Des jeunes qui ressemblent à des vieux
Les organisateurs du Salon des Entrepreneurs, qui doit se tenir à Paris les 3 et 4 février, nous avaient promis un super sondage sur les moins de 30 ans et l’esprit d’entreprise. A StreetPress, on s’est dit “chouette, les patrons s’intéressent enfin à nous”. Comme l’information n’attend pas, je me suis levée tôt ce matin, je me suis trouvé une place dans le métro bondé et je me suis rendue au Meurice, un palace parisien. Après un café au lait mélangé délicatement avec une petite cuillère en argent, je me suis assise au milieu d’une assemblée où j’ai eu bien du mal à distinguer les “jeunes” des autres. Même costume cravate, même air affairé et/ou important.
Un sondage basé sur les intentions
Un expert d’opinion way vient alors exposer les résultats du sondage. Il annonce des chiffres enthousiasmant : “Près d’un jeune sur deux envisage de créer un jour son entreprise”, “1,2 million de personnes de moins de 30 ans envisagent de le faire d’ici deux ans”… J’entame consciencieusement la lecture des résultats du sondage : Les réponses proposées ne parlent que d’envie, pas de concret. Oui les jeunes veulent être chef d’entreprise, oui les jeunes veulent être riches. Autre évidence: 95% d’entre eux pensent qu’il faut savoir diriger pour devenir chef d’entreprise.
“La solitude du jeune entrepreneur”
Mais coté problèmes pratiques, le sondage se fait nettement moins bavard. Les freins à la création d’entreprise ne sont abordés que par des questions à ceux qui n’ont pas l’intention de monter leur boîte. Aucun mot sur le parcours du combattant que doivent réaliser les jeunes pour créer leur entreprise.
Il faut attendre le témoignage de Laurent Benharroch, 28 ans pour entrer dans le concret. Il a créé sa société de portage salarial Benett Portage en 2008, et pour lui, se mettre à son compte est très compliqué. “On ne nous fait pas confiance parce qu’on n’a pas tous nos cheveux blancs”. Laurent décrit ce qu’il appelle “la solitude du jeune entrepreneur” : “ la chambre de commerce et d’industrie ne nous apporte aucune aide, aucun suivi. Et c’est pire avec la banque! La seule chose qui les intéresse c’est notre capital, peu importe la qualité de notre projet!”. C’est aussi ça entreprendre, M. Novelli.
Source: StreetPress / Noémie Toledano
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