Louisette a 81 ans et vit en fauteuil roulant. Depuis des mois, elle n’est pas sortie. Son logement est devenu une prison. Coincée au premier étage, elle ne peut plus descendre prendre l’air. Son immeuble, situé dans la cité des Tilleuls au Blanc-Mesnil (93), n’a pas d’ascenseur. Ce jour-là, elle reçoit Merwane. Son jeune protégé fait partie du collectif « Plus sans ascenseur », qui lutte contre les situations de rupture de mobilité verticale. Avec une machine, le jeune garçon peut faire descendre les escaliers au fauteuil de Louisette. Grand sourire, la grand-mère lâche, soulagée :
« Cela faisait quatre mois que je n’étais pas sorti de chez moi. »
Louisette peut enfin récupérer son courrier. Comme beaucoup de personnes âgées, à part le passage des auxiliaires de vie, Louisette se retrouve seule la plupart du temps, ses enfants n’étant plus en région parisienne. Merwane explique :
« Comme le dit Louisette, si on ne la sort pas, ça se trouve elle ne va pas sortir de chez elle pendant un an. »
Au quotidien, Louisette se débrouille comme elle peut dans son logement inadapté. La grand-mère raconte :
« Le gros problème chez moi, c’est ma cuisine et ma salle de bain. Pour me doucher, je mets mon pied sur le rebord, mais à mes risques et périls. Je suis déjà tombée deux fois. J’ai eu une fracture de la cheville. »
« Même si c’est compliqué, je suis bien dans mon appartement, j’ai mes habitudes », poursuit celle qui continue de faire ses transferts et son ménage seule. Louisette a aussi des pinces un peu partout pour attraper les objets en hauteur.