsque l’on se prétend être journaliste. Je poursuis sur la qualité d’écriture de l’article qui demeure plus que médiocre et notamment dans le choix des expressions comme : “ça délire carrément”, “slam dans un mégaphone”, “s’empare du mic”, “le prêtre part en sucette”, “avant de partir en sucette à son tour”… et j’en passe. Jugez par vous-même en lisant l’article. A ce sujet, il n’est nullement besoin d’écrire de manière vulgaire et populaire pour plaire aux gens et se faire comprendre d’eux. Un article rédigé dans un français correct (et non soutenu) a beaucoup plus de valeur aux yeux de 90% des français qu’un article tel que celui que M. d’Angelo “nous a pondu” (pour m’exprimer comme ce dernier). Evitez de prendre les français pour des ignares et des incultes. Ce n’est pas parce que la mode est à la vulgarisation du langage qu’il faut la suivre tel un mouton. La mode est faite pour ceux qui n’ont pas de goûts. Votre site sera d’autant plus respectable et apprécié qu’il sera rédigé en français.
– Cinquièmement, concernant le “complot judéo-maçonnique”, cette anecdote ne mérite pas de figurer dans l’article d’un journaliste honnête et loyal. Il existe des fanatiques et des extrémistes n’importe où, même chez les royalistes, mais ai-je besoin de vous préciser qu’ils sont une très petite minorité?… Nous sommes déjà assez perçus comme étant des fanatiques pour que vous en rajoutiez. N’avez-vous donc jamais entendu parler du respect de l’opinion personnelle et de la liberté de croyance (les mêmes libertés que vous défendez pour vous-mêmes et que vous condamnez chez les autres)? Ou plutôt, seriez-vous de cette majorité tyrannique opprimant les minorités, dont Tocqueville parlait si bien?
– Sixièmement, au milieu de son reportage écrit, M. d’Angelo parle “d’un vieil aristo, aux cheveux blond-platine version Le Pen 1985”. J’éprouve la nécessité de préciser que la personne dont M. d’Angelo fait un si pathétique portrait s’appelle Sixte Henri de Bourbon-Parme, descendant de Philippe V d’Anjou roi d’Espagne, lui-même descendant de Louis XIV. La comparaison avec Le Pen ne fait preuve d’absolument aucun sérieux ni aucune intelligence, Sixte Henri de Bourbon-Parme n’ayant de traits communs avec Le Pen que ses cheveux blonds. Si tous les hommes mesurant dans les 1m75, étant blonds, ayant la soixantaine et s’habillant en costume-cravate ressemblaient à Le Pen en 1985, il y a longtemps déjà qu’un concours de sosies aurait été fait pour déterminer l’homme le plus ressemblant parmi les millions d’autres prétendants.
– Dernièrement, on remarque aussi la singulière ignorance de M. d’Angelo à propos du royalisme et de tout ce qui s’en approche grâce à cette phrase : “Les prêtres ne sont plus autorisés à afficher leurs penchants royalistes : ils risqueraient le renvoi.”. Première remarque, on ne renvoie pas un prêtre. Il est défroqué, ou excommunié mais il n’est pas question de renvoi. L’Eglise n’est pas une entreprise telle EDF-GDF. Deuxième remarque, l’un des principes sacrés de l’Eglise, c’est que Dieu laisse les hommes libres. Les prêtres, comme n’importe qui d’autre en France et, plus largement, dans les pays démocratiques, sont donc totalement libres de penser ce qu’ils veulent de la politique. Et ce n’est sûrement pas parce qu’un prêtre est royaliste, UMP, NPA ou socialiste qu’il se verra châtié de l’Eglise! Il est bien connu que les communistes, en règle général, sont en majorité athées voire anticléricaux. Ce n’est pas une raison pour exclure de l’Eglise les fidèles catholiques qui se revendiqueraient comme communistes! Là encore, réfléchissez 2 secondes, M. d’Angelo!
Je pense avoir rectifié tous les mensonges et les moqueries que j’ai pu lire dans l’article. Ne vous méprenez pas sur le but de mon mail, je ne cherche nullement à embrigader quiconque, je désire seulement que la vérité soit dite et non la réalité subjective et fausse de certains journalistes.
De même, ne vous sentez pas offensé(s). Les reproches que j’ai formulés vont uniquement à l’attention de M. d’Angelo, et personne d’autre. Votre site en général n’est pas visé, je ne critique que l’article (et c’est là mon droit le plus fondamental, n’est-ce pas?). De même, je tiens à spécifier que mon humeur n’est pas particulièrement colérique ni haineuse ; nous autres, royalistes, avons l’habitude d’être ridiculisés, mais ce n’est pas pour autant que nous sommes faciles à bafouer.
Je vous souhaite une excellente journée.
Cordialement,
Lucien C.
Un reportage qui a suscité de vives réactions
Voir tout le reportage
Le reportage Être Royaliste en 2010 de Robin d’Angelo a suscité de nombreuses réactions. Citons celle du Duc D’Anjou pour qui notre reportage vidéo « présente un caractère négatif à [son] image (de par la coupure choisie et le plan sélectionné) » et qui nous a écrit pour demander (simplement !) la suppression du reportage.
La réponse de la rédaction
Cher lecteur,
Robin d’Angelo est actuellement en reportage quelque part entre Ushuaïa et Ciudad Juarez. Nous lui transmettrons ton courrier des lecteurs à son retour. Nous lui interdirons à l’avenir des tournures comme « le prêtre part en sucette » et l’empêcheront de se barrer en total freestyle en comparant n’importe quel vieil aristo, aux cheveux blond-platine à un « le Pen version 1985 ». Enfin, on lui expliquera que s’il continue à rapporter des propos sur un « complot judéo-maçonnnique» tenus pendant un meeting royaliste, c’est la raccourcisseuse patriotique qui l’attend.
Bien à toi,
La rédaction.
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