Tu portes une attention particulière à l’image de tes albums. Pour celui-ci c’est une erreur informatique que l’on retrouve en pochette. Ton ordi n’a pas tenu les décibels ?
En fait, je travaillais sur mon ordinateur portable et l’écran s’est gelé subitement. J’avais l’impression de voir les différentes couches de mon ordinateur que j’ai prises immédiatement en photo. Je trouvais que c’était une palette de couleurs assez étrange pour un ordinateur ! C’était comme si l’ordinateur révélait ses os, son intérieur. J’ai cru qu’il était mort puis quand je l’ai rallumé, il marchait de nouveau. Cet artwork est différent des autres pochettes que j’ai réalisées comme celle de « Blood, Looms and Blooms » crée par Michael England. Celle-ci est plus personnelle, elle exprime l’idée que nous avons peu de temps pour agir sur notre vie. Aussi le fait de perdre mes parents m’a permis de réaliser que je ne pouvais pas perdre de temps. Quand on voit des gens mourir, on voit le bouton Off, l’élément binaire 0 et 1, on sait que c’est fini. J’ai eu la chance de vivre en prenant mon temps mais cet album reflète cette urgence d’agir.
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Cet album diffère de ta discographie par un son peut-être plus live. Considères-tu que ton style a changé ?
Les journalistes ont toujours eu tendance à associer ma musique avec le mouvement Trip Hop, pour moi c’est des conneries ! Je considère que le Trip Hop est beaucoup plus Jazz et Down Tempo ce qui n’a rien à voir avec ma musique. Je pense qu’à la sortie de mon premier album, personne ne faisait des morceaux avec une musique et des sons si intenses. Mes amis me disaient de faire un premier album instrumental et expérimental puis de faire un second album plus pop mais l’intérêt est de réunir les deux. Je trouve insultant de penser que les auditeurs seront confus par un album. C’est assez simple, tu aimes ou pas !
Cet album fut réalisé avec l’aide de Mt. Sims et s’appelle « U&I » (You and I, ndlr) Comment s’est déroulée votre relation ?
J’avais déjà commencé à travailler sur l’album et je me suis rendu compte au bout d’un moment que j’avais besoin d’un nouveau type de voix et mon choix s’est porté sur Mt.Sims car j’adore son travail. Je l’ai rencontré lors d’une soirée et je disposais déjà de la plupart des musiques pour cet album. On s’est ensuite recontacté par mail pour faire l’album. Certaines des chansons sont issues de nous mais d’autres viennent soit de lui soit de moi. Je dois admettre que ça a été génial de travailler avec lui car en plus d’être un très bon chanteur c’est aussi un super producteur et il m’a laissée mener le projet de la composition à la production. La plupart des producteurs essayent souvent d’imposer leur touche mais Mt.Sims a été assez généreux et s’est limité à son rôle de chanteur. En ce qui concerne le titre de l’album, « U&I » est un album que je considère comme personnel et en même temps universel, cela pourrait être toi et moi mais aussi le monde et moi.
Tu as l’habitude de travailler avec une multitude de chanteurs et chanteuses dans tes albums. Était-ce différent de travailler avec un unique chanteur ?
Cet album m’a d’abord paru incomplet mais Mt.Sims s’est montré très éclectique. Les dernières chansons écrites étaient « (disappointed cloud) Anyway» et « U&I ». Dès que j’ai eu ces chansons en main je me suis rendue compte que j’avais toutes les couleurs dont j’avais besoin. Je n’ai pas senti le besoin de travailler avec d’autres personnes qui auraient pu fragiliser l’équilibre « U&I ». Quand j’écoute les morceaux, je considère avoir tous les personnages dont j’avais besoin pour raconter l’histoire de cet album. C’était aussi un challenge de travailler avec une unique personne.
Comment envisages-tu ton set live ?
Mt Sims au chant, moi avec mes machines et j’aimerais intégrer des visuels.
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