« Je serai là pour convaincre celles et ceux qui doutent, pour frapper à toutes les portes, pour crier doucement que la marge, la différence, le binational, n’incarnent pas l’ennemi. » Sur la scène installée pour l’occasion, l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche se tient droite face à la statue de la République. Ses mots résonnent dans le micro. L’émotion est forte. Devant elle, plusieurs milliers de personnes sont venues écouter son discours au ton posé mais déterminé. La foule est calme, parfois émue. Pendant 5h, les prises de parole de personnalités, et les concerts se sont enchaînés place de la République à Paris.
Rassemblement contre l'extrême droite et pour nos libertés
— StreetPress (@streetpress) June 28, 2024
30.000 personnes ont écouté concerts et prises de paroles de personnalités et 100.000 internautes ont suivi les cinq heures de direct vidéo depuis chez eux.
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L’actrice et réalisatrice Judith Godrèche a pris la parole lors du rassemblement contre l'extrême droite ce jeudi 27 juin. / Crédits : Mathieu Génon
Judith Godrèche fait partie des personnalités qui ont répondu présent contre la haine. Ce jeudi 27 juin, à l’initiative des médias indépendants, des organisations de défense des droits, des mouvements citoyens et des syndicats, et en présence d’artistes et de créateurs de contenus, plus de 30.000 personnes se sont rassemblées contre l’extrême droite. Plus de 100.000 personnes ont également suivi l’événement au slogan « Libertés ! Ensemble contre l’extrême droite » en direct sur les différentes plateformes de retransmissions vidéos, Twitter-X, YouTube… via les médias organisateurs.
Plus de 30.000 personnes se sont rassemblées contre l’extrême droite ce jeudi 27 juin, place de la République à Paris. / Crédits : StreetPress
Michel Zecler, producteur de musique qui avait été passé à tabac par plusieurs policiers dans son studio à Paris, a également pris la parole. /
Médias indépendants rassemblés
StreetPress, qui a co-organisé l’événement, a rapidement été rejoint par d’autres médias indépendants : Mediapart, Politis, L’Humanité, Reporterre, Regards, Arrêt sur images, Basta, Fracas, Vert, Au Poste, Le Média, Blast, le Fonds pour une presse libre…
Edwy Plenel face à la foule place de la République. / Crédits : Mathieu Génon
« On est dans un moment assez grave et important, où l’extrême droite continue d’être banalisée. Nous étions beaucoup de médias indépendants à vouloir contrer cela. Nous voulions aussi aller contre certains médias, comme CNews ou BFMTV parfois, qui donnent la parole à l’extrême droite comme si c’était un parti comme les autres », explique notre journaliste et co-rédactrice en cheffe Inès Belgacem au micro du MédiaTV. Elle tient à rappeler :
« L’extrême droite n’est pas un parti comme les autres. Aujourd’hui, si on organise cet évènement avec des dizaines d’autres médias, c’est pour rappeler que c’est un parti dangereux, avec des idées dangereuses. Et montrer que nous sommes tous unis contre l’extrême droite. »
30.000 personnes ont écouté concerts et prises de paroles. / Crédits : StreetPress
L'actrice Corinne Masiero face à la foule. / Crédits : Mathieu Génon
Némésis a tenté un coup d’éclat
L’événement, qui s’est déroulé dans un climat calme et apaisé à tout de même été perturbé par un happening des militantes du groupuscule fémonationaliste Némésis. Comme le racontait StreetPress, deux heures après le début du meeting, six pancartes bleues s’élèvent au milieu de la foule. Némésis tente un coup d’éclat.
Deux heures après le début du meeting, des pancartes bleues s’élèvent au milieu de la foule pendant la prise de parole de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. / Crédits : Mathieu Génon
Les quatre militantes et leur service d’ordre se font rapidement chasser hors de la foule sous les huées. Ils prennent plusieurs coups dans la foulée. D’après des témoins, l’un des hommes avait le nez en sang. Des militants antifascistes les poursuivent cette fois-ci sur quelques centaines de mètres, avant que les forces de l’ordre n’interviennent. Après un rapide contrôle de police, les militants d’extrême droite sont raccompagnés jusqu’à une entrée de métro. Fin du happening, le meeting se poursuit dans le calme.
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La lutte contre l’extrême droite
Mathieu Molard, notre co-rédacteur en chef l’a rappelé sur scène, les médias et journalistes qui enquêtent sur l’extrême droite sont régulièrement menacés pour faire leur travail.
« Sur certaines boucles Telegram, ont circulé des montages photos avec une cible sur ma tête, accompagnés d’un lien pour acheter des armes. Certains de ces militants d’extrême droite ont aussi menacé ma famille. Ce matin encore, nous avons reçu des menaces à StreetPress. »
Mathieu Molard, co-rédacteur en chef de StreetPress, comme d'autres journalistes présents, a témoigné des menaces et des violences commises par l'extrême droite envers la presse et ses journalistes. / Crédits : Mathieu Génon
L’évènement s’est terminé sur un concert des Vulves Assassines et de Fakear. Les personnes présentes ont aussi lancé des chants antifascistes.
Les personnes présentes ont aussi lancé des chants antifascistes. / Crédits : Mathieu Génon
Les syndicats comme la CGT, CFDT, Solidaires, FSU, SNJ, SNJ-CGT, le Syndicat de la Magistrature, le Syndicat des avocats de France… étaient présents. Mais également les associations, ONG et collectifs comme Reporters sans frontières, Arty Farty, La Fête de l’Humanité, la LDH, Attac, Greenpeace, Oxfam, Nous Toutes, le Planning Familial, les Inverti·e·s, le Collectif Intersexe Activiste, La Cimade, SOS Racisme… pour rappeler les valeurs d’égalité qui nous rassemble.
100.000 internautes ont également suivi les cinq heures de direct vidéo depuis chez eux. / Crédits : Mathieu Génon
Durant son discours Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac France a voulu insister :
« Ce soir, ensemble, nous voulons ouvrir un espoir pour les minorités, pour les migrants, pour les femmes, les LGBT, les jeunes des quartiers populaires qui seront menacés par cette politique du pire »
Un rassemblement festif et déterminé contre le Rassemblement national a réuni une centaine de médias, syndicats, associations et organisations. / Crédits : Mathieu Génon
Et Vikash Dhorasoo, ancien footballeur, de conclure :
« Moi qui suis un footballeur, je sais très bien que tant que le match n’est pas terminé, on peut le gagner. Et je suis certain qu’on peut renverser le résultat pour nous le 30 et 7 juillet prochain. »
De 18h à 23h, les prises de parole de personnalités, et les concerts se sont enchaînés place de la République à Paris. / Crédits : StreetPress
Photo de Une de Mathieu Genon.
Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a publié plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par la quasi-totalité des médias français et notre travail cité dans plusieurs grands journaux étrangers. Nous avons aussi été à l’initiative des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.
StreetPress, parce qu'il est rigoureux dans son travail et sur de ses valeurs, est un média utile. D’autres batailles nous attendent. Car le 7 juillet n’a pas été une victoire, simplement un sursis. Marine Le Pen et ses 142 députés préparent déjà le coup d’après. Nous aussi nous devons construire l’avenir.
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